Le tollé de contestations ayant conduit à l’annulation de la pièce SLAV de Robert Lepage et Betty Bonifassi, dans le cadre du Festival international de Jazz de Montréal (FIJM), révèle, à mes yeux, un imbroglio nocif et anti-performant provenant d’une société malade d’inconfort eu égard au désaccord suscité par une frange de la société.
Une frange de la société qui évoque le concept de l’appropriation culturelle comme argument massue pour justifier sa demande d’annulation de SLAV, des Blancs n’étant pas légitimés pour jouer le rôle de Noirs. Un concept tendancieux qui, poussé à l’extrême, écorche au passage la nécessaire liberté d’expression.
Pourtant, une telle décision draconienne de la part du FIJM aurait pu être évitée si les pourfendeurs de la pièce avaient manifesté un minimum de souplesse et engendré le dialogue avec les créateurs du spectacle. Mais non, ces mêmes contestataires ont rapidement monté aux barricades, tuant ainsi dans l’œuf toute forme de dialogue avec Robert Lepage et Betty Bonifassi.
En réalité, nous assistons à une guérilla assassine qui piétine sans vergogne la liberté d’expression, un concept vital à la survie de toute forme artistique, un concept qui souffre difficilement toute forme de censure, si « justifiée » qu’elle soit présentée à titre d’argumentaire.
En fin de compte, la leçon de cette saga nous aura permis de constater que nous vivons aujourd’hui dans un monde où personne n’ose défendre une position soumise à la contestation de peur de déplaire ou de devoir affronter la tempête médiatique pour faire valoir ses idées!
Henri Marineau, Québec
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