Pour le Premier ministre hongrois, la démocratie libérale a échoué et n'est plus à même de garantir les racines chrétiennes de son pays. Fort de son plébiscite électoral, il défend ses positions anti-immigration et envisage une Europe des nations.
Après le plébiscite électoral de son parti Fidesz début avril, Viktor Orban a officiellement été nommé Premier ministre par le Parlement de son pays le 10 mai, pour un troisième mandat consécutif.
Un résultat qui est le signe que les Hongrois ont décidé de défier «l'ancien ordre mondial» en faveur d'une démocratie chrétienne, qui permettra à la Hongrie de «survivre et grandir» en tant que nation, selon le dirigeant.
«L'ère de la démocratie libérale touche à sa fin. Elle ne parvient pas à protéger la dignité humaine, est incapable d'offrir la liberté, ne peut pas garantir la sécurité et ne peut plus maintenir la culture chrétienne», a ainsi fait valoir le Premier ministre dans son discours d'intronisation.
Autant de failles que la Hongrie s'évertue à combattre en construisant «la démocratie chrétienne du XXIe siècle», qui est selon lui à même de défendre le modèle de la famille traditionnelle.«Nous sommes chrétiens démocrates, et nous voulons la démocratie chrétienne», a-t-il insisté.
L'immigration de masse mène à «la mort des nations»
Revenant sur le quota de migrants imposé par l'Union européenne, Viktor Orban a martelé qu'il ne l'accepterait pas, soulignant que l'immigration de masse pouvait mener à «la mort des nations», et qu'il était de son devoir de défendre les intérêts du peuple hongrois et de protéger les valeurs chrétiennes.
«Aujourd'hui, des milliers d'activistes rémunérés, de bureaucrates et de politiciens travaillent à Bruxelles à classer la migration en tant que droit de l'homme fondamental. Ils veulent nous retirer le droit de décider qui nous acceptons ou pas», a dénoncé le dirigeant hongrois.
Viktor Orban s'en est pris à ce qu'il considère plus largement comme une dérive idéologique de l'Union européenne, à savoir le «cauchemar délirant» des Etats-Unis d'Europe. Il a appelé le bloc à «revenir à la réalité» et a abandonner ce projet, pour se tourner au contraire vers une «alliance de nations libres».
«Mon gouvernement sera un gouvernement de Hongrois libres et de Hongrois souverains», a-t-il conclu.