(Québec) Le projet de transport de pétrole par pipeline d'Énergie Est n'a pas obtenu la «licence sociale» nécessaire, croit le chef du Parti libéral du Canada, Justin Trudeau. Selon lui, le gouvernement et TransCanada n'ont pas démontré qu'ils entendaient exploiter la ressource naturelle de façon responsable.
«Le projet n'a pas encore atteint le niveau d'acceptabilité pour que ça passe», a déclaré le chef libéral en entrevue avec Le Soleil vendredi. J'espère qu'ils vont développer une façon de rassurer et de démontrer que ça se ferait de façon responsable. Ils ne sont pas encore rendus là, loin de là», a-t-il tranché.
Pour avoir l'approbation requise, M. Trudeau juge que les instigateurs devraient rassurer scientifiques et citoyens «que c'est dans l'intérêt public à long terme, et de notre prospérité et de nos ressources en écosystème et naturelles». A-t-il espoir qu'ils y parviendront? L'aspirant premier ministre refuse de se mouiller. «Ce n'est pas à moi de spéculer. C'est à moi de regarder ce qu'ils sont en train de faire et exiger qu'il y ait un niveau de transparence et de rigueur scientifique et intellectuelle auquel les gens doivent s'attendre.»
Au début de l'automne, le chef libéral avait offert son appui au projet d'exportation du pétrole des sables bitumineux de l'Ouest canadien vers le Nouveau-Brunswick, insistant sur l'atteinte de l'équilibre entre «environnement et économie». L'oléoduc doit passer par le Québec, où TransCanada s'est heurté à une vive opposition de la communauté et des environnementalistes, notamment en raison de la construction d'un terminal pétrolier à Cacouna, pouponnière des bélugas.
Pour Justin Trudeau, le pipeline d'Énergie Est est «le grand dossier» de 2015. «Une économie forte et un environnement sain et durable, ça va ensemble, on ne peut pas choisir», a-t-il fait valoir. Au sommet de sa liste de priorités pour l'année à venir se trouve également l'économie, alors qu'il compte présenter des mesures pour alléger le fardeau de la classe moyenne.
Mettre de la pression pour le pont
S'il ne souhaite pas détailler immédiatement ce qu'il compte offrir aux Canadiens, le député de Papineau assure que son équipe sera prête si le gouvernement Harper choisit de déclencher des élections avant le 19 octobre. D'ici là, il promet de revenir souvent dans la Capitale-Nationale, qu'il dit prioritaire pour son parti. Il croit d'ailleurs qu'Ottawa se doit d'être «un partenaire beaucoup plus actif de la province et de la municipalité pour assurer les besoins de la communauté» dans le dossier du pont de Québec.
«Pour moi, un gouvernement fédéral pourrait très bien faire partie d'un projet pour trouver des fonds pour ce pont», a-t-il ajouté. Lorsque Le Soleil a fait remarquer que la Ville, la province et le fédéral avaient déjà consenti à allonger 100 millions $ pour repeindre la structure appartenant au CN, M. Trudeau a répliqué que le gouvernement «devait être à l'écoute de la communauté». «C'était raisonnable, a-t-il ajouté au sujet de l'offre des conservateurs. C'est certain qu'il faut continuer à mettre de la pression sur le CN à s'occuper de leur pont» a-t-il conclu à ce sujet.
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