François Legault convie le Québec à un débat borné

Vigile



Ainsi, François Legault nous convie à la réflexion sur l’avenir du Québec, chose qui nous ferait défaut, semble-t-il, sans lui et sa coalition. Pour le faire, il laisse entendre que le Québec se résume à 4 champs d’activité : l’éducation, la santé, la culture et l’économie, et que, avec les bonnes personnes au pouvoir, après un débat vigoureux, on peut « changer les choses. » Toutefois, en préfaçant chacune de ses interventions d’un refus catégorique de discuter du statut politique du Québec, il démontre les limites ô combien étroites dans laquelle il veut débattre.
N’en déplaise à M. Legault, le Québec, comme l’Écosse, comme l’Irlande, comme la Norvège, embrasse beaucoup plus large que les quatre compétences « provinciales » qu’il identifie. Qui plus est, en restreignant la portée de la réflexion dont il se fait le chantre, il entame gravement sa capacité – et la nôtre – de résoudre les problèmes que lui-même identifie dans ses 4 compétences provinciales.
Pensons seulement aux milliards de nos taxes et impôts consacrés au budget militaire canadien, lequel croît sans cesse sous un gouvernement conservateur qui gouverne maintenant sans le Québec. Autant de notre argent qui ne peut aller, et qui n’ira pas, à la culture, à la santé, à l’éducation et au développement économique du Québec.
À son provincialisme poussé, qui, malheureusement, déteint même parmi des souverainistes au Parti Québécois et au Bloc Québécois, on devrait opposer une vraie politique québécoise nationale et indépendante. Comme celle exprimée, par exemple, par le chef du Scottish National Party, nouvellement élu premier ministre de l’Écosse, Alex Salmond. Le 18 mai, M. Salmond a réitéré que l’Écosse aurait sa propre armée et sa propre politique étrangère, que les armes nucléaires du Royaume-Uni seraient exclues du territoire écossais et que jamais l’Écosse serait entrainée dans une guerre illégale comme celle en Irak. En outre, il a précisé que le droit international donnerait à une Écosse indépendante près de 90% des revenus du pétrole de la mer du Nord. Notons que tous ces sujets sont hors d’ordre dans le débat de MM. Legault et Sirois.
Déjà en 1999, le chef du parti indépendantiste écossais Alex Salmond a démontré ses couleurs. En mai 1999, à titre d’observateur pour le compte de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal lors des premières élections écossaises depuis la dissolution du parlement écossais en 1707, j’ai eu le privilège d’interviewer Alex Salmond, alors chef du Scottish National Party en pleine campagne électorale. Au moment de l’interview, Alex Salmond se faisait attaquer vivement par des Travaillistes et l’ensemble des médias britanniques parce qu’il avait dénoncé sans détour l’intervention militaire de l’OTAN en ex-Yougoslavie. Au nom de la souveraineté des États, un objectif qu’il tenait à cœur, il insistait que l’OTAN n’avait aucun droit d’intervenir et de bombarder la Serbie et qu’une Écosse indépendante n’y prendrait pas part. À court terme sur le plan électoral, Alex Salmond a peut-être souffert de cette déclaration. Mais les Écossais y ont vu un homme de courage et de principe avec une vraie vision pour l’Écosse une fois devenue un État indépendant.
Au lieu de perdre notre temps dans le débat borné que nous propose ce pauvre François Legault, passons à la vraie réflexion sur l’avenir du Québec indépendant !


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13 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    14 juin 2011

    Il y a beaucoup de zones d'ombre chez François Legault, nous ne le connaîtrons vraiment qu'une fois élu.Doit-on prendre ce risque?

  • Stéphane Sauvé Répondre

    26 mai 2011

    A tous ceux qui ont décidé d'appuyer Marois (Claude Blanchet) ou Legault (Sirois),
    Informez-vous pour l'amour. Legault comme Marois sont sous l'influence directe de Sirois (Iperception) et donc de Desmarais. Desmarais est selon moi, l'un des opposant les plus puissants et dangereux à cette indépendance que nous appelons.
    Desmarais s'est spécialisé dans la fabrication de Premier Ministre, de Bourassa, à Trudeau, Johnson, Chrétien, Martin, Charest, Sarkozy....quelles autres preuves avez donc de besoin.
    Soyez attentifs aux manoeuvres de Desmarais...le reste n'est qu'écran de fumée pour nous distraire....

