Je ne sais pas pourquoi, mais en lisant Le Devoir ce matin, d'un seul coup j'ai eu la nausée. Et le vertige.
Retenez-moi, sinon je vire à l'extrême-gauche !
Enfin, j'ai fini par reprendre mon souffle, ça va mieux. Manière de parler, évidemment...
Alors les choses s'éclaircissent, je vois mieux. Et je les vois plus clairement.
Il y a quelques semaines, dans la version Lucide Bouchard d'un Québec qui ne sera pas indépendant parce que... etc., je comprenais bien que le monsieur nous disait que cette tâche était impossible. Enfin, impossible selon lui mais surtout, irréalisable avec lui...
Je m'étais alors demandé pour qui, depuis sa retraite de la politique, pouvait bien travailler celui qui finalement, croit que "hors de lui, point de salut" ? Mes temps libres sont occupés à autres choses que de suivre les carrières de nos ex... Mais peut-être devrais-je le faire ?
Enfin, toujours est-il que maintenant, je le sais : il travaille en toute logique pour qui le paie. Avec des fonds qui sont pris dans la généreuse poche du contribuable.
C'est tout...
Ah, finalement, même en respirant un bon coup, je crois que je ne vais pas beaucoup mieux. Je dois donc continuer à écrire...
Quand nous déciderons-nous donc à ne pas laisser nos affaires dans les mains de qui, tous, nous méprisent ? Je me le demande.
C'est comme rien, dans le fin fond du plus profond du Québécois, il doit y avoir une sacrée dose massive, et active, de masochiste pour que cela puisse continuer ?
Autrement, je ne vois pas d'explication compréhensible.
Cela ne peut certainement pas venir d'un grand confort, la douleur n'est jamais confortable; cela ne peut certainement pas arriver d'une belle indifférence, la douleur ne rend personne indifférent.
Alors il faut donc que cela vienne d'un goût prononcé pour l'auto-flagellation chronique et morbide. C'est la seule possibilité qui reste logiquement envisageable à quiconque réfléchit ?
C'est fou ce que, depuis quelques temps, des gens comme Gaston Miron, Pauline Julien, Gérald Godin, Félix, etc. me manquent avec leur saines colères. Je trouve les jeunes d'aujourd'hui passablement trop bien élevés. L'orignal serait-il devenu une vache docile pour accepter ainsi de manière amorphe d'être poussés comme ça sous le tapis par les plus anciens ? Faut dire que les postes publics créés par ces anciens jeunes turbulents eux-mêmes, dans les années 70-80, sont des plus confortables et mieux rémunérés...
Peut-être qu'un certain 15 novembre, René Lévesque aura finalement menti ? Ou plus justement parlant, qu'on est désormais à peu près tous d'accord pour le faire mentir ?
A force de laisser des pseudo-grands détricoter lousse tout ce que le monde ordinaire a participé à bâtir depuis les années cinquante-soixante, faudra pas s'étonner que le Québec finisse par entièrement rougir de gêne un jour...
Je propose donc en toute cohérence et dès aujourd'hui, que le Premier conducteur de charette de notre belle petite province canadienne dépose, ipso-facto, un projet de loi conformant la Devise provinciale aux idées modernes et à la tiède réalité des Québécois contemporains.
Ainsi, "Je Me Flagelle" m'apparaît pouvoir faire vaguement l'affaire pour un projet d'avenir stimulant. Donc, parfaitement adapté aux circonstances historiques de l'actualité du moment.
Maintenant, au claquement de mes doigts, rendormez-vous.
Lucide Bouchard court toujours
"Je Me Flagelle"
Je comprenais bien que le monsieur nous disait que cette tâche était impossible. Enfin, impossible selon lui mais surtout, irréalisable avec lui...
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7 commentaires
Archives de Vigile Répondre
13 mars 2010Flagellation lucide ?
