En tant qu’admirateur de ceux qui vont à contresens, permettez-moi de défendre Don Cherry.
Don Cherry représentait à la télévision populaire le seul et dernier spécimen de patriote canadien de tendance orangiste dans l’esprit de John MacDonald, évidemment francophobe, mais typique d’une portion importante de l’autre « peuple fondateur » du Canada qui n’a jamais gobé le multiculturalisme de Trudeau père et fils.
Un pourcentage élevé de Canadiens hors Québec, surtout en région, surtout dans l’Ouest, se reconnaît dans Cherry. C’est ce Canada-là qui vient de se faire « gifler » par les patrons frileux et politiquement corrects de Sportsnet.
Propagande
J’ai déjà discuté avec Don Cherry — il y a longtemps, en 1993 je crois — et j’avais été surpris par sa culture militaire, par sa connaissance approfondie de l’histoire des guerres menées par le Canada et par l’Angleterre dans le monde... même s’il ignorait tout des autres armées.
Ce Don Cherry réservé, poli et cultivé, que peu de gens ont eu la chance de connaître, n’aurait pas pu me convaincre, moi, de porter le coquelicot. Je ne le porte plus depuis longtemps malgré tout mon respect pour les sacrifices des héros. Cet outil de propagande fédéraliste importé d’Angleterre occulte la part de la France et du Canada français dans le combat contre les forces de l’Axe.
Visibilité
Le Québec s’est spontanément réjoui de son congédiement. Ce personnage collectivement détesté depuis des lustres risque cependant de ne pas disparaître de sitôt. Au contraire, on risque de le voir et de l’entendre partout.
Ce multimillionnaire n’a jamais touché un salaire aussi élevé que sa véritable valeur marchande, dit-on. Ce patriote canadien n’a jamais cherché à faire carrière aux États-Unis. Au moment où vous lisez ceci, une grande chaîne américaine lui a peut-être déjà fait une offre. Bref, préparez-vous à un retour imminent et à une visibilité sans précédent de Don Cherry.