Lundi 8 mars, journée de la femme

Et la solidarité musulmane Naïma?

Tribune libre

Naïma, est cette jeune musulmane égyptienne qui s’est fait expulser du collège St-Laurent après avoir refuser de retirer son voile en classe. Elle apparaissait récemment sur nos chaines de télé pour réclamer le droit de se vêtir comme elle l’entend.
Lorsque nous faisons partie d'un système de croyances, celles-ci nous paraissent non seulement justes et bien fondées, mais aussi meilleures que les autres. Sinon, pourquoi y adhérer, surtout lorsqu’elles nous imposent des contraintes? C'est évidemment le cas pour l'immense majorité de musulmanes qui portent le voile (au sens large : hijab, niqab et burqa) par conviction, honneur et fierté. Elles sont convaincues de poser un acte de piété « positif » et trouvent sans doute très pénible de se faire dévisager par les passants malvenants.

Ce qu’elles ne semblent pas réaliser, c’est que tous les symboles religieux ostentatoires sont intrinsèquement antisociaux. Ils contribuent par leur « visibilité » à creuser des fossés d’incompréhension dans un monde où l’antagonisme est déjà trop souvent la règle. C’est particulièrement vrai avec l’islam : le port du voile prend une dimension politique importante. Dans la sphère privée, chacun a le droit à ses croyances et à ses opinions, mais porter le voile, c’est clamer haut et fort que l’on accorde préséance à la religion islamique. En plus de se couvrir la tête par pudeur ou respect, la personne voilée affiche clairement ce message: « Je me soumets aux valeurs et aux lois édictées par l’Islam, car elles sont supérieures aux autres. » Ce faisant, le voile sert à établir une hiérarchie où celles qui le portent se situent en haut. Voilà qui peut-être perçu comme une forme de discrimination exercée par une minorité envers la majorité. Et c’est précisément ce sentiment qui dérange.
En se voilant dans la sphère publique, les musulmanes modérées et émancipées donnent l’impression de rejeter nos valeurs et d’adhérer aux idéaux d’une minorité radicale islamiste qui s’empresse de récupérer cette illusion en affirmant haut et fort parler au nom de l’islam et de tous les musulmans. Marc Lebuis, Directeur de Point de Bascule affirme que « Le problème central, c'est la montée de l'islam politique, et non les signes religieux ». Sur le fond il a raison, par contre, il ne faut pas oublier que le voile sert également d’étendard aux mouvements islamistes. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer la brutalité avec laquelle la police des mœurs iranienne sévit.
Il serait réducteur de prêter les mêmes intentions à toutes ces femmes. Mais en portant le voile, les musulmanes jouent le jeu des islamistes. Elles se transforment en agentes de propagande efficaces, car elles avalisent tacitement le phénomène de la répression, au détriment de leurs consœurs de l’Iran, de l’Afghanistan, du Pakistan, du Yémen, de l’Arabie Saoudite, de l’Égypte qui sont opprimées, abusées et violentées au nom d’un islam fondamentaliste, misogyne et rétrograde. Et quand elles vont jusqu’à militer pour revendiquer « le droit » de s’enfermer, c’est un message de soutien encore plus fort qu’elles envoient à ces barbares.
Bien entendu, par nos prises de positions et nos actions quotidiennes, nous pouvons faire partie du problème ou de la solution. Nos mesures de sécurité obsessives, notre regard méprisant, notre méfiance malsaine et notre rejet à peine voilé « des arabes » renforcent la solidarité musulmane et la montée du fondamentalisme. En mettant « les islamistes » au banc des accusés, sans clairement tendre la main aux modérés, nous risquons de causer un préjudice irréparable. En feignant d’ignorer le problème, notre gouvernement aggrave la situation, car nos alliés naturels – les musulmans qui ont cherché refuge dans nos sociétés afin de fuir ces régimes fascistes – font les frais d’un ressentiment généralisé.
J'aimerais inviter Naïma et toutes les femmes musulmanes « libérées » à poser un geste concret et ne pas porter le voile ce lundi 8 mars, en guise de solidarité pour celles qui croupissent sous le voile du viol et qui ne connaîtront probablement jamais le luxe de pouvoir choisir...

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Bernard Lamborelle2 articles

  • 1 610

Passionné d'histoire, je m'intéresse notamment à
l'origine des religions monothéistes. J'ai publié aux éditions Editas en
mai 2009 l'essai historique "Quiproquo sur Dieu" qui remet en question la
nature divine du "Dieu" d'Abraham...