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    24 mai 2011

    Devant le pillage systématique de notre État, la seule question qui importe n'est pas de savoir si Legault est souverainiste ou non mais, bien de savoir si lui (et son réseau) a la crédibilité pour défendre le bien publique.
    Or la réponse est NON. Et c'est tout ce qui importe.
    Voici la preuve:
    Cliqué sur l'entrevue avec F Legault (23 min 30 sec ). Résumé on s'est fait volé nos ressources (10 cents l'hectare) mais, un contrat c'est un contrat (dixit le businessman). Il est contre le moratoire car, le gouvernement pourrait se faire poursuivre par les compagnies ! Bref la carpette devant les intérêts privés qui squattent notre État.
    http://www.985fm.ca/em/dutrizac-apres-midi-393.html
    Et la question qui tue:
    http://www.vigile.net/La-question-qui-tue,35379
    ...
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    23 mai 2011

    M. Philbot, dans un premier temps, j'aimerais dire que votre contribution à l'avancement de notre projet commun est exemplaire et significatif. Bravo...pour votre travail incessant et fondamental.
    Toutefois permettez moi de vous dire que je ne suis pas d'accord avec votre lecture sur ce que fait François Legault.
    Legault a été, est, et sera toujours un souverainiste convaincu...de centre droit, dont je suis également. Ce que Legault fait actuellement est de fonder son propre parti souverainiste de centre droit. Il a quitté le PQ pour 2 raisons précises....le PQ est ingérable pour quelqu'un de centre droit et...il voulait être chef.
    Oublions toute de suite l'alliance de Legault avec un parti moribond et en quasi faillite $$$ qu'est l'ADQ. Quel serait son intérêt d'aller ramasser un parti qui doit plus de 1 million de $$$.
    Il est manifeste que la souveraineté se fera avec les gens d’extrême gauche(QS), de centre-gauche(PQ) et de centre-droit (Legault) Actuellement les québécois de centre-droit, fédéralistes fatigués, les NPdistes d'occasions du 2 mai 2011, les indécis, les nationalistes mous, les souverainistes de centre-droit, n'ont nulle part à aller.
    Ces 3 partis représenteraient plus de 50% de la population du QC...suffisantes pour un référendum gagnant...
    À oui Sirois...Legault va le larguer... très bientôt...Sirois est un espion...mais Legault est trop intelligent..pour se laisser..scooper par ce fédéraleux...
    Je connais des gens très très proche de...Legault. Soyez sur...et je le répete qu'il a été, est, et sera toujours pour la souveraineté du Québec... arrêté d'y tirer dans les pattes...SVP

  • Jacques Bergeron Répondre

    23 mai 2011

    Lorsque nous voyons les commentaires de plusieurs indépendantistes, sur l'excellent article de Robin Philpot,on ne peut se demander pourquoi le «BQ» fut défait et que l'indépendance stagne.À se dénigrer et à dénigrer à tout vent nos partis politiques et leurs dirigeant-e-s on ne peut que dévaloriser le meilleur idéal. Pourtant l'article de M. Philpot cherche à nous convaincre qu'avec l'indépendance tout est possible pour des esprits libres et capables de travailler à la promotion du pays que nous recherchons depuis ce jour de février 1763 qui l'a remis entre les mains des Anglais pour notre bonheur selon feu Marcel Trudel, Jean Chrétien et PE Trudeau, père de Justin, et des fédéralistes toutes ethnies confondues.

  • Archives de Vigile Répondre

    22 mai 2011

    Je trouve tout à fait rigolo (...il vaut mieux en rire qu'en pleurer) que vous perdiez votre temps à vous faire frissonner devant ce moulin à vent. Ce ti monsieur Legault n'a aucune chance qu'il soit pris au sérieux par les électeurs. Pour l'instant lui et son acolyte, Sirois, investissent massivement de leurs avoirs dans un "mouvement" dont le statut échappe aux règles de financement des partis politiques. C'est une façon astucieuse de tricher sans que ça ne paraisse pas trop.
    Je ne dis pas que les agissements de ce type d'individus ne doivent pas être dénoncés. Ce que je souhaite, c'est que les honorables lecteurs de ce site comprennent bien le véritable message que veut nous livrer l'auteur de ce texte. M. Philpot soulève des sujets autrement plus sérieux pour notre avenir que le télé-roman de ces deux businessman.
    Il a très bien compris qu'un budget militaire d'un état souverain peut être un puissant moteur structurant d'une économie. Or les propos de M. Philpot tentent de nous faire réaliser que les impôts des québécois sont détournés pour développer l'industrie militaire au profit des autres provinces. C'est notre industrie aérospatiale, maritime, informatique dans le domaine de la reconnaissance et de la détection ou la construction de missiles anti-missiles qui est menacé par ce vol qualifié du fédéral. Voilà ce qui arrive, entre autre, quand un peuple confit ses impôts et son développement économique à d'autres.

  • Archives de Vigile Répondre

    22 mai 2011

    Si François Legault nous propose de commencer par se rendre enfin capable d'assumer avec compétences, nos responsabilités de base (santé, éducation environnement, culture et Finances publiques) qui pourrait le lui reprocher.
    À quoi bon prétendre gérer un pays quand on est en échec sur toute la ligne concernant la gestion de nos responsabilités exclusivement provinciales.
    À quoi bon s'embarque dans un projet de pays avec une population déboussolée au point de voter pour des fantômes en vacances à Las Végas.
    Le mouvement souverainiste est dans un cul de sac et de plus en plus de Québécois on déjà rebroussés chemin
    Il faut tout reprendre à zéro en commencant par éduquer la population à développer d'abord et avant tout «l'indépendance d'esprit et le désendettement personnel»

  • Yves Rancourt Répondre

    22 mai 2011

    Monsieur Philpot,
    Il est assez curieux que l'on ne parle que de François Legault lorsqu'il est question de la Coalition pour l'avenir du Québec, alors que le gros joueur de cette coalition est, selon moi, Charles Sirois, avec tout son réseau d'influence qui, ça se voit, n'est pas loin derrière. On a sûrement jugé, dans les coulisses de la Coalition, que monsieur Sirois n'était pas vendable à la population mais que sa présence était néanmoins nécessaire pour rassurer les milieux d'affaires qui n'auraient pas envie d'appuyer cette Coalition si elle n'était placée que sous le seul leadership d'un ex-péquiste? C'est donc Legault que l'on met à l'avant-scène mais, selon moi, c'est le programme de Sirois et de son réseau d'affaires que l'on voudrait bien nous imposer.
    Quant à Québec solidaire, il a commencé depuis quelque temps à s'attaquer au PQ, d'abord sur la question de l'imposition de la loi 101 aux cegeps, puis sur le prétendu «attentisme» du PQ sur la question nationale. Pourtant, c'est connu que la question nationale est le dernier souci de QS; c'est par pur opportunisme politique qu'il s'attaque au PQ sur cette question. Ce parti sait très bien qu'il n'ira jamais chercher de vote au PLQ, alors il va s'en prendre surtout au PQ, avec le résultat qu'il risque de diviser le vote souverainiste au prochain scrutin et peut-être de tuer à tout jamais le rêve d'indépendance du Québec. Consciemment ou non, ce parti joue le jeu du PLQ et nuit à la cause nationale.
    Alors, personnellement, je n'irai jamais vers la Coalition de Legault-Sirois, pas plus que vers Québec solidaire. Je continuerai d'appuyer le PQ même si je ne suis pas membre de ce parti et que je ne suis pas toujours d'accord avec certaines de ses orientations.
    Mes salutations respectueuses.

  • Archives de Vigile Répondre

    22 mai 2011

    Note à M. Lachaine
    Vous semblez me reprocher d'aller d'une formation à l'autre.
    Mais dans mon cas, je n'avais pas le choix.
    J'étais au côté de Pierre Bourgault à l'aréna Maurice Richard quand la décision a été prise de joindre le PQ.C'eût été impossible de continuer dans le RIN. Je suis au PQ depuis, en passant bien sûr par le mouvement Souveraineté-Association. Je ne crois pas avoir batifolé. Bien au contraire.
    Mais ne serait-il pas temps de prendre l'initiative, de se donner une constitution, la nôtre et laisser au ROC le soin de nous mettre à la porte!
    Et ne sous-estimez surtout pas Amir Khadir...

  • Fernand Lachaine Répondre

    22 mai 2011

    Note à monsieur Ricard,
    Voilà tout le drame du Mouvement Souverainiste du Québec.
    Vous dites que vous êtes passé du R.I.N à Souveraineté- Association au P.Q. et maintenant vous partez vers le QS!!.
    Monsieur Ricard, j'ai comme le goût de vous dire que nous faisons erreur parce que je suis presque convaincu que le jour où que le Q.S. (et ça va aussi pour le Parti Indépendantiste ou toute autre formation) s'approchera du pouvoir, les grands principes du départ vont se fondre dans les compromis d'une gouvernance pour toute la population du Québec.
    Par votre parcours je peux vous dire que je suis dans les mêmes âges que vous et je constate que nos soubresauts d'un parti à l'autre ou d'une association de membres à l'autre n'ont fait qu'affaiblir.
    D'ailleurs les médias et journalistes (devenus propagandistes fédéralistes) s'en lèchent les babines et sont tous heureux de nos maladresses.
    Pour nous les souverainistes, voter pour le NPD le 2 mai dernier était une erreur monumentale car justement cela démontre une conviction quelque peu volatile dépendent des circonstances et évènements. Le love-in de Layton me fait beaucoup penser au love-in de '95 et nous avons tomer dans la potion magique!.
    Poue le QS, regardez le petit détour qui est train de prendre leur seul député dans l'affaire de la "loi du maire Labaume". Qu'en serait-il si ce parti avait 50 élus(es)?
    La Coalition sur la Souveraineté qui est train de se former est un pas en avant. Espérons que les élus(es) souverainistes feront de même. Les fédéralistes enragés en seraient désolés.
    Nous avons le PQ, avec madame Marois comme chef, qui peut prendre le pouvoir aux prochaines élections. Serrons les rangs monsieur Ricard, c'est notre planche de salut.

    Sans rancune.
    Fernand Lachaine

  • Yves Claudé Répondre

    22 mai 2011

    Est-ce le désespoir qui vous pousserait à vous enfermer dans la structure d’un groupuscule inféodé au multiculturalisme trudeauiste, au sein duquel quelques indépendantistes sont efficacement neutralisés sinon réduits au silence pour la “bonne cause “ ?
    Il n’est pas nécessaire d’espérer pour combattre, mais il n’est pas utile non plus de désespérer !
    Yves Claudé

  • Archives de Vigile Répondre

    22 mai 2011

    M. Legault n'est le seul à nous convier à un débat borné.
    Le PQ ne fait guère mieux en optant pour un opportunisme crasse plutôt que de nous proposer des projets d'avenir emballants:
    La complicité du PQ avec le PLQ en ce qui touche les circonscriptions électorales. Le démocrate René Lévesque doit en ressentir les effets jusque dans ses cendres.
    L'espoir d'achat de votes lors des prochaines élections dans le dossier du Colisée de Québec. Une imitation grotesque du PLQ et de M. Charest.
    Je me bats pour l'indépendance du Québec depuis les années '50. J'ai été du RIN, du Mouvement Souveraineté-Association et, maintenant, du PQ. Mais je crois que le moment est venu d'aller chez QS.

  • Archives de Vigile Répondre

    21 mai 2011

    Monsieur Legault dit ne plus être souverainiste « Je ne suis plus souverainiste, mais c'est une option qui doit être gardée. Il faut envisager soit un fédéralisme renouvelé ou la souveraineté. Ce que j'ai ressenti lors de la dernière élection, c'est que les Québécois étaient rendus ailleurs. » http://www.canoe.com/cgi-bin/imprimer.cgi?id=924556
    Monsieur Legault a donc la mémoire courte et porte des lunettes roses. Ne sait-il pas que nous avons tout essayé et que la fédération n'est pas réformable.
    Voilà pourquoi un argumentaire est nécessaire. S'il lisait les Mille et une raisons pour que le Québec devienne un pays, il y verrait plein de preuves que la fédération n'est pas réformable, pour ne citer que la raison numéro 93: Le Québec doit devenir un pays, car « Depuis le rapatriement unilatéral de la Constitution, le fédéralisme n’est pas réformable. Après quarante ans de négociations constitutionnelles, tous les partis qui se sont succédé au pouvoir ont échoué dans leurs tentatives d’obtenir une révision du partage des pouvoirs. Au lieu d’accroître ses champs de juridiction, le Québec a au contraire perdu la maîtrise de la politique linguistique, de la politique sociale et de la politique culturelle. L’introduction de la Charte des droits et les différents jugements de la Cour suprême ont réduit l’autonomie provinciale comme une peau de chagrin. » Denis Monière, L’Action indépendantiste du Québec, juillet-août 2000. que l'on retrouve sur le site de la Coalition souverainiste http://coalitionsouverainiste.com/1001raisons.aspx
    Monsieur Legault dit que l'on tourne en rond, et bien moi je dis que c'est lui qui tourne en rond. Il est temps que de nouvelles personnes aient la parole. Il est temps que l'on devienne sérieux. Il y est temps que l'on fasse véritablement la promotion de la souveraineté et des raisons pour lesquelles le Québec devient un pays. Cela prend une véritable coalition des partis souverainistes.
    Pour commencer, il faut se débarasser de Charest: http://www.facebook.com/event.php?eid=147951821940680
    Daniel Roy, C.A.