Selon Brent Tyler, qui est un militant pour les droits des anglophones, le gouvernement conservateur du Canada devrait se servir de la tribune de la campagne électorale provinciale du Québec pour réaffirmer explicitement son appui à la Loi sur la clarté référendaire qu’avait mis de l’avant le gouvernement de Jean Chrétien. Bien que le lieutenant de Stephen Harper au Québec, c’est-à-dire Denis Lebel, ait clairement fait savoir que son parti n’a pas l’intention d’intervenir dans l’élection provinciale du Québec, M. Tyler et son collègue Keith Henderson, qui sont dans le Comité spécial pour l’unité canadienne, souhaitent ardemment que monsieur Harper prenne position dans celle-ci.
Souvenons-nous que les deux comparses - appuyés par le gouvernement conservateur - sont depuis plus de 10 ans dans un processus juridique de contestation de la Loi 99 adoptée en 2000 au Québec par le gouvernement de Lucien Bouchard qui visait à assurer la liberté collective du peuple québécois de décider de son avenir; cette Loi 99 constituant justement une réponse politico-juridique à la loi libérale de la clarté (sur cette question, voir mon article «Pour l’exercice du droit à l’autodétermination», 21 octobre 2013).
Comme le mentionne M. Tyler au sujet de l’influence qu’aurait une intervention du gouvernement fédéral dans la campagne électorale québécoise : «’’[s]i quelqu’un est porté à changer son vote à cause de l’intervention du gouvernement fédéral, il y a des chances qu’un autre électeur change son idée dans le sens inverse (…). Ça s’équivaut.»’’ («L’immobilisme de Harper déploré», Martin Croteau, La Presse, 14 mars 2014). Quelle malhonnêteté d’affirmer une telle chose! Cela ne s’équivaut pas du tout dans la mesure où M. Tyler occulte totalement le fait que le gouvernement Harper se trouve en position d’autorité face aux Québécois et qu’une intervention dans l’élection du Québec constituerait ainsi une grave atteinte envers la capacité qu’ont les provinces de décider de leur représentants politiques. Cette élection ne concerne pas le gouvernement fédéral et, dans cette optique, il serait tout à fait honteux pour Harper de s’immiscer dans celle-ci.
Cette sortie de MM. Tyler et Henderson témoigne malheureusement de la grande difficulté qu’ont certains canadiens à reconnaître la liberté collective du peuple québécois. Leur peur viscérale de l’indépendance du Québec les pousse trop souvent à aller très loin au niveau du non-respect et du mépris à l’égard des Québécois. Au même moment où l’on apprend également que Washington n’aurait pas reconnu immédiatement un Québec souverain suite à une victoire du camp du «Oui» lors du référendum de 1995, je crois que le temps est venu d’affirmer haut et fort que l’indépendance du Québec est une option et qu’elle est légitime. Le choix que prendront les Québécois leur appartient !
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