La vague caquiste qui a déferlé sur le Québec lundi en a surpris plusieurs par son ampleur, mais ce qui était à prévoir, par contre, c'est que Montréal resterait largement rouge... et orange.
Certes, la Coalition Avenir Québec (CAQ) a réussi à voler deux circonscriptions au Parti Québécois (PQ) dans l'est de l'île (Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles et Bourget), mais le vote montréalais est essentiellement resté une affaire du Parti libéral, avec Québec solidaire qui s'y est taillé une bonne place.
La conclusion est donc sans appel : les résultats électoraux de lundi nous ont confirmé que Montréal faisait classe à part. Fini, donc, le « mystère Québec ». Il faudra plutôt parler du « mystère Montréal ». Un mystère, cependant, déjà élucidé. Car les résultats de Montréal mettent en évidence la forte présence de deux groupes qui ont décidé de faire front commun contre le vote nationaliste : le bloc ethnique et le bloc anglophone.
Le dernier sondage de Léger & Léger l'avait très bien démontré : 71 % des non-francophones disaient vouloir voter pour le PLQ. Le vote nationaliste ne récoltait que 18 % des intentions de vote au sein de cette catégorie d'électeurs (CAQ 14 % et PQ 4 %). Comment interpréter ce clivage ? Chacun pourra en tirer les conclusions qu'il voudra.
Chose certaine, l'avenir du nationalisme québécois passe par une refonte des politiques d'intégration des immigrants. Il faudra aussi penser à freiner la progression du multiculturalisme démesuré imposé par Ottawa, une « politique de désintégration », selon certains.
Le Canada n'est pas un État « postnational », quoi qu'en dise Justin Trudeau. Et le Québec encore moins. Surtout, il faudra montrer aux jeunes francophones influencés par la propagande libérale des quinze dernières années que défendre une culture et une langue est loin d'être une tare.