La violence cachée contre les GJ.
Ils s'appellent David, Vanessa, Gwendal... Certains manifestaient, d'autres affirment qu'ils étaient simples "passants"... L'AFP a travaillé sur 23 cas de graves blessures à l’œil depuis le début du mouvement des "gilets jaunes". 14 éborgnés témoignent https://factuel.afp.com/gjeborgnes
"J'ai pleuré pleuré. J'avais le visage complètement déformé. Je me suis dit 'comment tu vas vivre comme ça' ? J'ai passé une semaine à me demander s'il fallait pas que je disparaisse" - Vanessa Langard a perdu l'usage de l’œil gauche
https://www.youtube.com/watch?v=8PyNmzaHVME … par @TiphaineHONORE
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"Plein de choses se sont effacées", raconte Vanessa, 35 ans, blessée à Paris. Pour raconter la scène, elle montre une vidéo sur son téléphone : "Ma meilleure amie (...) a tourné la tête, elle m'a vue par terre, elle m'a cru morte"
"Quelqu'un s'est approché de moi dans le couloir des urgences, il a soulevé ma paupière de l’œil gauche, et c'est là que j'ai compris que c'était grave", se remémore Gwendal Leroy, 27 ans, éborgné à Rennes pendant l'Acte X
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"J'étais cariste. Je ne sais pas si c'est possible encore de conduire un chariot-élévateur. Et quel employeur voudrait d'une personne qui n'aurait qu'1 oeil, alors qu'énormément de personnes sur le marché (ont) 2 yeux?", se demande Gwendal
Patrick Galliand a perdu son œil gauche à Paris le 24 novembre. "C'est absolument injuste, rien ne justifie que j'ai eu ça"
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"Une angoisse permanente" étreint Patrick Galliand depuis que sa vie a basculé. Éborgné mi-novembre, ce "gilet jaune" de 59 ans raconte la peur de la cécité et les "parts de vie qui s'en vont" avec l'infirmité
"Depuis que j'ai été blessé je me pose la question : si je dois appeler la police, je ne sais pas si peux encore avoir cette démarche. Je les crains. La plus grande violence que j'ai subie (...) c'est eux qui me l'ont faite", raconte Patrice
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A 49 ans, Patrice Philippe était "au summum" pour un routier : il "faisait du convoi exceptionnel". Mais ce "métier de passion" n'est plus qu'un souvenir depuis qu'il est rentré d'une manifestation des "gilets jaunes" avec un œil valide
"J'ai entendu le vent arriver. En fait c'était la balle qui arrivait vers moi. Je dis à mon pote Eric : 'qu'est-ce que j'ai ? qu'est-ce que j'ai ?' Et il me dit "t'as plus d’œil !", raconte Alexandre Frey
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"J'aurais préféré prendre dix ans de prison", assure Alexandre Frey, "gilet jaune" de 37 ans, qui a perdu son œil droit le 8 décembre à Paris
"Depuis que j'ai été blessé, je me demande pourquoi il m'a tiré dessus. J'aimerais bien qu'(il) vienne devant moi, et que droit dans les yeux il me dise pourquoi il m'a tiré dessus. Parce qu'il a gâché ma vie" - Franck Didron
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"Pour l'instant il n'y a pas de futur, il n'y a que le présent. Et je pense que toutes les victimes sont comme ça. Physiquement je me sens bien, je suis combatif. Par contre, moralement j'ai des faiblesses", nous raconte "Jim"
Cet horticulteur de 42 ans, originaire de l'île d'Oléron, a continué de manifester. Il était dans le cortège bordelais le 22 décembre "pour l'acte VI", deux semaines après sa blessure
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"Je n'arrive plus à lire. C'est plus la même vie, c'est tout au ralenti. Même le ménage j'ai du mal : je range 10 minutes et je suis essoufflée. C'est très rare que les volets soient ouverts, je vis comme une taupe", confie Florina Lignier
"L’œil gauche j'ai perdu la vue complètement. L’œil droit, la vision baisse, c'est pas facile maintenant d'avoir un seul œil. Pour le moment je ne peux plus travailler", raconte Cédric Pose, rencontré à La Réunion
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"Ma fille était devant la télé quand ça s'est passé. Elle savait pas que c'était son père mais ma gamine a vu son père se faire déglinguer en direct à la télé", affirme Jérôme Rodrigues, blessé à Paris
"Aujourd'hui, qu'est-ce qui se passe ? Deux vies déglinguées. La mienne. Et le policier qui m'a tiré dessus, il va lui arriver quoi à lui ? Il a peut-être une femme et des enfants. Peut-être qu'il a aussi une vie détruite"
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"Je bosse dans une usine de forge, je fais tout ce qui est pièces d’Airbus. Il y a des réglages à faire sur les machines, il y a plein de contrôles à faire. Sans mon œil je ne sais pas comment ça va se passer", s'inquiète David Breidenstein
L'AFP a pu obtenir le témoignage de 14 de ces éborgnés. Neuf ont décliné. Sur ces 14 blessés, au moins 12 ont porté plainte. Au moins neuf de ces blessures font l'objet d'une saisine de l'IGPN (la police des polices) ou de son équivalent pour la gendarmerie, l'IGGN
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Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner recensait aujourd'hui 209 enquêtes portant sur des soupçons de violences policières, dont 199 pour l'IGPN. "S'il y a eu des fautes, il y aura des sanctions", a assuré le ministre
Retrouvez ces récits et d'autres témoignages de blessés ici
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"Gilets jaunes", "lycéens" ou simples "passants" : la vie d'après des
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L'UNEF diffuse un tract dénonçant "une société organisée pour les Blanc
