Disparaître?

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Martineau pèche par optimisme: le taux d'échec des cours de francisation est de 90%

J’avais un ami qui était super drôle, mais qui en faisait toujours trop.


Au début de la soirée, on le trouvait amusant, mais plus le temps s’écoulait, plus on avait envie qu’il parte.


François Legault me fait parfois penser à lui.


Trop c’est comme pas assez


Prenez sa position sur l’immigration. Quand le chef de la CAQ dit qu’il faudrait diminuer le nombre d’immigrants que nous recevons annuellement afin de mieux les intégrer, j’applaudis. Et je suis sûr que je ne suis pas le seul. Mais quand François Legault dit que nos petits-enfants ne parleront plus français si l’on continue d’accueillir des immigrants non francophones, je décroche.


Était-il obligé d’aller jusque là ? Il me semble que la première proposition se tenait toute seule, pas besoin d’en rajouter. Comme dit l’adage : « Trop, c’est comme pas assez. » On a l’impression d’entendre les paroles de Mommy, la chanson catastrophiste de Marc Gélinas.


« Mommy, Mommy, I love you dearly


Please, tell me how in French my friends used to call me ?


Mommy, what happened to my name ?


Oh ! Mommy, how come it’s not the same


Oh ! Mommy, tell me why it’s too late, too late, much too late... »


Notre pire ennemi


Nous avons reçu des centaines de milliers d’immigrants au fil des ans. Des Italiens, des Polonais, des Roumains, des Chiliens, des Vietnamiens, des Chinois. Ils ne parlaient pas un traître mot de français quand ils sont arrivés. Et nous en avons fait des Québécois francophones. Grâce à la loi 101.


Bon, certes, tout n’est pas parfait. On trouve encore trop d’employés unilingues anglophones dans certains commerces de Montréal.


Et l’agaçant « Bonjour, hi » est de plus en plus utilisé.


Mais de là à dire que le français va disparaître au Québec dans deux générations ?


Woah, capitaine ! Respirons par le nez.


Comme le dit souvent mon ami Jonathan Trudeau, les Québécois ne sont pas des petites choses fragiles qu’il faut protéger. On a parlé français, on parle français et on va continuer de parler français au Québec.


Il faut être vigilant, oui. Mais de là à peindre l’avenir en noir pour faire peur au monde...


La plus grande menace à la survie du français n’est pas l’immigration. C’est notre propre paresse. Notre inertie, notre mollesse. Le fait qu’on écrive tout croche et qu’on parle tout croche. Ça l’a l’air. Le monde sont. Une sandwich. Bon matin. Nous sommes notre pire ennemi.


Legault et Payette, même combat


D’ailleurs, c’est ironique que François Legault ait choisi cette semaine pour dire que les Québécois francophones risquent de disparaître.


« Disparaître » était justement le titre d’un documentaire que Lise Payette et le réalisateur Jean-François Mercier présentaient à la télé en 1989. Vous vous rappelez ? Madame Payette disait que l’immigration menaçait la survie du peuple québécois.


Trente ans plus tard, nous sommes toujours là.


Ce qu’il faut, au Québec, ce sont des immigrants éduqués et compétents qui mettront la main à la pâte et ne vivront pas aux crochets de l’État.


Ils ne parlent pas français ? On va leur apprendre.


Plus facile de franciser un allophone que d’essayer d’intégrer un immigrant francophone qui ne veut rien savoir de nos valeurs.