Des heurts ont éclaté à Jérusalem le 7 mars entre la police israélienne et des manifestants juifs ultra-orthodoxes. En cause : l'obligation pour ces derniers d'effectuer le service militaire en Israël, ce à quoi ils se refusent
Au moins 30 Juifs ultra-orthodoxes ont été arrêtés le 7 mars à Jérusalem lors d'une manifestation contre l'obligation récemment réaffirmée par la Cour constitutionnelle pour cette communauté d'effectuer le service militaire (obligatoire en Israël pour tous les citoyens).
La police israélienne a tenté de déloger des centaines de personnes qui bloquaient les rues de la ville et la circulation du tramway.
Des heurts assez impressionnants ont ainsi éclaté entre quelque 500 personnes appartenant au mouvement de la Faction de Jérusalem, un groupe dissident politique radical au sein de la communauté Haredim ashkénaze, et les policiers israéliens.
Les manifestants accusent le gouvernement de vouloir réprimer la religion. «Le projet est une persécution religieuse», criaient certains d'entre eux. Pour ces Juifs orthodoxes, il est préférable d'être condamné à de la prison plutôt que de servir l'armée. «En prison mais jamais à l'armée !», scandaient les manifestants qui ont également traité les policiers de nazis.
Pour les disperser, des canons à eau et des officiers à cheval ont été déployés.
En Israël, seuls les étudiants des institutions rabbiniques appelées «yeshivas», centres d'étude de la Torah et du Talmud, peuvent être dispensés du service militaire obligatoire. Les hommes doivent cependant se présenter à l'armée pour que leur service soit différé, ce que les dirigeants de la faction de Jérusalem ont contesté à de nombreuses reprises, entraînant des arrestations et des affrontements avec les autorités.
Exemptés du service militaire depuis la création de l'Etat hébreu, les juifs ultra-orthodoxes doivent se plier à l'obligation de service militaire depuis septembre 2018, après une décision de la Cour suprême israélienne de septembre 2017. Une disposition à laquelle sont opposés les dirigeants rabbiniques. Ces derniers ont appelé à plusieurs reprises les étudiants à ne pas se présenter aux bureaux de recrutement.