Quelque dix pays européens estiment que le projet d'extension du gazoduc Nord Stream, reliant la Russie à l'Allemagne via la mer Baltique, ne serait pas dans l'intérêt de l'UE. Une position qui les a poussé à interpeller la Commission européenne.
Les projets russes d'étendre ce gazoduc en Allemagne vont à l'encontre des intérêts européens et risquent de déstabiliser davantage l'Ukraine, c'est en tout cas l'opinion de 10 gouvernements européens. Ils ont ainsi fait connaître publiquement cette position dans une lettre adressée à la Commission européenne et en appellent à un débat sur la question. Un ensemble de sociétés européennes avaient signé un accord avec Gazprom en septembre pour étendre son gazoduc Nord Stream en Allemagne tout en contournant l'Ukraine.
Le courrier signé par la Bulgarie, la République tchèque, l'Estonie, la Grèce, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie, affirme que le projet faire l'objet d'un contrôle réglementaire plus étroit. Ils précisent que «l'extension du Nord Stream pour livrer des volumes croissants de gaz en Allemagne pourrait avoir de graves conséquences pour les pays de l'UE et Kiev» indique cette missive. Selon ces pays, la préservation de la voie de transport à travers l'Ukraine est d'intérêt stratégique pour l'UE dans son ensemble, non seulement du point de vue de la sécurité énergétique, mais également une stabilité renforcée de la région Europe de l'Est.
La Commission veut réduire la dépendance énergétique européenne envers la Russie, Moscou lui fournit en effet environ un tiers de son énergie. Elle a toutefois précisé qu'elle va examiner le projet d'extension du Nord Stream avec le droit communautaire. Elle précise que sa priorité est de diversifier les fournisseurs, tout en maintenant le statut de l'Ukraine en tant que pays de transit.
«L'Ukraine est un itinéraire de transit de toute sécurité. Le gaz devrait continuer à circuler à travers l'Ukraine», a ainsi déclaré le commissaire européen à l'Energie et au Climat Miguel Arias Cañete. Il a également précisé que la Commission n'est pas préoccupée par la coupure de l'approvisionnement en gaz de l'Ukraine et que les stocks ukrainiens étaient confortables.
De son côté, Gazprom a suspendu ses livraisons de gaz à Kiev ce 25 novembre, n'ayant reçu ni pré-paiement, ni nouvelle commande. Les livraisons de gaz en Ukraine, qui avaient été interrompues au cours du troisième trimestre de l’année 2015 à l’initiative de Kiev, ont repris en octobre après la réception par la partie russe, d’un prépaiement, qui n'a pas suffi néanmoins à payer le combustible au-delà de la fin du mois de novembre.
Kiev a déclaré prétendre pouvoir se fournir ailleurs et pour moins cher.
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