Rarement dans l’histoire récente du Québec a-t-on assisté à une campagne électorale où le thème de l’emploi était aussi absent. La conjoncture est-elle à ce point réjouissante, ou n’est-ce pas plutôt que les partis s’en remettent aux recettes traditionnelles marquées au sceau d’un interventionnisme à tout crin malgré des résultats médiocres ?
Selon les résultats du sondage Léger Marketing du 17 août dernier, l’emploi occupe le cinquième rang dans les priorités des Québécois, loin derrière la santé et la corruption, voire derrière la baisse des impôts.
Curieusement, ce sont les partisans de Québec solidaire qui accordent le moins d’importance à l’emploi dans le même sondage, avec 6 % seulement des leurs qui placent ce thème en tête de leurs préoccupations, contre 18 % des électeurs libéraux, 9 % des caquistes et 8 % des péquistes. Pour les partisans de QS, c’est l’environnement et les droits de scolarité qui sont jugés prioritaires par 38 et 33 % des répondants, ce qui est révélateur de leur origine sociale.
On peut comprendre qu’à 7,6 % le mois dernier, l’emploi ne retienne pas l’attention. Pourtant, le taux de chômage frôle 14 % chez les moins de 25 ans et l’activité économique montre des signes de faiblesse inquiétants.
Ce qui frappe le plus dans les propositions des partis, c’est l’absence de vision d’ensemble de la conjoncture mondiale et, par conséquent, de stratégies pour aborder la prochaine décennie. Il y a bien ce Plan Nord libéral, mais à 20 000 emplois créés ou maintenus sur une période de 25 ans, on aurait tort de compter sur ça pour répondre aux besoins des centaines de milliers de jeunes et moins jeunes qui entreront sur le marché du travail.
À entendre les partis, c’est comme si le Québec était un grand verger productif dont il suffisait de cueillir les fruits par le truchement des redevances minières et des impôts pour se payer tous les services dont nous rêvons.
Naïveté ou aveuglement ? Parlons plutôt de crise des idées.
D’une formation à l’autre, les mesures proposées se ressemblent beaucoup, allant du crédit d’impôt traditionnel et quasi inconditionnel à la création d’une banque d’investissements (Parti québécois), en passant par une foule de nouveaux fonds comme le Fonds Ambition Québec (PLQ), le Fonds stratégique d’investissement (PQ) et le Fonds d’investissement des ressources naturelles (CAQ). Tous alimentés par les épargnes de la Caisse de dépôt ou les emprunts d’Investissement Québec, qui est en train de redevenir la mégastructure de financement étatique d’antan.
Malheureusement, personne n’est en mesure de faire la démonstration que ces nouveaux fonds seront plus efficaces que ceux qui existent déjà.
Alors que dans la plupart des pays développés, on tente de restreindre les interventions directes de l’État pour les remplacer par des mesures d’accompagnement simples et transparentes assorties d’une fiscalité concurrentielle, le tout axé sur la productivité et l’emploi, au Québec, les partis recommencent à promettre des sommes astronomiques sans trop exiger en retour. C’est à se demander s’il ne s’agit pas de pur activisme économique.
Élections 2012
L’activisme économique
Ce qui frappe le plus dans les propositions des partis, c’est l’absence de vision d’ensemble de la conjoncture mondiale et, par conséquent, de stratégies pour aborder la prochaine décennie.
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