L'argent et le pouvoir

La dernière valse des tyrans (première partie)

Tribune libre

En novembre 1987, Judy Pope Koteen publiait « La dernière valse des tyrans ». Ce livre dénonçait le comportement de certains personnages pour cumuler des fortunes tout en s’assurant de contrôler l’économie mondiale par l’entremise des hommes d’états qu’ils finançaient. Je me suis permis de vous faire un condensé du début de ce livre. Cela met bien la table à la compréhension du sujet. Vous verrez comment cette histoire aurait pu être écrite aujourd’hui et serait tout aussi vrai.
La dernière valse des tyrans (Première partie)
J’imagine que tous connaissent Napoléon Bonaparte. Eh bien ! Avant lui, il y a eu Jules César. Pour César, il n'était pas vraiment nécessaire de trouver du financement avant d'entreprendre une marche guerrière : il marchait simplement sur un pays et se l'appropriait.
Puis est venu ce grand conquérant que fut Napoléon avec ses rêves de gloire, ses rêves de rétablir la prédominance de son pays sur le monde de son époque. Cependant, son pays était en faillite technique, parce que les gens, la masse, le peuple si vous préférez, avaient renversé l'aristocratie. Résultat, le peuple s’est débarrassé de tout le sang noble qui existait dans ce pays à ce moment-là, car ils accusaient les nobles d'être la cause de leur très grande pauvreté. Le peuple avait raison.
Donc ce conquérant est venu pour tirer du marasme son pays bien-aimé et lui redonner son ancienne place prépondérante. Mais contrairement à Jules César, il avait besoin de financement pour équiper adéquatement son armée. Ainsi un individu s'apercevant qu'il pouvait tirer un grand profit de cette entreprise, finança Napoléon et ses aventures, lui consentit un prêt substantiel pour aller guerroyer et conquérir et, quel que fut le butin ramené par Napoléon, il y avait droit pour se rembourser. Ce personnage nous l’appellerons l’homme gris. Ainsi naquit avec la première conquête de Napoléon

Ils sont appelés les Hommes Gris
L'entité, auprès de qui Napoléon obtint l'or, mit sur pied un merveilleux système consistant à approvisionner et à financer les conquêtes. Cela devint une affaire très lucrative, avec un rendement très intéressant, une affaire qui est en voie de changer la face du monde tel que vous le connaissez aujourd'hui. Ce pionnier de la finance eut une idée fondamentale. Il réalisa que la clé du succès de son entreprise résidait dans le fait de ne prêter serment d'allégeance à aucun pays. Ses affaires commencèrent à prospérer et à s'étendre. Pour l'entrepreneur, celui qui organisait le financement de quiconque voulait jouer à la guerre, il importait de n'être fidèle à aucun pays, mais d'être simplement là pour répondre aux besoins.

Ce premier Homme Gris avait des fils. Ils constituaient des trésors et signifiaient pour lui que son héritage divin allait se poursuivre. Cet homme vit en son ego altéré une image d'accomplissement consistant en la richesse ultime. Personne désire l'argent pour l'argent, mais plutôt pour ce qu'il permet d'obtenir. Pour cet Homme Gris débutant, obtenir la richesse était la clef qui ouvrait la porte du pouvoir.
Ce merveilleux Homme Gris s'aperçut rapidement qu'il pourrait accroître le rendement en restant neutre et en travaillant des deux côtés à la fois. Et c'est ce qu'il fit. Il aida un pays appelé l'Autriche et un pays appelé la Pologne. Bientôt cet homme et ses fils récoltèrent une très coquette et jolie somme des prêts alloués à chacune des parties impliquées dans un conflit armé. Et ils découvrirent que c'était même à leur avantage de susciter des conflits.
Plus ils pouvaient encourager les conflits et nourrir l'ego altéré des rois et des conquérants assoiffés de pouvoir, plus ils s'enrichissaient et plus ils devenaient puissants. Cette puissance leur apporta un avantage supplémentaire, consistant en l'art qu'ils développèrent de placer leurs fils et leurs gens à des postes très influents. En d'autres mots, si le roi disait : « Non, j'ai décidé de donner ce poste à mon petit cousin », alors ce gentil et sympathique représentant de la Finance lui répondait: « Eh bien, comme c'est malheureux, car j'étais convaincu que l'individu que je vous recommandais aurait fait un travail splendide. Et comme cela ne peut se faire, alors je dois vraiment vous demander de me rembourser tout ce que vous me devez, aussitôt que possible, bien sûr. » Et naturellement, le roi rentrait en son château, se rongeait les ongles, les mâchouillaient, jurait, grinçait des dents et revenait plus tard en disant : « Oh ! Je souhaiterais que votre protégé vienne occuper cette fonction. »

Depuis l'ère napoléonienne, l'influence des Hommes Gris a grandi de façon incommensurable, bien qu'ils aient gardé un caractère personnel à ce pouvoir et l'aient maintenu à l'intérieur de leur descendance directe. Ils ont ouvert des banques et ont commencé à influencer les gouvernements. Ils ont influencé les rois et les chefs de ces gouvernements. Et ceux qui refusaient de jouer leur jeu n'arrivaient plus à se procurer de l'or et se retrouvaient coupés des pays avec lesquels ils avaient auparavant entretenu de bonnes relations. Dans cette grande Europe, tout était dicté par le pouvoir de l'or et du papier-monnaie qu'il sous-tendait.
Chaque guerre depuis Napoléon 1er a été manipulée, organisée et financée par les Hommes Gris et leurs familles. Et si l'idée de la guerre n'existait pas, ils la créaient. À n'importe quel prix.
Cela vous fait penser à quelque chose ?

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Roger Kemp110 articles

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Pamphlétaire actif à Trois-Rivières Membre actif à la SSJB de la Mauricie





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mars 2011

    M.Kemp,
    Quand vous avez référé à ce livre sur le texte de
    Serge Charbonneau, vous m'avez remémoré ce livre que j'avais lu aussi.
    Parfois des lectures de livres nous restent en fonds de mémoire, celui-ci tout particulièrement, car depuis la vie se charge de me le rappeler.
    Quand je vois ce qui se passe au Québec et partout ailleurs, le vol des ressources naturelles des pays menant à l'asservissement des populations nationales, je me dis que ceci s'accentue depuis quelques années et que le mur capitaliste va bientôt être défoncé.
    La révolte et la colère des peuples est en marche, je l'attends et l'espère car l'humanité mérite la justice et l'égalité des droits.
    La nature et la terre avec ses cataclysmes va aussi s'en mêler car elle a besoin de guérir de ses maux faits par la cupidité des hommes (j'entends humanité par homme).
    Merci à vous, M.Kemp
    Lise Pelletier,
    celle qui garde espoir que ça va changer car j'y participe et je ne suis pas seule