Santé

De quoi je me mêle, M. Trudeau?

Les aînés sous le radar du MSSS

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Tribune libre

 


 


Le premier ministre du Canada Justin Trudeau s’est avancé sur un terrain glissant récemment en invoquant la possibilité de placer les CHSLD sous l’égide de la Loi canadienne sur la santé. Or, le partage des compétences a été décidé lors de la création du Canada en 1867 par l'adoption de la Loi constitutionnelle de 1867, et il s’avère que la santé est de compétence provinciale et que la Loi canadienne sur la santé édicte les conditions à respecter pour que les provinces et territoires puissent « toucher le transfert fédéral en santé ».

Depuis le début de la crise économique causée par la pause des activités au pays, le gouvernement fédéral a investi des milliards $ en programmes de toutes sortes pour venir en aide aux travailleurs qui ont perdu leur emploi, et c’est tout à « fait normal » que, dans un régime fédéral, le gouvernement central utilise nos impôts pour supporter temporairement les Canadiens qui en ont grandement besoin.

Toutefois, là devrait s’arrêter l’aide du fédéral. À mes yeux, toute forme d’ingérence dans les compétences provinciales et de centralisation dangereuse des pouvoirs à Ottawa risquent de se transformer en boîte de Pandore qui ne peut qu’aboutir à une crise constitutionnelle inutile, voire néfaste en période pandémique.

Le gouvernement du Québec est le seul responsable de l’état lamentable où se trouvent aujourd’hui les personnes âgées vulnérables et, à ce titre, c’est à lui seul de déterminer les moyens qu’il entend prendre pour s’en sortir.

Quant au gouvernement fédéral, il devrait plutôt hausser le pourcentage de transfert aux provinces à 6 % comme c’était le cas en 2004 alors qu’il est actuellement à 3 % … et s’en tenir, de la sorte, à la Loi constitutionnelle de 1867 en matière de transfert en santé.

Les aînés sous le radar du MSSS

François Legault aura beau évoquer le fait qu’il n’a pas vu venir la crise dans les CHSLD, faire son mea culpa eu égard au salaire insuffisant des préposés aux soins, et avouer bien humblement que la situation catastrophique qui y règne est « un peu gênante », il faut se rendre à l’évidence, le gouvernement a littéralement perdu le contrôle dans sa gestion de crise qui sévit dans les CHSLD.

À prime abord, la situation précaire concernant la maltraitance des personnes âgées vulnérables dans les CSLD ne datent pas d’hier, la Commission d’étude sur les services de santé et les services sociaux, présidée par Michel Clair, ayant déposé en janvier 2001 un rapport volumineux contenant une liste de recommandations très détaillées sur les améliorations à apporter à la qualité des soins dans les résidences pour aînés. Depuis lors, de gouvernement en gouvernement, rien n’a été fait hormis quelques sparadraps appliqués à la pièce.

À partir du moment où les aînés se sont vus ghettoïsés dans les CHSLD, ils ont été isolés du système de santé québécois, et de là, laissés à eux-mêmes entre les mains de gestionnaires préoccupés davantage par leur budget que par les conditions de travail de leur personnel et par ricochet, par la qualité des soins prodigués.

La situation dramatique vécue aujourd’hui dans les CHSLD en période de pandémie n’est que le corollaire de décennies de laisser-aller. Bien sûr, l’heure n’est pas à chercher des coupables maintenant… Toutefois, il faudra bien qu’un jour pas trop lointain, une commission d’enquête se penche sérieusement sur une situation aussi inhumaine et que nos personnes âgées reprennent la place qui leur est due dans notre système de santé.

https://www.ledevoir.com/societe/577661/mourir-de-soif-au-quebec-en-2020

Favoriser l’achat local

Depuis quelques semaines, au cours de ses points de presse quotidiens, François Legault insiste sur l’importance pour les Québécois d’acheter des produits locaux, particulièrement dans les régions du Québec.

Or, récemment, lors de la période de questions, un journaliste lui a demandé comment il prévoyait favoriser l'achat local tout en respectant les accords internationaux et le libre-échange. Le premier ministre a répliqué en insistant sur la « nécessaire réciprocité » dans l’accès aux marchés étrangers alors que la balance commerciale du Québec avec la Chine assume un déficit de 8 milliards $.

À mon sens, la Chine profite de son hégémonie sur la scène économique mondiale pour s’auto-proclamer roi et maître sur la scène internationale de telle sorte qu’elle n’a aucun scrupule à contourner sans coup férir les règles des accords internationaux. Conséquemment, le gouvernement du Québec est parfaitement légitimé de lui rendre son marché « plus difficilement accessible ».

De toute façon, il m’apparaît tout à fait légitime, voire souhaitable, d’inciter les gens d’ici d’acheter les produits d’ici et d’encourager l’industrie d’ici, notamment nos agriculteurs…C’est une simple question de saine solidarité envers nos producteurs!


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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