La proportion de personnes issues des communautés culturelles chez les mandarins de l’État est famélique.
L’administration publique québécoise est plutôt homogène, notamment dans les hautes sphères de l’État, révèle les plus récentes données du Conseil du trésor. Seulement 23 des 724 hauts fonctionnaires que compte l’État québécois sont membres de minorités visibles ou ethniques.
La diversité n’est guère plus au rendez-vous chez les cadres. À peine 4,9% des 3193 gestionnaires de l’État sont issus des communautés culturelles.
Si on englobe toutes les catégories d’emplois de la fonction publique, la part des minorités visibles ou ethniques est légèrement plus élevée. Un peu plus d’un fonctionnaire sur dix (11%) est issu des communautés culturelles.
Peu d’anglophones
La communauté anglophone est encore moins bien représentée dans l’appareil de l’État. Elle représente moins de 1% de l’effectif régulier de la fonction publique.
Six des 724 postes de la haute fonction publique sont occupés par des anglophones. Rappelons qu’il y a pourtant 10% des Québécois qui parlent principalement anglais à la maison, selon le dernier recensement.
C’est le cas également pour les autochtones, qui sont sous-représentés dans l’appareil de l’État. Ils ne représentent que 0,6% des fonctionnaires. Dans la haute direction du gouvernement, on ne dénombre qu’un seul et unique Autochtone.
Accès à l’égalité
Au Conseil du trésor, on a bon espoir que le programme d’accès à l’égalité en emploi pour les personnes membres des minorités visibles et ethniques permettra d’ici quatre ans une meilleure représentation des groupes ciblés.
Annoncée par le précédent gouvernement libéral, cette mesure vise l’atteinte de 18% de personnes issues des communautés culturelles dans l’ensemble de l’effectif régulier, incluant le personnel occasionnel, d’ici 2023.
«Les données démontrent une augmentation constante du taux de présence des membres des minorités visibles et ethniques au sein de l’effectif de la fonction publique», soutient le porte-parole du Conseil du trésor, Antoine Tousignant, dans un échange de courriels avec notre Bureau parlementaire.
Il signale qu’entre 2015 et 2019, le taux de présence des membres des minorités visibles et ethniques au sein du personnel d’encadrement, en excluant la haute direction, est passé de 2,9% à 4,9%.