Montréal





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8 commentaires

  • Serge Charbonneau Répondre

    10 mars 2010

    Bonjour Monsieur Julien,
    Désolé, je viens tout juste de lire vos deux messages.
    Vraiment, je vous lève mon chapeau pour avoir fait cette expérience courageuse, symbolique, percutante, éloquente, audacieuse et politique.
    Vraiment doublement bravo !
    Gardons cette idée pour l'an prochain et nous tenterons d'envahir le Québec avec des burqas pour souligner la «Journée de la Femme».
    Il faudrait lancer le mouvement «tous en burqa pour le 8 mars».
    Avis aux couturiers opportunistes.
    Serge Charbonneau
    Québec

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mars 2010

    Alors je l'ai fait!
    J'ai voulu volontairement vivre dans mon corps d'homme, cette humiliation du port de la burqa en solidarité avec toutes les femmes en cette Journée Internationale des Femmes.
    Je me suis rendu en burqa, au centre commercial Place Laurier à Québec. Je suis entré par la porte du magasin Sears. J'ai emprunté l'escalier roulant qui mène au mail est. Je l'ai traversé jusqu'à la grande boutique de produits naturels qui s'y trouve.
    Cela a fait son effet; je vous l'assure! La conclusion que je tire de mon expérience est que cela ne passe pas au Québec. Les québécois refusent de vivre dans une société avec des gens masqués.
    La gouvernement Charest va devoir trancher et vite parce que la situation risque de dégénérer rapidement. Il nous faut éviter que des incidents malheureux se produisent ce qui fournirait de l'eau au moulin de tous les ''Globe and Mails'' qui n'attendent que cela pour nous faire passer collectivement pour des racistes et des xénophobes.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 mars 2010

    Quelle bonne idée monsieur Charbonneau de suggérer aux hommes québécois, de souligner la journée internationale de la femme de lundi 8 mars par le port d'une burqa.
    Je vous lance un défi. Vous êtes de Montréal? Je suis de Québec. Je me fabrique se soir une burqa artisanale et la porte demain toute la journée au travail par solidarité avec les femmes qui subissent la violence des intégristes musulmans à tous les jours. Vous faites la même chose à Montréal.
    Je rendrai hommage à ces femmes qui sont régulièrement battues,tabassées et lynchées. Ces femmes qui reçoivent de l'acide au visage. Ces femmes qui sont lapidées à mort. Ces femmes qu'on empêchent de s'instruire. Ces femmes que l'on mutile pour ne pas qu'elle jouisse.
    Que pensez-vous de cela?

  • Archives de Vigile Répondre

    7 mars 2010

    Dane le Journal Mtl du 5 mars, Lina DiGaétano explique pourquoi Naïma n'a pas été "expulsée" mais qu'elle a CHOISI de partir.
    Parlant solidarité, voici un texte à lire si vous ne l'avez pas encore fait:
    http://www.vigile.net/De-la-fausse-sororite

  • Serge Charbonneau Répondre

    7 mars 2010

    « J’aimerais inviter Naïma et toutes les femmes musulmanes « libérées » à poser un geste concret et ne pas porter le voile ce lundi 8 mars, en guise de solidarité pour celles qui croupissent sous le voile du viol et qui ne connaîtront probablement jamais le luxe de pouvoir choisir... »
    Combien de femmes musulmanes vont enlever leur voile une journée en solidarité pour celles qui ne peuvent choisir et qui souffrent sous leur voile ?
    Combien croyez-vous ?
    Serge Charbonneau
    Québec
    P.S.: Tous les hommes devraient aussi porter la burqa en ce 8 mars.
    Où donc pouvons-nous nous procurer une burqa ?

  • Archives de Vigile Répondre

    7 mars 2010

    Ces femmes qui nous disent qu'elles le portent par choix mentent!
    La vérité, c'est qu'elle subissent des pressions énormes de leur milieu lorsqu'elles ne sont pas carrément lessivées par la religion. Elles sont sous la pression d'un mari jaloux morbide et possessif maladif ou d'un père autoritaire, d'un frère et elles risquent parfois de recevoir une paire de claques.
    Plusieurs québécois ont aidé une québécoise mariée à l'un de ses fous braques, à s'enfuir de la maison avec les enfants afin de mettre fin à une relation insupportable. J'en suis et à minuit pendant que le mari violent se trouvait à l'extérieur! D'autres hommes du Québec pourrait en témoigner et les y invite fortement! Des hommes comme moi qui se sont livrés à un véritable ''kidnapping'' pour sauver leur amie de l'enfer intégriste. Venez les gars sur VIGILE et parlez-en! Je déplore qu'on n'est pas entendu de ces témoignages à la Commission Bouchard-Taylor.
    Pauvre jeune femme; elle n'a aucune idée de ce qu'est la liberté. Elle est complètement instrumentalisée. Et que dire des déclarations horribles quelle a faites dans'' The Globe and Mails'' de vendredi dernier où elle y déclare n'avoir jamais vu une société aussi raciste et xénophobe que la société québécoise. C'est désolant!
    Celui qui a donné l'heure juste cette semaine sur cette saga est Julius Gray. Quelle homme sage et combien j'aimerais qu'il soit un militant indépendantiste québécois. Il a dit que ce qui nuisait à la communication, à la rencontre avec l'autre et empêchait l'intégration était inacceptable, point! Il me semble que cela est clair, non?
    Une femme au Québec, ça ne vit pas cachée sous une tente. Ca marche dans la rue le visage à découvert, les cheveux au vent, libre et fière.

