Et voilà. Le lobbying est en train de ramener Philippe Couillard « dans le droit chemin ».
Le projet de pipeline et de port pétrolier de TransCanada en arrache.
D’un côté, plus les citoyens ont d’informations, plus ils se méfient.
De l’autre, TransCanada fait faire des affaires d’or aux annonceurs. Nous sommes littéralement submergés par les publicités vantant les mérites de ce projet.
S’ajoutent à cela les premiers ministres de la Saskatchewan, du Nouveau-Brunswick et de l’Alberta qui font pression sur Québec pour que le gouvernement approuve le projet et que celui-ci ne soit pas scruté de trop près par le BAPE.
GES? pas au BAPE.
C’est ainsi que, quel hasard, quelques heures après la visite du PM de l’Alberta, notre premier ministre Philippe Couillard s’est contredit et a contredit son ministre de l’environnement en excluant de l’étude du BAPE l’impact de ce projet sur la hausse des gaz à effet de serre contribuant aux changements climatiques. Pourtant, quelques jours auparavant, la motion suivante avait été adoptée À L’UNANIMITÉ par les élus de l’Assemblée Nationale:
« Que l’Assemblée nationale demande au gouvernement du Québec qu’il inclut notamment la contribution globale du projet Énergie Est aux changements climatiques et aux émissions de gaz à effet de serre dans le mandat qu’il confiera bientôt au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) afin d’évaluer l’ensemble des impacts du projet Énergie Est de TransCanada. »
Donc, le PM refuse maintenant que le BAPE se penche sur les gaz à effet de serre du projet, ce qui est en contradiction avec l’appui de son parti à cette motion votée quelques jours auparavant.
Pourtant, M. Couillard ne peut pas invoquer que ce travail sera fait à l’ONÉ!
GES? Pas à l’ONÉ.
Rappelons-nous ce qu’un porte-parole de l’Office National de l’Énergie a dit sur la question des GES il y a un mois:
« Les gaz à effet de serre et les changements climatiques ne feront pas partie de l’évaluation qu’on va faire ». « L’Office reconnaît que ce sont des questions qui sont importantes aux yeux des Canadiens. Mais le rôle de l’Office est de réglementer les pipelines et bien souvent, les projets qui engendrent des gaz à effet de serre sont réglementés au niveau provincial ».
Donc, l’impact en gaz à effet de serre de ce projet ne sera pas considéré par l’ONÉ et M. Couillard refuse que le BAPE inclue les gaz à effet de serre globaux de ce projet… Qui va donc se pencher sur l’impact de ce projet sur les GES?
Personne apparemment.
Août 2014, c’est si loin…
En août 2014, lors de sa première participation au conseil de la fédération, M. Couillard avait établi deux conditions à sa participation:
- le respect des compétences québécoises,
- que toute stratégie comporte un volet de lutte aux changements climatiques.
Il vient donc de se contredire en foulant lui-même aux pieds ses propres conditions.
Et pendant ce temps là, la planète va continuer à se réchauffer.
Édifiant.