On entend généralement dire que l'anglais est une langue facile. Toutefois on entend de plus en plus souvent dire, aussi, que c'est une lange difficile:qu'en est-il?
Une langue est plus ou moins facile selon le point de départ, le point d'arrivée et ce qu'on fait entre les deux.
Au point départ, il est plus facile d'apprendre une langue de la même famille linguistique que celle qu'on parle. Un Italien aura plus de facilité à apprendre l'espagnol que l'arabe. Michel Malherbe dans son livre Les langages de l'humanité propose une classification des langues en fonction de leur difficulté pour un locuteur du français par ordre de difficulté croissante :
1) espagnol, italien, portugais;
2) anglais, roumain, turc;
3) allemand, danois, russe, suédois;
4) arabe, hongrois, vietnamien;
5) basque, chinois, japonais.
Comme on le voit, l'anglais ne serait quand même pas parmi les plus faciles. De fait, c'est en étudiant une langue comme l'espagnol ou l'italien que le rendement sur l'investissement en temps est le plus grand pour un francophone. En quelques semaines on peut lire le journal et après quatre mois, quand on va dans un pays où l'on parle ces langues, la communication se fait spontanément.
Pour quelqu'un qui parle français, l'anglais, même s'il n'appartient pas à la même famille linguistique, a suffisamment été influencé par le français pour que l'effet de proximité joue, surtout pour le vocabulaire. L'anglais ayant une morphologie très simplifiée par rapport à l'allemand, par exemple, et ayant, selon Henriette Walter, environ les deux tiers de son vocabulaire venant du français sera plus facile à apprendre que le danois qui est pourtant de la même famille que l'anglais.
Il n'en demeure pas moins que l'anglais est une langue germanique et, pour en maîtriser toutes les finesses, la difficulté est plus grande que pour une langue romane proche du français. Classée avec le roumain et le turc, à première vue cela n'en fait pas la langue la plus facile. Notez que le roumain est classé plus difficile que les autres langues romanes parce qu'il s'est séparé à une date plus ancienne du tronc commun et qu'il a été fortement influencé par les langues slaves.
Le point d'arrivée choisi est aussi déterminant pour évaluer la difficulté d'une langue. Encore une fois Michel Malherbe propose une classification du niveau en fonction de la difficulté :
1) apprendre quelques mots de politesse pour établir le contact avec les étrangers;
2) apprendre une centaine de mots et un peu de grammaire avant de partir en voyage, ce qui permet de survivre;
3) avoir une connaissance approfondie le langue nécessaire pour les échanges intellectuels.
Pour n'importe quelle langue on peut viser l'un ou l'autre de ces niveaux. Souvent on dit que l'anglais est facile parce le niveau 2 est plus facile à atteindre que pour d'autres langues parce que la morphologie de la langue est finalement très simple. Toutefois cela est compensé par la difficulté de l'orthographe et de l'existence de nombreux accents régionaux très typés. De plus l'anglais passe pour être impropre à certains usage en raison de son imprécision qui est justement liée à la simplification de sa morphologie.
Enfin tout dépend de ce qu'on fait entre le départ et l'arrivée, c'est-à-dire de la manière dont on apprend la langue. Il sera plus facile d'apprendre une langue si on va dans le pays où celle-ci est parlée. C'est là en particulier que la facilité des enfants est la plus marquée. Au contraire si on apprend une langue dans un milieu où on ne la parle pas, il semble que c'est plutôt entre dix-sept et trente ans que l'apprentissage se fait le plus vite et est le plus durable et ensuite entre dix et seize ans parce qu'à ces âges on a une meilleure maîtrise de la langue maternelle et qu'on comprend plus facilement comment les choses fonctionnent.
Le fait que les Québécois baignent pour ainsi dire dans un milieu anglophone contribue à rendre l'anglais plus facile à apprendre que ça ne l'est pour un français qui vit en France. Dans l'Outaouais et à Montréal on vit l'immersion au quotidien et c'est ce qui fait qu'on va y retrouver de nombreux bilingues. En fait la pente naturelle est l'anglicisation du Québec. C'est ce qui fait que nous ne devrions pas nous en faire pour l'apprentissage de l'anglais. Ceux qui en ont besoin atteignent facilement et rapidement l'aisance qui leur est nécessaire en commençant à travailler s'ils doivent utiliser l'anglais de façon régulière. Je pense que, contrairement à ce qui est véhiculé, la connaissance de l'anglais ne fait pas problème au Québec où une proportion de la population toujours plus grande est bilingue.
Le Québec restera français seulement si la population de langue française veut continuer à vivre en français et à faire les efforts qu'il faut pour continuer à s'exprimer dans cette langue. Le jour où la population ne voudra plus du français, l'anglicisation sera rapide. On a parfois l'impression qu'elle est déjà commencée d'ailleurs.
La question qui demeure est de savoir pourquoi nou en arriverions à la conclusion qu'il est préférable de parler anglais et de disparaître comme peuple pour nous fondre dans la masse de la population de l'Amérique du nord en subissant les séquelles psychologiques est sociales telles qu'elles sont illustrées par M. Noël à propos de Jack Kirouac ou Annie Proulx.
Le moment est venu pour nous de choisir, prendre notre place dans le concert des nations ou écouter tous les multiculs de ce monde et nous laisser piétiner.
Avons-nous vraiment le choix? Je le dis : il faut nous réveiller.
Nous devons choisir...
L'anglais, langue facile ou langue difficile?
...prendre notre place ou nous laisser piétiner.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé