En tentant de trafiquer les textes finaux de l’entente de principe intervenue avec le Front commun, le gouvernement s’en prend à des gagnes-petits qui peinent à boucler leur budget personnel avec un salaire inférieur aux normes minimales si l’on considère toutes les heures travaillées.
Ce n’est pas la première fois que les partis éprouvent des différends dans la rédaction des textes finaux conséquents à une entente de principe. Le contexte dans lequel surgissent ces ententes dans le secteur public, peut expliquer les difficultés d’écritures sur certains détails. Habituellement, les négociateurs techniques et politiques concluent une entente de principe sur de grandes lignes générales après plusieurs heures de discussion où la fatigue accumulée peut embrouiller. Cela explique les délais de deux à trois mois avant d’en arriver à la signature finale.
Je ne vous cacherai pas que les partis tentent de profiter de ce laps de temps pour bonifier le texte à leur avantage en exploitant des imprécisions qui découlent des discussions précédentes. Toutefois, leurs avancées doivent s’appuyer sur les principes entendus précédemment. Dans le cas qui nous préoccupe, les appétits gouvernementaux échappent à cette règle en introduisant une demande patronale qui n’a pas fait l’objet de l’entente de principe, encore moins de discussion. C’est purement de la mauvaise foi.
La situation est d’autant plus sordide que le gouvernement voudrait s’assurer de la complicité des organisations syndicales du Front Commun pour sabrer dans les conditions de travail de travailleurs qui ne sont pas couvert par la négociation du secteur public.
Les dispositions que l’État voudrait ajouter dans les conventions collectives du secteur public auraient pour effet de réduire considérablement la portion assimilable à du salaire de ces augmentations consenties. Un maigre 3% serait compris sous le vocable salaire, bien que certains employés du secteur public toucheront des hausses supérieures à 9%. Dans sa stratégie machiavélique, le gouvernement s’efforce de segmenter l’augmentation de rémunération en différents items.
Ce serait la façon pour le Conseil du trésor de contourner ses ententes intervenues avec les responsables de services de garde en milieu familial, les ressources intermédiaires des maisons d’hébergement, les employés d’université, les employés d’écoles privées et les médecins. Ces ententes comprennent des clauses remorques qui assurent une progression de la rémunération de ces travailleurs semblable à celle consentie dans le secteur public.
Je peux comprendre que monsieur Coiteux cherchait des stratagèmes pour cesser d’augmenter les médecins et neutraliser les clauses remorques qui les reliaient à la rémunération du secteur public. Toutefois, j’ai peine à contenir ma colère en voyant ce gouvernement vouloir appliquer la même médecine à des milliers de travailleurs qui sont parmi les plus mal nantis dans les services parapublics.
La position gouvernementale est principalement choquante pour les responsables de service de garde en milieu familial et les ressources intermédiaires en maison d’hébergement qui triment durement à négocier leurs conditions de travail avec des gouvernements qui leur refusent le statut de salariés et qui continuent de ne pas reconnaître des centaines d’heures travaillées par eux.
En se collant sur les paramètres du secteur public, les partis allégeaient la négociation et pouvaient prétendre tendre vers l’équité. Le gouvernement Couillard voudrait rompre cet équilibre aujourd’hui en retournant à la vile exploitation de ces femmes qui rendent de précieux services à notre société et il voudrait écraser un salaire qu’on peut à peine qualifier de décent.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé