J'ai toujours mal aux oreilles lorsque j'entends quelqu'un affirmer que
Speak What? est un «poème». Ce texte n'est qu'une copie de la forme
empruntée par le célèbre poème québécois Speak White, tout au plus.
Monsieur Micone s'est contenté de changer le lexique canadien-français par
un nouveau orienté vers la mosaïque immigrante du Québec. Bref, l'auteur a
vu en Speak White la «formule gagnante» qu'il s'est empressé d'utiliser,
sachant très bien que la polémique qui en résulterait permettrait à son
texte de se faire connaître.
Micone n'est pas un poète, pas plus que son texte est un poème. Un poète,
à titre d'artiste, doit trouver le moyen de construire quelque chose de
nouveau, ce qui fait terriblement défaut au texte Speak What?
L'inspiration, s'il en a, ne doit pas paraître à travers une oeuvre
littéraire. Personne en lisant les fables de La Fontaine ne pourrait
deviner sans le savoir qu'elles sont inspirées de celles d'Ésope, auteur
grec du VIIe et VIe siècles avant J.C. Autrement, l'oeuvre littéraire
n'est réduite qu'à sa dimension comparative et par conséquent, hors de
l'oeuvre originale, elle n'est plus rien.
Dommage que Micone ne soit pas parvenu à faire preuve de plus
d'originalité. Dans pareil cas, peut-être serions-nous tous en train de
discuter du contenu - la condition immigrante au Québec - de son texte,
plutôt que de sa forme.
Maxime Schinck
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