Des conservateurs québécois espèrent mettre suffisamment de pression sur Andrew Scheer pour qu’il démissionne de son poste avant Noël. Selon nos informations, ils s’organisent en coulisses, mais rien n’est encore joué puisque le chef conservateur veut rester.
On est à l’aube de la mutinerie
, a indiqué un conservateur qui a accepté de parler à Radio-Canada sous couvert de l’anonymat.
Il y a du monde qui se jase
, a soutenu un autre. Selon lui, Andrew Scheer est brûlé
au Québec et en Ontario.
Il va falloir qu’on parle d’autres sujets que de la discorde au Parti conservateur pendant les prochains mois. Il doit être parti avant Noël.
Les résultats de l’élection ont été difficiles à encaisser pour plusieurs Québécois, le parti ayant perdu deux députés dans la région de Québec. Et plusieurs conservateurs blâment Andrew Scheer et son entourage.
Des noms circulent
En coulisses, des noms de possibles candidats pour le remplacer commencent déjà à circuler : Rona Ambrose, Jason Kenney, Peter MacKay et Bernard Lord, entre autres.
Ceux qui s’opposent à M. Scheer sont divisés en deux camps pour l’instant : ceux qui veulent attendre le vote de confiance prévu à Toronto en avril et ceux qui croient que le temps presse et qu’il faut enclencher un processus rapidement afin de le remplacer.
Aucun de ces deux processus ne garantit que M. Scheer cède sa place.
D’abord, à part le vote de confiance prévu dans le congrès suivant une défaite électorale, il n’existe pas de mécanisme au Parti conservateur pour forcer un chef à quitter son poste.
Ensuite, c’est encore loin d’être sûr que les délégués qui se rendront à Toronto en avril voteront pour une nouvelle course à la chefferie.
Le député Jacques Gourde, qui a réitéré sa confiance envers M. Scheer, croit que le temps joue pour lui
. La poussière va retomber
, explique-t-il. L’Ouest est avec lui.
On se calme, on doit prendre du recul
, ajoute le député Pierre Paul-Hus.
La prochaine étape sera le caucus prévu mercredi de la semaine prochaine, qui réunira les députés élus ou réélus. Le moral risque donc d’être meilleur.
D’ici là, les députés, les organisateurs et les militants multiplient les rencontres pour évaluer la suite des choses.
Ceux-ci tentent de répondre à plusieurs questions : souhaitent-ils vraiment un nouveau leader? Et ont-ils le temps de trouver un nouveau chef dans le contexte d’un gouvernement minoritaire?
On réfléchit
, indique un autre conservateur. Stratégiquement, si on décide que le chef doit partir, il faut le faire rapidement.
Le premier ministre, Justin Trudeau, pourrait en effet déclencher des élections avant la date prévue par la loi, puisqu’il n’a pas la majorité en Chambre.
La durée moyenne d’un gouvernement minoritaire au Canada est de 1 an, 7 mois et 27 jours, selon les données du Parlement du Canada.