Leur révolte, née d'une taxe sur le carburant, avait jailli au cœur de l'automne 2018, réveillant la fracture entre les citoyens, le pouvoir et les médias. Un an après le début du mouvement des «gilets jaunes», 55% des Français approuvent la mobilisation. Pourtant, 63% ne souhaitent pas qu'elle se poursuive, a révélé un sondage Elabe*, publié mercredi.
Si plus d'un Français sur deux soutient ou a de la sympathie à l'égard de cette mobilisation, 29% y sont opposés ou hostiles et 15% indifférents. Sur l'échiquier politique, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen lors du premier tour de la présidentielle de 2017 sont les plus nombreux (72%) à approuver la contestation des «gilets jaunes». Ceux d'Emmanuel Macron et de François Fillon sont les plus divisés, avec seulement 31% de soutien ou d'approbation, selon cette enquête réalisée pour BFMTV.
Pour 64% des sondés, le mouvement citoyen a permis de «créer du lien social» entre les personnes mobilisées, et pour 56% de débattre des politiques publiques. Le bilan côté Emmanuel Macron est moins flambant. Ils sont seulement 29% à penser que la contestation a permis au président de la République «de mieux comprendre les réalités de la vie quotidienne» et 26% «de faire avancer les choses» concernant le pouvoir d'achat. Autre donnée peu reluisante: selon Reuters Institute, la couverture des «gilets jaunes» a fait chuter le niveau de confiance dans les médias en France à 24%, soit le plus mauvais en Europe.
*Enquête réalisée en ligne les 12 et 13 novembre auprès de 1.004 personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur de 1,4 à 3,1 points.