La tactique est vieille comme la démocratie: quand on voit son électorat naturel tenté par une autre formation, on tente d'associer celle-ci au Mal. Ainsi, l'an dernier, lorsque les bloquistes ont senti monter la vague orange, Gilles Duceppe a répété chaque jour que voter NPD, c'était ouvrir la voie à un gouvernement Harper majoritaire. En vain.
Depuis mercredi, le chef libéral, Jean Charest, a recours à cette vieille arme contre la Coalition avenir Québec. «Appuyer la CAQ, dit-il, c'est avoir le PQ. Les électeurs risquent d'encourager Mme Marois et de se retrouver avec un référendum.»
Cette formule est généralement employée vers la fin d'une campagne, quand la panique commence à s'installer. Si les stratèges libéraux ont décidé d'y avoir recours aussi tôt, c'est qu'ils sont inquiets. Une inquiétude justifiée si l'on en croit l'effritement du vote libéral au profit de la CAQ révélé par les derniers sondages.
Y a-t-il du vrai dans les propos du premier ministre sortant? Non. La CAQ se distingue fondamentalement du PQ par son refus de relancer le débat sur la question nationale afin de se concentrer sur les problèmes immédiats du Québec. On peut s'étonner du virage radical de M. Legault à cet égard, mais ce changement n'est pas qu'une façade. En en fait, il est au coeur de sa démarche des deux dernières années. Ses engagements publics et la confiance placée en lui par nombre de fédéralistes garantissent qu'il ne pourra pas revenir sur ses pas. Un éventuel gouvernement de la CAQ ne mettrait pas en oeuvre de stratégie ouverte ou souterraine visant à provoquer les conditions gagnantes pour la tenue d'un référendum. Il n'y aurait pas non plus les déchirements que provoquerait certainement la «nouvelle loi 101» proposée par le PQ.
Les propos de M. Charest soulèvent aussi la question du vote stratégique. Un électeur qui ne souhaite pas la victoire du Parti québécois devrait-il cocher libéral ou CAQ? Le chef du PLQ affirme que si cet électeur vote Legault, il aidera le PQ au lieu de lui nuire. Ce raisonnement ne tient pas. Chose sûre, si la Coalition n'existait pas, l'avance des péquistes dans les sondages serait bien plus forte, les mécontents du gouvernement actuel n'ayant pas d'autre solution de rechange.
De toute façon, il est hasardeux pour un électeur de prévoir comment se répartiront les votes dans sa circonscription, en particulier quand plusieurs partis sont en lice. Par conséquent, il est préférable que chacun vote selon ses convictions plutôt qu'en fonction de calculs nécessairement fragiles.
Pour sa part, M. Charest devrait convaincre les citoyens de lui faire à nouveau confiance au lieu de tenter de les effrayer et de semer la confusion. Une tâche certes difficile, voire herculéenne. Mais le chef libéral a prouvé dans le passé qu'il peut faire tourner à son avantage une situation en apparence désespérée.
L'arme rouillée de M. Charest
Jean Charest devrait convaincre les citoyens de lui faire à nouveau confiance au lieu de tenter de les effrayer et de semer la confusion.
Débat des chefs - Québec 2012
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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