« Vois-tu ce commandeur, hélas ! comme eux esclave, Du fouet armé, debout sous l'arbre du chemin ? Un chien est à ses pieds ; lui, sur un bloc de lave, Il surveille pensif son noir bétail humain »
Citation d'Auguste Lacaussade
http://fr.wikipedia.org/wiki/Auguste_Lacaussade
Serge Charbonneau Répondre
11 mars 2010« Au claquement de mes doigts, rendormez-vous ! »
Oui, si on pouvait trouver le moyen de claquer des doigts pour nous éveiller !
Merci pour cet excellent texte "colérique".
En effet, souvent on a envie de sacrer. Surtout lorsqu'on voit de ces grands airs et ces grands tons, venir nous faire la leçon et venir nous dire qu'on ne peut rien parce que nous sommes nés pour nous faire manger la laine sur le dos, et ce, avec le sourire s.v.p.
«Je me flagelle»
Au claquement de mes doigts, cessez de vous flageller, levez-vous et tenez-vous droit avec une fierté qui vous raidit.
Devrait-on demander à Mesmer de nous endormir pour nous éveiller la fierté.
Avec juste un peu plus de fierté et d'affirmation, je crois que nous pourrions aller loin.
Mais il y a toujours "l'argent" à combattre.
«L'argent et le vote ethnique» disait Parizeau.
Le vote ethnique, ce n'est pas insurmontable, mais l'argent… Lucide Bouchard en est l'exemple vivant. Lucien travaille pour l'argent. Il a toujours travaillé pour l'argent, voilà pourquoi il nous a menés où nous sommes.
«Quand nous déciderons-nous donc à ne pas laisser nos affaires dans les mains de qui, tous, nous méprisent ?» Je me le demande, moi aussi.
Le grand et célèbre Clothaire Rapaille (Rapaille, c'est son vrai nom ? Un homme rapaillé ! ) nous dit que nous sommes des sados masochistes, il a peut-être raison, mais je refuse d'y croire. Mais, comme vous dites: «C’est comme rien, dans le fin fond du plus profond du Québécois, il doit y avoir une sacrée dose massive, et active, de masochiste pour que cela puisse continuer ?»
Salutations,
Serge Charbonneau
Québec
Élie Presseault Répondre
11 mars 2010Il semble facile de maudire le calme d'une jeunesse. Il semble en effet que l'électrochoc n'est pas venu encore, mais les effets se feront sentir bientôt. Personnellement, je n'abandonne pas l'espoir. Le calme avant la tempête, c'est ce qu'on dit...
Archives de Vigile Répondre
11 mars 2010Excellent texte! Et oui, nous nous flagellons, mais pas pour bien longtemps encore. 30 ans, et il ne restera plus que 20% de la population du Québec qui se flagellera ou se fera flageller.
Helena, je ne sais pas de quelle région vous provenez, mais lorsque vous parler d'école anglaises, j'écrivais justement à ce sujet (voir commentaire 3 de mon article ici http://www.vigile.net/Une-nation-une-langue-un-pays-ce-n )
Je proviens de Victoriaville, dans les Bois-Francs. Voilà dix, il n’y avait pas d’école primaire en anglais.Savez-vous bien il y a d’école où on peut envoyer ses enfants apprendre l’anglais au primaire dans cette seule région ? Pas une, pas deux, mais trois.
Primaire et préscolaire http://www.visionschools.com/Accuei...
http://victoriaville.visionschools....
http://www.zigetzag.com/
Je sens que quelques uns seront étonnés !!!
Ce n’est pas Laval, pas Westmount, mais Victoriaville, une ville de 45 000 habitants.
Si c’est comme ça partout au Québec, dans trente ans, la langue québécoise est morte ! Ces enfants en région, après avoir passé par le préscolaire et le primaire dans un environnement anglophone, ils ont facilement la possibilité de faire Cégep en anglais (International Baccalaureate) puis d’aller à McGill et Concordia. Il y a la loi de l’offre et de la demande. Plus il va y avoir de jeunes Québécois qui voudront aller au Cégep IB, plus on va en ouvrir.
Archives de Vigile Répondre
11 mars 2010"Je me flagelle" de Yves Côté, bonjour.
