Le geste d'autorité posé par Stephen Harper menace à plus d'un titre. Il confère des prises au premier ministre canadien qui le fait échapper aux règles parlementaires. J'ai écrit au premier ministre du Canada et à divers représentants de la nation québécoise légitimement élus et voudrais en soumettre la teneur à vous, lecteurs de Vigile.
Le fil des courriels reproduits implique un message au député Pierre Paquette, un autre destiné à Blackburn et Christian Paradis, lieutenants québécois des Conservateurs. Pour conclure, vous trouverez mon message au premier ministre.
S'il vous plaît veuillez faire circuler le message. Il en va de nos libertés que la politique ne se fasse pas ainsi sans une claire prévision des pouvoirs dévolus au premier ministre canadien.
Monsieur Paquette,
Veuillez trouver ci-dessous le message transmis au bureau du premier ministre. Étant citoyen de votre comté, je vous demande d'intervenir pour que ma requête obtienne une prompte réponse. J'ai transmis également ma requête à monsieur Blackburn et monsieur Christian Paradis, ces derniers défendant le principe qu'un député conservateur jouit de droits de représentation élargis et plus légitimes que ceux élus sous la bannière du Bloc Québécois.
Merci de votre collaboration.
André Savard
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Ce message fut adressé à Blackburn et Christian Paradis:

Monsieur,
À titre de député élu du Québec, votre premier devoir est de protéger la population québécoise contre tout geste d'autorité abusif.
Je voudrais donc vous transmettre ci-dessous le message que je viens de faire parvenir au bureau du premier ministre.
Je requiers promptement votre intervention pour que soit mieux encadrée l'autorité du premier ministre.
Merci.
André Savard

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Monsieur le Premier Ministre,
Avec l'aval de la gouverneure-générale vous avez fermé le parlement. Pour fonder votre geste d'autorité, lors de votre discours à la nation, vous avez prétexté qu'un groupe de députés, ceux du Bloc nommément, y exerçaient un pouvoir exagéré.
Or, comme vous le savez, l'action des députés du Bloc logeait légitimement dans le cadre des pouvoirs alloués aux députés du parlement. En vertu donc de quel droit avez-vous décrété que le pouvoir alloué aux députés du Bloc était exagéré?
Ensuite, une question demeure en suspens. Le fait que la gouverneure-générale ait accepté de fermer le parlement implique qu'elle se soit soumise au fait que vous décidiez qu'un groupe de députés y exerce un pouvoir exagéré. Ce fait entre en contradiction avec les normes parlementaires qui allouent strictement les pouvoirs dévolus aux députés de l'opposition. Quel est donc le pouvoir des citoyens du Québec face à votre geste d'autorité abusif?
Vous comptez sur une guerre d'opinions pour justifier votre geste. Or, comme vous le savez, les droits dévolus aux députés de l'opposition relèvent des droits parlementaires et non pas des aléas de l'opinion publique.
J'aimerais savoir quelle clause devrait être incluse à l'avenir pour me protéger de tout geste d'autorité invoquant le pouvoir exagéré d'un groupe de députés.
Merci de votre collaboration.
André Savard