Membre du PQ, j'ai pris part à l'exercice auquel le parti se livre en ce
moment en prévision du Conseil national de mars. Je l'ai fait pour une
seule raison: faire admettre une proposition intitulée Réaménager la
dualité canadienne et qui «consiste à réaliser l'indépendance du Québec en
2008 par une loi de l'Assemblée nationale - dirigée par une coalition
PQ-ADQ - loi amendant la Constitution interne du Québec de manière à le
libérer entièrement de la sujétion fédérale, ainsi que de tout affublement
monarchique, sans toutefois le séparer du ROC et au contraire en formant
avec lui une Confédération véritable.»
J'ai franchi l'étape locale difficilement, à condition d'édulcorer
le libellé, devenu «il est proposé que le PQ invite officiellement l'ADQ à
former un gouvernement de coalition, gouvernement représentatif de la
majorité francophone et qui aurait à la fois le pouvoir et la mission
d'amender la Constitution interne du Québec de manière à accélérer son
accession à la souveraineté.» Malgré tout à l'étape régionale, la
proposition a été jugée inacceptable à sa face même. Elle voulait trop en
faire, elle exorbitait aux limites tracées par le Cahier d'animation qui,
venu du National, devait guider nos réflexions et qui donnait comme horizon
: la prochaine élection. Il y avait bien un thème qui portait sur la
souveraineté, celle-ci n'étant pas à faire toutefois, seulement à agiter,
telle la muleta devant le taureau.
Les participants à la séance ont montré une totale incuriosité à
l'égard d'une proposition aussi vitale que surprenante. L'un d'eux a
recouru d'emblée à la technique dite «déposer», demande inopposable et
allouant deux minutes à la défense. On avait affaire à un groupe passé
maître en procédure et couchant sur papier de louables intentions, donnant
malheureusement l'impresssion d'un organisme sclérosé.
Je me tourne donc vers vous, vers le Parti indépendantiste
nouvellement créé. J'attendrais de lui qu'il intervienne à titre de
catalyseur auprès de Pauline Marois et de Mario Dumont afin de les inciter
à se coaliser et par là de donner à la législature actuelle un nouveau
gouvernement, majoritaire bien entendu et représentatif de la majorité
francophone, où Mario Dumont occuperait le poste de Premier Ministre et
Pauline Marois celui de Ministre mandaté pour réaliser l'indépendance du
Québec.
Même s'il n'a pas encore subi le test électoral, le PI possède déjà
la stature et surtout l'orientation politique requise pour jouer ce rôle de
facilitateur.
En ce qui concerne Pauline Marois, j'estime qu'elle
tergiverse en ce moment, faute de savoir comment s'y prendre. Mario Dumont
enfin a montré en 1995 qu'il pouvait faire front commun avec le PQ, à la
condition que l'indépendance du Québec ne rompe pas tout lien avec le
Canada, ce que Parizeau avait fini par concéder et que la stratégie que je
préconise prévoit clairement quand elle remplace la Fédération actuelle par
une Confédération véritable.
En compulsant la documentation de Vigile, j'ai fortement senti que je
frappais à la bonne porte et que le PI avec sa mouvance serait enthousiasmé
par le stratégie que je viens d'évoquer. J'y travaille activement depuis
plus de deux ans et je l'ai formulée notamment dans un cahier de 31 pages
que j'aimerais vous communiquer de quelque manière.
Oui, c'est mon plus grand désir: qu'on s'enthousiasme autant que moi
pour ce grand projet.
Roger Lapointe
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
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5 commentaires
Roger Lapointe Répondre
6 février 2008Monsieur Charlebois, vous assimilez la stratégie souverainiste que je propose à une élection référendaire, élection que vous envisagez dans le futur. En proposant de faire l'indépendance en 2008, je n'envisage pas un proche scrutin électoral mais simplement la situation actuelle, celle qui résulte de mars 2007. Je constate alors que la présente législature est virtuellement référendaire et le deviendrait effectivement à la seule condition que le PQ et l'ADQ se coalisent, car leurs programmes respectifs refusent le statu quo fédéraliste.
Roger Lapointe Répondre
6 février 2008Cher Lionel Lemay, ma stratégie souverainiste ayant été bloquée au Régional, elle n'accédera jamais au National et je dois donc contourner entièrement le PQ.
Par ailleurs, aucun individu, aucune opinion individuelle n'auront l'oreille ni de Mario Dumont ni de Pauline Marois. Il faut pour cela une faction, un groupe, une force politique et c'est pourquoi je me tourne vers PI.
Je m'attends à ce que celui-ci incite le PQ et l'ADQ à se coaliser au sein de la législature actuelle, disposant dès lors d'une majorité des sièges et d'une pleine légitimité constitutionnelle.
Archives de Vigile Répondre
6 février 2008Monsieur Charlebois, vous sentez correctement que ma stratégie indépendantiste se compare à celle de l'élection référendaire, notamment en ce qu'elle fait l'impasse sur un référendum préliminaire et confère d'emblée au Gouvernement la tâche et la capacité d'effectuer l'indépendance.
Or, ce qu'elle suppose à cet égard est justement que la législature provinciale issue de mars 2007 jouit virtuellement de la dite capacité et qu'il suffit que le PQ et l'ADQ se coalisent pour l'actualiser, c'est-à-dire former un Gouvernement dont les programmes respectifs sont connus par le public comme non fédéralistes.
Archives de Vigile Répondre
6 février 2008L'idée mérite tout son sérieux. Le concept d'élection référendaire doit gagner la crédibilité nécessaire en étant adopté par un ou plusieurs partis établis. Tous les moyens pour persuader un parti majeur de suivre cette voie doivent être poursuivis, qu'il s'agisse d'une proposition déposée lors de son conseil national, ou même indirectement par le succès d'un petit parti comme le PI, qui mériterait alors qu'on s'attarde sur son idée clef. Existe-il une pétition prête à signer au PQ ou à l'ADQ pour exiger l'adoption d'un programme d'élection référendaire? Ou encore un député ou une personne de marque prête à porter l'idée aux médias et aux électeurs avec plus de succès?
Lionel Lemay Répondre
5 février 2008Monsieur Lapointe
Je vous souhaite bonne chance pour faire accepter votre projet au Conseil National de Mars.
J'ai déjà soumis un projet semblable à Madame Marois, à Monsieur Dumont et autres ténors du PQ et de l'ADQ. A part quelques accusés de réception, je n'ai obtenu aucun commentaire positif ou négatif.
Je suis maintenant convaincu que seul le Parti Indépendantiste a vraiment l'intention de nous libérer de notre dépendance au Canada anglais.
Si le PI obtenait une majorité de sièges aux prochaines élections, l'Assemblée Nationale aurait la légitimité voulue pour déclarer l'indépendance du Québec. Les votes du PQ et de l'ADQ, préconisant l'autonomie ou la souveraineté, seraient considérés comme des appuis à l'indépendance.