M'intéressant depuis plus de quatre mois au dossier d'achat d'actifs d'Énergie NB (Nouveau-Brunswick) par Hydro-Québec, je suis sidéré par le silence du peuple québécois devant cet éléphant blanc.
Vous avez raison de scruter le parcours de Lucide Bouchard qui a manqué complètement de sens pédagogique élémentaire: se taire plutôt que de démobiliser ceux qui peinent à la souveraineté du Québec.
Je reviens au projet d'achat d'actifs d'Énergie NB par Hydro-Québec.
Pendant que le peuple du Québec dort, les néo-brunswickois se prononcent, s'opposent à 75% au type d'entente que leur PM Shawn Graham a concocté en secret pour leur bien.
C'est le même silence béat et lourd des québécois qu'envers la perte de 40 milliards $ en 2008 de la Caisse de dépôt et placement du Québec, silence aussi envers les 13 milliards $ de PCAA vendus aux québécois par une firme de Toronto après que des initiés de là-bas furent informés de la contamination des actifs derrière les PCAA.
Que font les syndicats sinon qu'ils sont repus et complices, uniquement intéressés par les cotisations de leurs membres perçues à la source, sans souci? Que fait l'opposition à Québec qui est hypnotisée par les figures de ballerine du PM Jean Charest ?
Quand verrons-nous une marche de milliers de québécois demandant des comptes, des détails pour démontrer le bien-fondé d'acheter une entreprise en difficulté depuis des décennies et de débourser 3,2 milliards $ en pure perte de temps et d'argent. À ce mauvais contrat, il existe des alternatives comme la formule du PPP par des capitaux privés du Nouveau-Brunswick pour sauver une entreprise charnière pour les néo-brunswickois.
Les québécois en ont plein les bras au Québec avant de se promener en sauveur chez son voisin de l'Est.
François A. Lachapelle
Archives de Vigile Répondre
11 mars 2010Bel humour.
De nausée en nausée , nous nous écoeurons.
De vertige en vertige, nous chutons, lamentablement ; alors qu'arrivera t-il, que nous arrivera t-il le jour où nous serons sans espoir aucun ?
Jour après jour nous perdons ce que nous sommes, nous nous émiettons...
À la télé, les écoles anglophones font la promotion de leur enseignement dans ma région. Pas de riposte francophone.
Tout ce qui se passe ici, au Québec, au Canada, ailleurs etc. me fait l'effet d'un film d"horreur où des sales bêtes "pas tuables" montrent leurs sales têtes, prêtes à avaler le monde. C'est une chose latente...Je crains.
Pierre Lemoyne d'Iberville, au secours ! Croyez-vous que je délire ?
Archives de Vigile Répondre
11 mars 2010Monsieur Côté
Vous allez avoir de la misère à me rendormir par le claquement de vos doigts puisque je suis assez éveillé au niveau de la politique. Très bon texte qui m'a ramené en arrière, à l'époque des robes noires qui contrôlaient ce bon peuple en le rendant quasiment coupable d'exister; ce qui faisait l'affaire de nos colonisateurs anglos qui en profitaient dans le monde des affaires pour s'enrichir à nos dépens. Cette culpabilité collective héritée du clergé québécois est toujours omniprésente et nous manipule à notre insu. C'est ça l'auto-flagellation! Même que le psychanaliste français Rapaiile engagé par le maire Labaume pour connaître le code de Québec a dit des Québécois
qu'ils étaient des sado-masochistes. C'était dans le journal d'aujourd'hui que j'ai lu en prenant mon café. La fausse culpabilité mène à l'auto-destruction et aux extrêmes. Est-ce que ça ne vous fait pas penser à cet illustre personnage politique dont vous parliez au début de votre texte? Le chemin de la déculpabilisation est long mais nous finirons bien par trouver le fond du baril avec le temps et la patience. Votre texte était rempli d'humour; ça en prend beaucoup de nos jours. Un gros merci!
André Gignac le 11 mars 2010