Affaire George Floyd

Justice est rendue

Propos de Dany Laferrière sur l’affaire George Floyd

Tribune libre

En déclarant coupable l’ex-policier Derek Chauvin du meurtre sans intention de donner la mort, de meurtre par un comportement violent et dangereux ainsi que d’homicide involontaire de l’afro-américain George Floyd, un pas a été franchi vers la reconnaissance juridique de la communauté noire au sein de l’appareil judiciaire américain.


Acquitter Derek Chauvin au vu et au su du monde entier d’une vidéo montrant l’ex-policier poser son genou sur le cou de George Floyd pendant quelque 10 minutes eût été catastrophique. Toutefois, compte tenu que plusieurs événements semblables se sont déjà produits aux États-Unis sans qu’aucune accusation ne soit portée contre le policier blanc, des craintes légitimes de la non-culpabilité de Chauvin subsistaient chez la communauté noire. Heureusement, les membre du jury, à l’unanimité, ont jugé coupable Derek Chauvin des trois chefs d’accusation qui pesaient contre lui.


Cependant, je suis d’avis que ce jugement, bien que déterminant, ne peut à lui seul effacer toutes les bavures qui ont été commises par des policiers blancs envers des afro-américains. Le chemin qui doit mener à l’égalité des races risque de connaître d’autres actes de racisme systémique.


Toutefois, j’ose espérer que les forces policières américaines se souviendront de l’affaire George Floyd lorsqu’ils seront confrontés à une arrestation d’un Américain de race noire et qu’ils le traiteront comme un citoyen à part entière.


Propos de Dany Laferrière sur l’affaire George Floyd


La condamnation de Derek Chauvin pour le meurtre de l’afro-américain Doug Floyd dans des conditions barbares a suscité un sentiment de soulagement dans la communauté noire américaine. Toutefois, du côté de l’écrivain et académicien Dany Laferrière, cet événement historique incarne aussi une invitation à prendre un « pas de recul » pour examiner la présence bien enracinée du racisme en Amérique.


Aux yeux de l’écrivain, le meurtre de George Floyd doit être analysé en le reliant «à toutes sortes d’événements [qui constituent] un long fil rouge et sanglant». Dany Laferrière évoque ainsi l’histoire esclavagiste de l’Amérique tout en blâmant sévèrement l‘ex-président Donald Trump, qu’il n’hésite pas à qualifier de raciste.


Par-delà les réjouissances, le verdict de culpabilité de Derek Chauvin lui apparaît comme une évidence, et indique le chemin qu’il reste à parcourir pour combattre le racisme. Selon Dany Laferrière, il est encore trop tôt pour statuer que le procès hautement médiatisé du policier conduira à un vent de changement dans les luttes contre les oppressions racistes, tout en rappelant du même souffle que les meurtres de personnes afro-américaines aux États-Unis pendant des siècles n’ont pas réussi à changer les mentalités. Finalement, l’écrivain appelle à l’action regroupant les personnes opprimées dans une condition d’esclave.


À mon sens, il faut se réjouir de la condamnation pour le meurtre du policier Chauvin qui représente sans contredit une victoire historique de la lutte contre le racisme systémique en Amérique… Toutefois, même si les noirs américains ont remporté une victoire, il ne faudrait pas penser qu’ils ont gagné la guerre!


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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