Faisons payer les autres

Réclamer sa part serait "quêter" - mentalité de colonisé!



Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a réitéré en fin de semaine les attentes de son parti en vue du budget fédéral. Au minimum, Ottawa devrait consentir à verser 5 milliards au gouvernement du Québec pour le règlement des contentieux fiscaux entre les deux gouvernements. Au total, explique le Bloc dans un document intitulé Au tour du Québec, le fédéral devrait augmenter ses transferts aux provinces de 16,8 milliards, dont 7,7 milliards (46%) au Québec. Prises une à une, les demandes du Bloc peuvent se justifier. Mais l'accumulation de toutes ces exigences, qui tiennent seulement compte des besoins présumés du Québec sans égard à ceux des autres régions du pays, est en définitive grotesque.
Le dossier le plus important faisant actuellement l'objet de négociations entre Ottawa et Québec est celui de l'harmonisation de la TPS et de la TVQ. Il va de soi que toute entente à ce sujet devra prévoir une compensation financière au gouvernement québécois. Cependant, le fédéral n'est pas tenu de céder à toutes les demandes de Québec. Par exemple, le ministre Jim Flaherty tient à ce que l'harmonisation se matérialise par la fusion des deux taxes en une seule. Son homologue provincial, Raymond Bachand, préfère garder deux taxes. Sur ce point précis, l'approche fédérale nous semble bien plus avantageuse pour les contribuables.
Changements à la péréquation (1,3 milliard), augmentation des transferts pour l'éducation postsecondaire (3,5 milliards), compensation pour la crise du verglas (421 millions)... Une kyrielle de mesures conçues pour plaire à un peu tout le monde dans toutes les régions du Québec. Le Bloc propose de financer ses 16,8 milliards de dépenses fédérales additionnelles par des hausses de taxes qui, pour l'essentiel, épargneraient les Québécois. Autrement dit, on suggère à Ottawa d'augmenter les impôts des contribuables des autres provinces pour financer les exigences du Québec. Ainsi, le Bloc voudrait que les impôts de l'industrie pétrolière et gazière soient augmentés de 3,8 milliards par année. De plus, le parti indépendantiste met de l'avant une surtaxe pour les contribuables dont le revenu imposable dépasse 150 000$; seulement 16% de ces privilégiés habitent au Québec.
M. Duceppe voit dans cette interminable liste de revendications la seule façon de «se tenir debout». Il est vrai qu'on peut quémander debout. Mais cela n'est pas digne du Québec ambitieux d'aujourd'hui. Vraiment se tenir debout, c'est prendre ses responsabilités, participer aux décisions, défendre son point de vue, mais aussi écouter celui de l'autre, négocier. C'est faire ce que les Québécois font partout dans le monde, dans tous les domaines, hors la politique fédérale. Il est paradoxal qu'un parti ne cessant de louer les vertus de la nation québécoise l'amène, par ailleurs, à se confiner au rôle de quêteuse auprès du reste du Canada.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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