Deux mythes

Une chose est sûre, aucune nation n'a levé le nez sur une aussi belle occasion d'enrichissement collectif.

Maquiller l'opinion contraire en mythe et en complot - pas mal plus facile à réfuter.


Il n'existe pas de modèle idéal d'exploitation des hydrocarbures. Une chose est sûre, aucune nation n'a levé le nez sur une aussi belle occasion d'enrichissement collectif.
PHOTO: ARCHIVES LA PRESSE

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Les tenants d'un moratoire sur l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste véhiculent certains mythes que peu de gens contestent. Pourtant, ce n'est pas parce qu'une opinion est répandue qu'elle est fondée.
L'un de ces mythes, c'est que si l'État confie à l'entreprise privée l'exploitation d'une ressource naturelle, cela revient à «brader» cette ressource. Or, une société peut très bien s'enrichir grâce à ses richesses naturelles tout en laissant les risques de l'exploration au privé. L'Alberta est beaucoup plus riche que le Québec (chômage 5,9% contre 7,9%, revenu personnel disponible 39 200$ contre 27 300$); pourtant, le gouvernement albertain ne participe pas au capital des multinationales qui puisent le pétrole et le gaz. On aime bien ici le modèle norvégien, où l'État détient les deux tiers de Statoil. Le Royaume-Uni, lui aussi propriétaire de ressources pétrolières dans la mer du Nord, a privatisé la Britoil en 1988. Cela n'a pas empêché le pays de récolter entre 12 milliards et 20 milliards par an depuis 2005.
On peut certes souhaiter que l'État soit partenaire des entreprises exploitant nos ressources de gaz et de pétrole ; toutefois, il serait préférable que cette participation se fasse au moment où la valeur des gisements est bien connue plutôt qu'à la phase d'exploration, qui comporte d'importants risques financiers. C'est ce qu'a fait le gouvernement de Terre-Neuve et Labrador en 2008, lorsqu'il a acheté pour 110 millions une participation de 4,9% dans le projet Hebron, opéré par Exxon.
L'hostilité à l'entreprise privée manifestée par les tenants d'un moratoire est déplorable. La chef de l'opposition, Pauline Marois, tenait jeudi au sujet de la société Pétrolia, propriétaire des permis d'exploration sur l'Île d'Anticosti, des propos dignes de la gauche radicale: «Il est complètement inadmissible d'enrichir des individus aux dépens d'une collectivité. De plus, qui se cache derrière cette compagnie » Il fallait y penser: un autre complot ourdi par des capitalistes anonymes et véreux.
L'autre mythe véhiculé dans ce débat veut que si l'exploration et l'exploitation du gaz et du pétrole québécois étaient prises en charge par une société d'État, en l'occurrence Hydro-Québec, l'environnement et les populations locales seraient davantage respectés. Or, rien ne démontre que ça serait le cas. Les écologistes ont souvent dénoncé les projets d'Hydro-Québec (pensons au Suroît, à la ligne Hertel-des Cantons et aujourd'hui, au projet de la Romaine). La norvégienne Statoil est impliquée dans le développement des sables bitumineux en Alberta et dans celui du gaz de schiste aux États-Unis, deux ressources que plusieurs Québécois maudissent du haut de leur vertu verte.
Il n'y a donc pas de modèle idéal d'exploitation des hydrocarbures. Une chose est sûre, aucune nation n'a levé le nez sur une aussi belle occasion d'enrichissement collectif.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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