Comparée aux courbes de progression du coronavirus en Chine, en France, en Italie ou encore en Allemagne, qui sont toutes similaires et montent en flèche, celle du Japon affiche une faible ascension. Le premier cas déclaré sur le sol japonais date du 15 janvier, il y a un mois et demi, neuf jours avant les premiers cas relevés en France. Il s'agissait d'une personne revenant du foyer originel de l'épidémie, Wuhan, en Chine. Pourtant, à la date du vendredi 13 mars à la mi-journée, le nombre total de personnes testées positives au Japon (hors celles du paquebot « Diamond Princess » placé en quarantaine près de l'archipel) s'établissait à 674, contre près de 2 900 en France, avec une croissance de seulement quelques dizaines par jour. La détection rapide des foyers, l'isolement des patients même peu symptomatiques à l'hôpital, sont mis en avant par Shigeru Omi, épidémiologiste et conseiller du gouvernement japonais, qui note aussi « une faible mortalité qui prouve l'excellence du système sanitaire japonais ». Interrogé par « Le Point » à Tokyo, un fonctionnaire du ministère de la Santé, Yasuyuki Sahara, est du même avis : il pense clairement que « les mesures prises ont fonctionné ». Pourtant, il reconnaît qu'il est « difficile de dire quelles dispositions ont été les plus efficaces ». Le Japon n'a en effet pas été beaucoup plus drastique que la France : il n'a pas formellement interdit les regroupements ni événements, mais seulement recommandé de s'abstenir, ce qui suffit souvent, car les Japonais sont très disciplinés.