Il en est toujours ainsi des dictateurs: vivant dans leur monde isolé où ils finissent par croire leurs propres mensonges, habitués à ce que tout le monde leur obéisse par servilité ou par peur, ils ne voient rien, ne comprennent rien quand leur règne commence à s'effondrer. Ainsi hier soir, à l'issue d'une journée historique qui a vu des centaines de milliers d'Égyptiens descendre dans la rue pour réclamer son départ immédiat, le président Hosni Moubarak a annoncé qu'il céderait les rênes du pouvoir... dans huit mois. Le dictateur aurait ainsi plié, selon des sources diplomatiques américaines, aux voeux de l'administration Obama. Encore une fois, il a paru plus sensible aux représentations de Washington qu'à celles du peuple égyptien. Selon les reporters présents sur la place Tahrir, au centre du Caire, la foule n'a pas apprécié, scandant «Dégage! Dégage!».
Compte tenu des événements de la dernière semaine, les propos du président étaient tout simplement surréalistes. D'abord, il a dit que sa décision de ne pas être candidat à l'élection présidentielle prévue pour septembre prochain n'avait aucun lien avec «la situation actuelle»: «Je le dis en toute sincérité, je ne comptais pas me présenter à un nouveau mandat présidentiel.»
Surtout, ne pas admettre que celui qui a «servi l'Égypte et son peuple» (!) est chassé du pouvoir par ce peuple même.
Pourquoi ne pas démissionner sur-le-champ, comme le réclament les manifestants et les principales forces de l'opposition? Par devoir, bien sûr! «Ma première responsabilité maintenant est de ramener la sécurité et la stabilité à la patrie pour assurer la transition pacifique du pouvoir», a dit le Raïs. Or, le désordre risque bien plus de s'aggraver maintenant que s'il avait abdiqué dès hier.
Comble de l'insulte aux Égyptiens, Moubarak a soutenu que les manifestations avaient été détournées par de mystérieuses «forces politiques qui ont mis de l'huile sur le feu». Et de promettre des ouvertures démocratiques dont on peut douter que sous sa supervision, elles puissent être autre chose que des trompe-l'oeil. «Une farce», a conclu un manifestant. «Une duperie», a dit l'un des chefs de l'opposition, le Prix Nobel Mohamed ElBaradei.
Que fera maintenant la population égyptienne? Rendue si loin, acceptera-t-elle de rentrer sagement chez elle? Hier soir, au Caire, plusieurs se disaient déterminés à maintenir la pression sur le régime. Défiant ceux qui voudraient le voir s'exiler, le président a lancé qu'il «mourra sur ce sol». Plus tôt, ElBaradei avait déclaré que si le président voulait «sauver sa peau, il devrait partir». Ce sont peut-être les seuls mots qu'Hosni Moubarak peut comprendre.
Il ne comprend pas
Géopolitique — Proche-Orient
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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