Inondations: mal préparés

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Les leçons qui ne s'apprennent pas






Après le déluge du Saguenay comme après le grand verglas, le Québec avait créé une commission d’examen pour évaluer sa gestion de la crise et les moyens de se prémunir pour l’avenir. Après ce dur printemps d’inondations, Jean-François Lisée propose un exercice semblable. Il a raison.




Pour l’instant, le premier ministre assure au moins qu’une réflexion à long terme aura lieu concernant l'aménagement du territoire en zone inondable. Tous admettent que nous n’étions pas du tout préparés à une telle montée des eaux.




Au moment où les niveaux d’eau ont atteint des sommets dramatiques, nous n’avions ni l’équipement ni une connaissance pointue des techniques pour sécuriser rapidement et efficacement les quartiers inondables.




En fait, le Québec ne semble même pas disposer d’une cartographie détaillée des zones qui deviennent envahies par l’eau à partir de tel ou tel seuil. Il semble que les photos satellites faites ce printemps vont servir à améliorer notre connaissance du territoire. C’est un minimum.




Des sacs et des sacs




Le Québec ne disposait pas de systèmes qui permettent de monter très rapidement des digues. Pourtant il s’en fabrique à Victoriaville, un modèle certifié par l’armée américaine. La sécurité civile devrait-elle avoir une réserve d’équipements semblables quelque part dans ses hangars? Je le crois.




Nous étions donc à la méthode de base : construire des digues avec des sacs de sable. Une méthode qui finit par donner des résultats, mais qui requiert beaucoup de temps et de main-d’œuvre. Mais même ça, nous n’en avions pas. Il n’y avait même pas de sacs vides entreposés en prévention.




Nous avons vu cette entreprise de Portneuf qui remplissait des sacs 24 heures sur 24 alors que les sinistrés attendaient. Nous avons vu Jean-François Lisée saluer un débrouillard qui plaçait à l’envers des cônes orange coupés... ce qui en faisait des entonnoirs pour remplir mieux les sacs de sable. Rudimentaire, quand même.




Comme les new-yorkais dans la neige




Voyons les choses en face: le Québec était mal préparé pour des inondations. Comme les gens de New York après une tempête de neige qui installent des pelles devant les camions à ordure pour tenter de dégager la chaussée. Comme les commerçants de Tokyo vus par ma fille dans un voyage étudiant, qui, après une très rare bordée de neige, enlevaient la neige des trottoirs... avec des râteaux à feuilles!




Nous avons été débrouillards. Il y a eu une belle entraide entre voisins. Les militaires nous ont rappelé leur efficacité. Le gouvernement a su se montrer présent. Mais nous étions pris au dépourvu, dépassés par les événements.




Certaines opérations ont donné des leçons. Après des jours à être inondés, des citoyens de l’ouest de Montréal ont vu l’armée construire une digue puis pomper l’eau hors de leur quartier. En quelques heures, il n’y avait plus d’eau dans les rues. Constatant une telle efficacité, les citoyens furent un peu soulagés du résultat... mais hautement frustrés en découvrant qu’une telle opération effectuée quelques jours plus tôt aurait protégé leur demeure de dégâts épouvantables.




Imaginez une prochaine fois...




 



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