Avez-vous lu André Pratte, hier ? C’était surréaliste.
Selon l’éditorialiste en chef de La Presse, il n’y a AUCUN problème à ce que le président de la Caisse de dépôt et placement passe trois jours dans le château des Desmarais avec sa femme et ses enfants. Si Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec parlent autant de cette « non-affaire », c’est parce que Paul Desmarais est le grand patron de La Presse et que Quebecor est en guerre contre le quotidien de la rue Saint-Jacques.
On ne parle pas ici d’un 5 à 7 dans un salon privé du Michelangelo, mais de trois jours avec femme et enfants
À COUPS DE CADEAUX
La sortie d’André Pratte est d’autant plus sidérante que La Presse ne s’est jamais gênée pour dénoncer la trop grande proximité qui existe entre le monde politique, le monde syndical et le monde de la construction.
Comme l’écrivait Vincent Marissal en décembre 2011 : « Imaginez comment ça fonctionne dans un milieu de grande proximité, comme l'industrie de la construction, entre les bonzes de la puissante FTQ et un géant de la construction.
« On devient vite amis, puis on soigne cette amitié à coup de cadeaux, jusqu'au moment où s'efface la mince ligne éthique entre saines relations d'affaires et conflit d'intérêts.
« Et puis, il faut voir les cadeaux. Il n'est pas question ici d'une petite boîte de chocolats ou d'une bouteille de vin dans un joli emballage de la SAQ, mais de croisières privées sur le yacht d'un entrepreneur… »
INDIGNATION ÉLASTIQUE
Un tour sur le bateau de Tony Accurso est un scandale, mais trois jours dans le château des Desmarais est normal ?
Eh bien… On a l’indignation élastique, à La Presse !
André Pratte est peut-être blasé, mais moi, trois jours dans une forteresse équipée d’un terrain de golf de 18 trous, d’une forêt remplie de faisans et d’une salle de concert privée pouvant accueillir un orchestre symphonique, tout ça, accompagné de mets gastronomiques et de grands crus classés (ça m’étonnerait qu’on mange des sandwichs pas de croûte et qu’on dorme sur des lits pliants chez les Desmarais), j’appelle ça un cadeau.
Un maudit beau cadeau.
« Comme la politique, le domaine des affaires est éminemment social », de dire André Pratte, pour excuser la visite de Michael Sabia à Sagard.
Voyons !!!
On ne parle pas ici d’un 5 à 7 dans un salon privé du Michelangelo, mais de TROIS JOURS AVEC FEMME ET ENFANTS !
Si ça n’est pas une apparence de conflit d’intérêts, qu’est-ce qui en est ?
LA NUIT MYSTÉRIEUSE
En passant, si « ici, il n’y a rien », comme l’a écrit André Pratte hier, pourquoi notre premier ministre hésite-t-il tant à dire s’il a couché ou non dans le palais des Desmarais ?
Garde-t-il le silence par coquetterie ?
Dans sa défense maladroite de Sabia, Pratte en profite pour affirmer qu’il est scandaleux que les journaux de Quebecor s’intéressent autant à la façon dont Radio-Canada dépense l’argent des contribuables (1,2 milliard de dollars par année).
Vous avez tout faux, monsieur l’éditorialiste en chef.
En fait, le vrai scandale est que les journaux de Gesca s’y intéressent si peu.
Après tout (corrigez-moi si j’ai tort), Radio-Canada n’est pas une filiale de Power Corporation, mais un organisme public qui se doit d’être TRANSPARENT et REDEVABLE.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé