Fin du monde en 2012? (1 de 2)

Tribune libre

Le calendrier Maya prévoit, semble-t-il, la fin du monde pour le 21 décembre 2012. Au cours des dernières années, devins, astrologues, magiciens, clairvoyants et autres du même acabit, sans oublier Hollywood qui y est allé d’un film catastrophe sur cette prédiction Maya, tous se sont amusés au dépend de la crédulité de la foule pour tenter de faire concorder toutes sortes d’évènements à cette date du 21 décembre 2012. Quel but poursuit-on de parts et d’autres : vendre! Vendre des revues, des livres, des billets de cinémas. Vendre, vendre, vendre. Dans une société de surconsommation tout devient objet de marketing et de vente, tout devient motif de dépense et parfois d’endettement.
Sur cette Tribune libre de Vigile rien n’est à vendre. Son unique objectif est de promouvoir d'abord l'idée de l'indépendance nationale du Québec; puis aussi réfléchir sur des thèmes touchant les dimensions de la personne humaine. J’entendais récemment dans un épisode d’une série télévisée que j’affectionne particulièrement, les X-Files, l’agent du FBI Fox Mulder en réplique à sa collègue et très sceptique Dana Scully: «que nous influons sur notre destin par les choix que nous faisons.» Mulder, ne croit pas au destin écrit d’avance avant notre naissance et que notre existence emprunte ce chemin par des voies invisibles et mystérieuses. Mulder a la ferme conviction que ce destin nous le fabriquons jours après jour, selon les choix que devons faire. Tel est le destin de la vie tout comme celui de notre nation : nous avons la responsabilité de le tracer. C’est une conviction que je partage largement avec l’agent Mulder.
Le 3 janvier 2011, sur cette Tribune libre de Vigile, je spéculais sur l’année à venir en me basant strictement sur de lourdes tendances. En effet, pour un individu qui observe l’actualité géopolitique de tous niveaux, en tenant compte de certaines données statistiques récurrentes et tenaces, se faire une idée de l’avenir à court terme est tout de même assez facile. Il ne s’agit aucunement d’un jeu de devinette, d’art divinatoire ou de voyance, il s’agit de projections.
Lorsque je sais qu’une fusée va partir d’un point X sur le globe terrestre avec tel degré d’inclinaison, je peux projeter sa trajectoire et son objectif. Ainsi ai-je pu projeter une année 2011 comme étant révolutionnaire en observant certaines tendances lourdes en différents endroits du monde dans l’actualité géopolitique de 2010.
Au fait je dois avouer que je me réjouis grandement du réveil du monde arabe face aux dictatures de plusieurs de ces pays-là, et c’est un mouvement qui est loin d’être terminé, ne pensons qu’à ce qui se passe en ce moment en Syrie. Et comment ne pas parler de cette année de révolutions sans parler du mouvement des indignés à travers le monde, surtout en Occident? Il est vrai que la faiblesse de ce mouvement réside dans le flou d’un message qu’on voulu lancer les propagandistes de chaque ville où des indignés ont campé (Madrid, Londre, New-York, Vancouver, Toronto, Montréal et des centaines d’autres villes) d’où on les a chassé en se servant des froids hivernaux comme excuses pour les protéger. Les indignés n’en représentent pas moins un message très clair à l’endroit du système capitaliste néolibéral : le réveil face aux inégalités et injustices de vos pseudos démocraties n’en est qu’à son balbutiement, ne croyez pas que vous avez gagné la partie. En 2012 il y aura une suite à ce mouvement des indignés par la force des choses, notamment une dégradation majeure de la situation économique dans le monde.
En ce 4 janvier 2012 je me permets de récidiver. Interrogeons-nous d’abord sur ce que sont les tendances lourdes dans l’actualité géopolitique depuis les deux derniers trimestres.
À l’international on ne peut éviter de se demander où va nous conduire la situation économique européenne. Je dis « nous » car la zone européenne nous concerne au premier plan. Plusieurs spécialistes pensent que la monnaie commune de la zone européenne, l’Euro, coure le risque de la désintégration, si les pays de cette même zone n’arrivent pas à s’entendre et à appliquer des plans d’austérité économique afin d’éviter aux banques des faillites en cascades. Tout cela à cause de la dette souveraine à haut risque de plusieurs membres de l’Union européenne. Mais au train où vont les choses : plan d’austérité, montée en flèche du taux de chômage, décote de la note de crédit de plusieurs pays entrainant des hausses d’intérêt sur la dette de plusieurs d’entres eux déjà lourdement hypothéqués, voyez-vous vers quelle abime cela entraine l’Union européenne? Il est très difficile de croire qu’une dépression économique majeure et mondiale soit évitable. Pourquoi? Non seulement à cause du cercle vicieux dans lequel s’enferme l’Union européenne, mais à cause également de l’énorme dette américaine. Les systèmes bancaires étant étroitement inter-reliés, la contagion (et on l’a vu en 2008) se propage à une vitesse vertigineuse.
Soyons très clair : ce système capitaliste néolibéral craque de toutes parts sous nos yeux. On essaie tant bien que mal de le sauvegarder, mais il est trop tard. Le pire n’est pas derrière nous, il est devant.
La situation géopolitique internationale n’est guère plus réjouissante du côté de la diplomatie. A l’heure où j’écris ces lignes, l’Iran procède à des essaies de tirs de missiles (ayant la capacité d’atteindre des bases américaines et Israël) à partir du détroit d’Ormuz, un détroit sur lequel l’Iran menace d’imposer un blocus naval en cas de sanctions économiques plus grande à son endroit à cause de son mystérieux programme nucléaire. On sait d’autres parts qu’Israël piaffe d’impatience (moins subtilement que les Américains) à l’endroit de l’Iran et qu’elle pourrait, sans l’avis de quiconque chez ses alliées, lancer une attaque aérienne préventive sur l’Iran. On connaît par ailleurs la réticence des chinois tout autant que les russes à punir l’Iran pour son programme nucléaire, et ils s’opposent tous deux à des sanctions à l’endroit du régime des mollahs tout autant qu’à une agression armée. Additionnons à ce mélange explosif un détonateur, que l’on pourrait nommer la Syrie, où la situation pourrait dégénérer d’un moment à l’autre en un conflit régional, surtout si des armées étrangères devaient entrer à l’intérieur du pays pour chasser un gouvernement qui massacre littéralement sa population.
Lorsqu’on y pense, c’est tout le Moyen Orient qui est en instabilité.
Comment ne pas imaginer le pire des scénarios lorsque nous faisons l’équation d’une dépression mondiale majeure additionnée à ces instabilités géopolitiques? Plusieurs spécialistes osent l’évoquer du bout des lèvres, mais on pourrait s’éveiller un bon matin en pleine Troisième guerre mondiale.
Si je rejette du revers de la main les scénarios apocalyptiques du calendrier maya et des prédictions toutes aussi funestes des conteurs de bonnes aventures (voyants, astrologues et autres semblables) de la fin du monde pour 2012, j’ai cependant la conviction que nous assistons depuis 2008 à la fin d’un monde, celui des folies du capitalisme néolibéral et du mode de vie qui l’accompagne en Occident. Mais le pire des scénarios évoqués pourraient très bien être évité, si tous et chacun des êtres humains que nous sommes (et nous influons individuellement sur le cours des choses beaucoup plus que nous pourrions l’imaginer), décidions de croire comme l’agent Mulder que notre destin nous le dessinons à partir de chacune des décisions que nous effectuons de manière responsable.
Je veux y croire.
De Soulanges, en ce 4 janvier 2012.
Normand Perry.
N.B : La deuxième partie de cette réflexion sera achevé d’ici quelques jours et elle portera sur la situation au Québec et du reste du Canada.
Article aussi disponible sur mon blogue: Réalisme 101

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On pourrait le décrire comme un grand passionné de communication, de philosophie, de politique, d'histoire, d'astronomie, de sciences, de marketing, de musique classique et d'opéra. Normand Perry mène une vie publique bien remplie, toujours avec des projets plein la tête et des rêves à réaliser.

Après avoir obtenu un premier diplôme universitaire en philosophie au milieu des années ’90, Normand Perry débute sa vie publique comme pamphlétaire, exprimant ses opinions librement, ces dernières étant publiées régulièrement dans les journaux régionaux, les quotidiens et divers sites Web.

Depuis avril 2004, il travaille chez [Soleil communication de marque->http://www.soleilcom.com/], agence de publicité montréalaise, où il est au développement des affaires, en veille stratégique et aux relations publiques.

Depuis juillet 2010, il s’est vu confié un projet radiophonique à [l’antenne de Radio Ville-Marie->http://www.radiovm.com/index.aspx] où il conçoit, réalise, anime et supervise le montage d’une émission portant sur l’orthodoxie chrétienne au Québec : [Voix Orthodoxes->http://www.voixorthodoxes.org/].

Sa plume va le conduire en politique active.

Après s’être fait connaître comme pamphlétaire à partir du début des années 2000 dans sa région du Suroît, il se fait remarquer, et on lui propose la présidence de circonscription au Parti Québecois dans Soulanges au début 2005. Suite à la démission inattendue de Bernard Landry en juin 2005 comme chef de cette formation politique, Normand Perry appuie d’emblée la candidature de Louis Bernard tout en s’opposant farouchement à l’élection d’André Boisclair. Lorsque ce dernier remporte la chefferie du PQ en novembre 2005, Normand Perry démissionne de sa présidence et quitte le PQ sur-le-champ.

A l’automne de la même année il se fait élire au conseil municipal à Les Coteaux dans la circonscription de Soulanges au Québec. Il se voit confier notamment les responsabilités du comité des loisirs, où conçoit et implante un programme de subvention à l’activité sportive pour les jeunes; il occupe la vice-présidence du HLM, il aussi responsable de la sécurité publique et participe activement à la fondation de la Régie inter municipale des Pompiers du Lac-St-François (fusion des services des incendies de Les Coteaux et St-Zotique).

Lors de la création du nouveau parti politique Québec solidaire en février 2006, il en devient membre et participe au congrès de fondation à Montréal. Il se porte candidat aux élections provinciales de mars 2007 pour cette formation politique dans la circonscription de Beauharnois.

Après ces quelques années en politique active, il poursuit son œuvre de réflexion pamphlétaire, notamment sur le [Blogue de Normand Perry->http://normandperry.blogspot.com/] tout comme sur Vigile et bien d’autres médias québécois





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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    5 janvier 2012

    De quoi on peur les propagandistes de la fin du monde??? Si elle survient, tant mieux... ne croyez-vous pas que l'humanité est un échec avec son modèle actuel? Aussi bien formater le disque dur le plus rapidement possible... Quand a l'iran et leur tirs de missiles... C'est une déémonstration de leur faiblesse militaire.Ils ont été incapable en 8 ans de guerre de vaincre l'Iraq, alors que les US ont détruit l'armée iraquienne en une semaine.Dans un tel conflit l'iran n'aurait plus aucune infrastructure en moins de trois semaine. Ils ont beau sortir les dents... Ils n'ont pas de machoire pour mordre..

  • Archives de Vigile Répondre

    4 janvier 2012

    Comme j'ai mentionné plus haut, il y a une détermination de tous les instants à perpétuer une façon de voir la vie en société, c'est à dire celle qui fait qu'une partie de la population, toujours les mêmes, a la belle vie et davantage, et l'autre partie pour qui la vie est une misère.
    Et en 2012, le message semble vouloir être le suivant: les peu instruits, les peu performants, les maladroits, les timides, bref les loosers de toutes sortes, il faut que vous appreniez à survivre avec presque rien puisque vous n'êtes pas tellement utiles à la société capitaliste.
    Ainsi, et c'est commencé depuis une bonne vingtaine d'années, les programmes sociaux comme l'assurance-emploi et l'aide sociale ne seront pas améliorés et même pas indexés au coût de la vie.
    Ainsi, c'est le statu quo, mais plus épicé, que l'on cherche désormais à imposer.

  • Oscar Fortin Répondre

    4 janvier 2012

    Monsieur Perry, j'ai lu avec grand intérêt l'identification que vous faites des tendances lourdes qui caractérisent le monde d'aujourd'hui. Il n'y a aucun doute que la crise économique qui affecte le monde et vide les coffres, de façon toute particulière des États-Unis et de l'Europe, marque un tournant fondamental de l'économie fondée sur le marché tel que dicté par le néo-libéralisme. Cette faillite du néolibéralisme, dont les coûts seront reportés sur les pays et les populations les moins favorisées, conduira inévitablement à une façon nouvelle de faire et de comprendre le monde.
    Les deux points faibles de votre intervention me viennent d'une part de l'analyse que vous vous faites de ce qui se passe au M.O. et particulièrement en Syrie et d'autre part votre silence sur l'émergence, en Amérique latine, de peuples et de leaders qui ont décidé de faire autrement pour construire un monde plus juste et plus solidaire. Sur le premier point vous me laissez l'impression de quelqu'un qui prend comme source d'information ce que dit et diffuse l'Observatoire syrien des droits l'homme, créature de l'opposition syrienne et des pays qui veulent se débarrasser de Al Assad. Je pense que vous pouvez facilement vérifiez par vous-mêmes en consultant l'information alternative pour réaliser l'oeuvre de manipulation et de désinformation de cet observatoire. Sur ce même site vous pouvez lire un article que je viens de publier sur le sujet... Quant au second point je pense qu'il y a une lueur d'espoir et un horizon prometteur à travers l'émergence de cette nouvelle solidarité des peuples en Amérique latine. Je ne doute pas que dans votre seconde partie, vous aurez l'occasion d'en parler.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 janvier 2012

    J'ai déjà entendu un aumônier catholique dire que le monde ne fonctionnait pas comme il devrait fonctionner (il parlait en ce qui concerne le Bon Dieu s'il y en a un quelque part).
    Mais ce qui est remarquable, c'est que ceux qui détiennent le pouvoir politique et économique ainsi que beaucoup d'autres citoyens il faut l'admettre, tiennent mordicus au statut quo social et économique.
    Tellement que la plupart des guerres, des conflits, des attentats terroristes (le 11 septembre 2001 inclus) ainsi que les modes, les sujets d'intérêt promus par les médias et même la culture et la musique sont provoqués ou voulus ou promus par l'élite dirigeante pour maintenir un statu quo social et économique qui leur est avantageux.
    Force est de constater que les réalités sociales et économiques sont à quelque part immuables en ce monde. Par exemple, depuis toujours l'Afrique est un continent pauvre; ici au Québec, certaines familles sont riches de génération en génération et d'autres sont pauvres de génération en génération.
    Et tout semble être fait, comme je l'ai dit plus haut, pour perpétuer cet état de fait.
    Par exemple, Michel Chartrand parlait à la fin des années 1990 de l'importance d'établir un revenu de citoyenneté universel pour enrayer la pauvreté et offrir à tous les Québécois une vie décente, ce qui serait dans la normale des choses dans une société qui se veut civilisée.
    Pourtant, dans ce dossier, rien n'avance.
    Lorsqu'une proposition politique ou économique quelconque est adoptée, c'est qu'elle est garante du statu quo qui, semble-t-il, et c'est malheureux de le constater, se doit garder une partie de la population dans un état de pauvreté et de précarité.
    Le changement qui pourrait survenir serait un renversement de cet ordre des choses qui, comme je l'ai mentionné, semble immuable, parce que tout est mis en oeuvre pour que rien ne change.
    J'en suis rendu à croire que, s'il y a un Dieu quelque part, Il est le seul qui pourrait apporter un changement en intervenant d'une façon quelconque, car le genre humain, pour sa part, semble bien décidé à faire en sorte que rien ne change.

  • Pierre Tremblay Répondre

    4 janvier 2012

    Cependant tous ces bouleversements feront peur aux Québécois qu'un rien suffit à décourager ou à faire peur.
    Radio- Canada utilise cette technique de peur à tous les jours en nous présentant des reportables plus horribles les uns que les autres pour nous passer le message: regardez comment vous êtes bien dans le Canada dans ce pays de paix dans lequel on vous anesthésie sans douleur, laissez-vous faire!
    Si j'avais à miser sur le peuple québécois et celui de la Palestine, je mettrais un brun que les Palestiniens ont plus de chance que nous d'arriver à leur indépendance avant nous malgré des obstacles quasi infranchissables.