Il est temps pour Philippe Couillard de devenir premier ministre du Québec et de cesser de confondre cette importante fonction avec celle de chef du Parti libéral. C’est ce que nous retenons de sa dernière sortie. Selon lui, nous, candidats à la chefferie du Parti québécois, nous livrons à une surenchère de radicalisme dans notre démarche vers la souveraineté. Radicalisme. Le mot semble sortir plus aisément de sa bouche lorsque c’est pour attaquer ses adversaires que lorsqu’il s’agit de définir des problèmes sociaux auxquels toutes les démocraties occidentales sont confrontées.
Nous serions donc des radicaux parce que l’option que nous privilégions pour le Québec est celle de l’indépendance plutôt que celle du statu quo. Nous serions donc des radicaux parce que nous proposons que notre projet se fasse par voie de référendum, c’est-à-dire par voie de consultation populaire, un mécanisme noble et profondément démocratique. Dites-nous, monsieur Couillard, avez-vous consulté la population avant d’imposer l’austérité et amorcer la destruction du modèle québécois ? Nous serions donc des radicaux parce que nous sommes convaincus, comme Robert Bourassa, que « quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse, le Québec est, aujourd'hui et pour toujours, une société distincte, libre et capable d'assumer son destin et son développement ». Nous serions donc des radicaux parce que, comme Jean Lesage, nous voulons être « maîtres chez nous ». Nous serions donc des radicaux parce que, comme Jean Charest, nous croyons qu’ « on en a les moyens ».
Robert Bourassa a commandé des études sur la souveraineté du Québec. Un radical? Non. Se pourrait-il plutôt que notre premier ministre, qui est le premier ministre de toutes les Québécoises et de tous les Québécois, incluant des millions d’indépendantistes, soit un provincialiste radical ? N’est-ce pas lui qui a déclaré en campagne électorale nous détester? N’est-ce pas lui qui a déclaré que le Québec devait cesser de vouloir être différent des autres provinces ?
Aux yeux de Philippe Couillard, le fédéralisme est la seule option légitime, la seule pertinente et la seule acceptable. Les propos de celles et ceux qui pensent autrement doivent être condamnés : « Surenchère de radicalisme ».
Pourquoi? Parce que nous trouvons qu’il est essentiel de consulter la population, – consulter la population! –, sur l’avenir du Québec. Venant de celui qui est plus prompt à vouloir signer sans condition une Constitution qui nous a été imposée que de condamner le fait qu’elle nous ait été imposée, ça a de quoi surprendre.
On le voudrait, monsieur Couillard, qu’on ne serait pas capables de vous accoter.
Nous sommes démocrates.
Bernard Drainville
Pierre-Karl Péladeau
Candidats à la chefferie du Parti Québécois
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