Du beau risque de René Lévesque aux conditions gagnantes de Lucien Bouchard en passant par l’étapisme de Claude Morin, l’avenir constitutionnel du Québec a passé par tout un dédale de propositions qui se sont toutes soldées par des échecs. Toutefois les référendums de 1980 et particulièrement celui de 1995 ont ouvert la voie à l’accession du Québec à son indépendance.
Or près de 30 ans plus tard, le Parti québécois (PQ), via son chef Paul St-Pierre Plamondon (PSPP), domine les sondages eu égard au pourcentage de votes lors de la prochaine élection générale au Québec. Et de surcroît, PSPP s’est engagé à tenir un référendum dès son premier mandat s’il est porté au pouvoir en 2026.
Bon an mal an, les intentions de vote en faveur de la souveraineté du Québec se situent autour de 40%. De ce fait, deux questions, selon moi, sposent: primo, PSPP est-il l’homme de la situation? Et deuzio, le peuple québécois est-il prêt à franchir le pas vers son indépendance?
Nonobstant le fait que PSPP n’a pas le charisme d’un René Lévesque ou d’un Jacques Parizeau, force est de constater qu’il a réussi à reprendre les devants dans les sondages, et qu’il n’a pas hésité à afficher ouvertement son option souverainiste, une position que les derniers chefs du PQ maintenaient sans coup férir dans le placard.
Pour ce qui est de la ferveur des Québécois envers la souveraineté du Québec, je suis d’avis que le nationalisme de la CAQ a rejoint plusieurs souverainistes déçus par la tiédeur des derniers chefs péquistes eu égard à l’indépendance, un choix qu’ils risquent de remettre en question compte tenu des échecs à répétition des demandes de François Legault auprès de Justin Trudeau.
En termes clairs, le climat politique actuel semble favorable à un changement de gouvernement, et si la tendance se maintient, le PQ prendra le pouvoir lors du prochain scrutin général. Dès lors, sous la gouverne de PSPP, la démarche référendaire pourra se mettre en marche...jusqu’au jour J qui consacrera enfin le statut de pays au Québec.
Indifférence gênante de Macron
Utilisée pour la première fois sous Valéry Giscard d'Estaing en 1977, la position de la France eu égard à la formule du «ni ingérence, non-indifférence» envers l’avenir du Québec dans la fédération canadienne a été complètement balayée par Emmanuel Macron lors de sa visite éclair au Canada.
« Je pense que le rôle du président français dans un moment où les esprits s'embrasent, ce n'est pas de venir rajouter de la complexité ou de l'émotion… Je ne suis pas là pour donner aux Canadiens des leçons ou leur dire pour quoi je serais. Je suis là comme un ami respectueux et qui aime chacune de ses composantes», a-t-il affirmé. Un argumentaire qui, dans des mots à peine voilés, décrit un penchant naturel pour l’unité du Canada dans le sillon de son prédécesseur Nicolas Sarkozy qui plaidait ouvertement en faveur de la fédération canadienne, et à l’encontre de son ex- premier ministre,Gabriel Attal, lors de sa visite au Québec, le printemps dernier.
Emmanuel Macron se définit lui-même comme un rassembleur. Aussi n’est-il pas étonnant qu’il essaie, dans ses déclarations publiques, de sauver la chèvre et le chou. Dans cette foulée, sa position mi-figue mi-raisin eu égard à la formule du «ni-ni» ne fait que refléter son indifférence gênante envers les aspirations du Québec pour son projet souverainiste.
Henri Marineau, Québec
Politique québécoise
De la pertinence d’un référendum
Indifférence gênante de Macron
Tribune libre
Henri Marineau2093 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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