Le rappeur et militant antiraciste Rost est à l'origine d'une vive polémique pour avoir tenu à la télévision et à la radio des propos jugés racistes à l'encontre de Jean Messiha, cadre du Rassemblement national, et du député Joachim Son Forget.
Le rappeur Rost, connu pour son engagement dans la lutte contre le racisme, suscite une forte indignation – notamment à droite – pour ses propos jugés.... racistes.
«Vous avez l’autre là, l’Egyptien du Front national [...] je ne veux même pas le citer», a ainsi déclaré Rost en direct sur CNEWS le 10 février au sujet du cadre du Rassemblement national Jean Messiha, né au Caire en Egypte. Puis dans le même entretien, le rappeur a réglé ses comptes avec l'ancien député macroniste Joachim Son-Forget, d'origine sud-coréenne : «Le député chinois, je vais pas lui conseiller, lui, de retourner en Chine parce qu’en ce moment ce n’est pas une bonne chose de retourner en Chine pour lui.»
Des propos qui ont notamment choqué Laurent de Béchade, fondateur de l'association Lutte pour l’égalité dans l’antiracisme (LEA), qui milite principalement contre le racisme anti-blanc. «"L’Egyptien" pour désigner une personne arabe ? "Le chinois" pour désigner une personne asiatique ? Rost se plaint du racisme mais utilise la même rhétorique ! Est-ce vraiment votre modèle pour la jeunesse ?», a-t-il réagi sur le réseau social Twitter.
«Le "rappeur" parvenu Rost, qui rêve de "buter des flics", montre ses vraies couleurs purement racistes en traitant 2 Français remarquablement intégrés, Jean Messiah d'"égyptien du RN" et Joachim Son Forget de "député chinois" (d'origine sud coréenne..). Prison pour ce monstre!», s'est importé de son côté un internaute, dans un tweet très partagé.
Il faut dire que l'artiste n'en est pas à son coup d'essai. Quelques jours plus tôt sur Sud Radio, il s'en était pris aux «blancs», trop nombreux selon lui à la télévision française : «Aujourd’hui, vous regardez la télé, c’est toujours les mêmes. Sur n’importe quelle chaîne, vous voyez, c’est toujours les blancs, les blancs, les blancs !»
Une sortie qui avait déjà fait polémique, et fait beaucoup réagir. Le député Joachim Son-Forget lui suggérant par exemple qu'il aille «faire quelque chose au Togo», si il n'aimait «pas les blancs».
«Arrivé en situation illégale du Togo avec sa famille.. il grandit en France et se permet de critiquer notre fabuleux pays trop accueillant jusqu’à une faiblesse coupable ! Mais bon sang qu’il retourne au Togo», avait estimé pour sa part l'eurodéputée et ancienne ministre Les républicains Nadine Morano.
De Barbès à la hollandie
Né au Togo, le rappeur quadragénaire Amewofofo Adom' Megaa, dit Rost, a grandi dans le quartier de Barbès à Paris avant de faire carrière dans le hip-hop. Devenu militant associatif, l'artiste, lié selon Le Point à François Hollande depuis 2008, a été nommé par ce dernier au Conseil économique, social et environnemental (CESE) en juillet 2014.
Connu pour sa dénonciation au vitriol du racisme, il a soulevé plusieurs polémiques dans le passé pour ses propos. Jean Messiha l'a par ailleurs accusé de menace de mort «devant témoins» en octobre dernier : «Ce sont des gens comme toi qu’il faut assassiner», aurait-il déclaré à l'encontre du responsable du RN au sortir d'un débat organisé sur CNEWS.
Rost, de son côté, a nié avoir proféré cette menace dans un tweet, introuvable en ligne depuis, mais retranscrit par Valeurs actuelles : «Cher monsieur, lorsque quelqu’un marche sur une merde, c’est lui qui pue toute la journée. Je n’ai aucune envie de puer toute la journée. Cordialement », avait-il notamment répondu à l'encontre de son opposant.
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