De jeunes souverainistes veulent «faire mentir les sondages»

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Ce ne sont pas les sondages qui mentent, c'est La Presse, dans ses interprétations

Les conclusions de notre dossier sur les jeunes et la souveraineté ont fait réagir mardi la grande famille souverainiste, dont certains membres se sont bien promis de «faire mentir» les résultats du sondage CROP ainsi que l'analyse historique de la sociologue Claire Durand.
En marge d'une conférence de presse, l'ex-premier ministre Bernard Landry a dit ne pas être découragé, mais plutôt «surpris» de ces données.
«Ces chiffres peuvent sembler décourageants. Mais récemment, le magazine L'actualité a publié une série de papiers qui démontraient que l'attachement au Canada s'est effondré dans la population. Alors, moi, je pense que le terrain est propice pour relancer l'idéal de la souveraineté», a-t-il dit.
Dans son dernier numéro, L'actualité reprenait notamment un sondage Ekos qui indiquait que la proportion de Québécois fortement attachés au Canada était passée de 57% à 31% entre 1997 et 2012.
Notre sondage CROP publié lundi montrait, lui, que la souveraineté attirait la faveur de seulement 31% des 500 répondants de 18 à 24 ans. Le Parti québécois ne recueillait que 16% des intentions de vote auprès de cette clientèle. Mardi, la sociologue Claire Durand, après avoir analysé pas moins de 125 sondages, montrait que le désintérêt des jeunes pour la souveraineté croît depuis près de 15 ans.
L'ex-chef péquiste reconnaît que le PQ «vit une période extrêmement critique. Ce serait difficile de le nier, laisse-t-il tomber. C'est un électrochoc pour le Parti québécois, qui doit aller au fond des choses pour préparer l'avenir».
«Une sérieuse réflexion s'impose»
L'ex-leader du Bloc québécois Gilles Duceppe a lui aussi réagi à notre dossier sur son blogue. «Une sérieuse réflexion s'impose», écrit-il d'emblée, en posant par la suite plusieurs questions. «Que signifie la souveraineté dans le contexte de la mondialisation? Que doit être le rôle de l'État moderne? Qu'est-ce que l'identité québécoise?»
L'ex-chef d'Option nationale Jean-Martin Aussant a pour sa part mis en ligne un montage sonore de citations de l'ex-premier ministre Jacques Parizeau, où celui-ci déclare qu'Option nationale sera le «levain dans la pâte» du mouvement souverainiste.
«Puisse-t-il y avoir beaucoup de levain dans toutes les boulangeries dignes de ce nom», a déclaré M. Aussant sur Twitter.
«Il va falloir travailler fort»
Plus tôt en journée, un groupe de 20 jeunes souverainistes issus de diverses formations politiques avait aussi tenu à réagir au dossier publié dans nos pages.
«Les électeurs de moins de 40 ans n'ont jamais vécu de campagne référendaire. Je suis convaincu que nous pouvons faire mentir les sondages. Nous ne cherchons pas à minimiser les défis qui nous attendent: il va falloir travailler fort pour convaincre notre génération. Ce n'est pas la génération "Non", c'est la génération "Convainquez-moi"», croit Léo Bureau-Blouin, candidat péquiste défait dans Laval-des-Rapides, qui se présente à la direction du Comité national des jeunes du Parti québécois.
«Il est archi-faux de dire que les jeunes ont renoncé au projet indépendantiste, mais il est vrai de dire qu'ils n'ont pas été suffisamment éclairés sur ces enjeux», a déclaré Maxime Laporte, jeune président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal.
«En 2011, on nous a dit que les jeunes ne se mobiliseraient pas sur la question des frais de scolarité. C'est la preuve qu'on peut faire mentir un sondage», fait valoir Martine Desjardins, candidate défaite dans Groulx pour le Parti québécois lors des dernières élections, qui a dit avoir été «piquée au vif» par les résultats du sondage CROP.
«Il ne faut pas sous-estimer le pouvoir d'une campagne référendaire, ajoute Alexandre Leduc, candidat pour Québec solidaire. Malgré les sondages, moi, je garde confiance.»


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