  • Isabelle Poulin Répondre

    6 mars 2010

    À Naima, Julie, Marie et Pierre, Jean, Jacques. Voici le premier article du bourbier de la Charte des droits :
    1. La Charte canadienne des droits et libertés garantit les droits et libertés qui y sont énoncés. Ils ne peuvent être restreints que par une règle de droit, dans des limites qui soient raisonnables et dont la justification puisse se démontrer dans le cadre d'une société libre et démocratique.
    Interprétation maison: Les droits et libertés peuvent être restreints par une autre règle. Une loi ? dans des limites raisonnables : un mot qui ne veut absolument rien dire ! parce qu'il peut être interprété on sait pas comment ? la justification démontrable dans une société qui se croit libre mais qui est pleine de lois qui enfreingnent cette même dite liberté, et démocratique qui de nos jours signifie qu'on a confié le volant coûte que coûte !
    1982- Charte, 1989-Turban , 2007- Kirpan ,
    2009 ? foulard, burka, nijab...
    art. 27 : 'doit concorder avec l'objectif de promouvoir le maintien et la valorisation du patrimoine multiculturel des Canadiens'
    Ayons le sens de l'humour ! pour ne pas pleurer ! Si une partie de notre patrimoine multiculturel est la caisse, puisqu'elle appartient à tous ceux qui y contribuent au Québec, pourrait-elle être promue et conservée. Elle vaut autant si pas plus qu'un signe ostentatoire. Malheureusement les moyens de conservations sont vagues. On parle pas d'enquête. Par contre en démocratie, c,est sous-entendu mais écrit nullepart. La démocratie est réduite aux mains sur le volant. Le volant serait-il devenu une forme auto-exclusion de la vie démocratique ? Une loi sur la vie ne conduirait-elle pas à la mort ? Ne serait-il pas plus facile d'intégrer des immigrants sans charte des droits ? Trop de chartes, trop de lois pourrait nous diviser alors que nous voulons nous unir pour la liberté. La charte serait-elle plus en cause que la Naima ? L'argent , le pouvoir et le contrôle. Les lois permettent le contrôle. Comment plus de lois sujettes à des dérives d'interprétations peuvent-elles amener la liberté ? Une loi a-t-elle un coeur ou une âme ? Non, elle a des précédents et elle est gérée. Du grand patinage sur des mots qui changent de significations !
    Des solutions toute prêtes nous attendent. Faut-il faire confiance au destin des lois ou résolument réclamer de s'en exclure pour justement préserver notre patrimoine multiculturel, nos droits et nos libertés ? Car en quoi cette loi peut-elle nous garantir quoi que ce soit ? à part de vivre dans les méandres d'un bourbier.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 mars 2010

    J'ai essayé de calculer succinctement ce que le petit couple égyptien nous a coûté jusqu'ici.
    Dès leur arrivée, ils ont droit à un chèque de BS. En un mois c'est parfois plus d'argent que ce qu'ils faisaient dans leur pays en un an.
    Après 3 mois,ils ont droit à la carte-soleil qui leur ouvre la porte à la médecine américaine (la meilleure au monde) complètement gratos. Chaque nouvelle carte coute 3,500$. Mme Nikab, son mari et ses 3 enfants, coutent donc 17,500$ par année.
    Leurs 3 enfants en bas age ont droit aux allocations: 1200$ par enfant du fédéral et 2200$ du Québec.
    Si Mme étudie ou travaille, elle a droit à la garderie: environ 40$ par enfant par jour
    Mme a eu droit à un cours de français: c'est plusieurs milliers de dollars
    M. étudie à Concordia. Il paie 2,000$ par année pour un cours qui en coute 14,000$
    Alors que nos étudiants crient famine, le couple a droit au plein régime de prêts et bourses. Un bon 10,000$
    J'ai pas fait le total mais ce couple a facilement couté plus de 100,000$ aux contribuables jusqu'ici. C'est sans parler ce que va couter sa petite poursuite au tribunal des droits de la personne.

    Un Mae West avec ça?