Samedi soir, l’exécutif national du PQ annonçait que le congrès du parti pourrait être devancé et se déroulerait alors en septembre 2008. Une tentative évidente de sauver, pour quelques mois encore, le leadership d’André Boisclair. Le seul problème, c’est que c’est encore trop tard…
D’abord pour des raisons d’échéancier, qui deviendrait alors beaucoup trop serré. S’il y a un vote de confiance envers le chef à un congrès en septembre 2008, cela signifie qu’un éventuel congrès au leadership – advenant que le chef ne gagne pas son vote de confiance, une hypothèse qu’il est impossible d’exclure – ne pourrait avoir lieu qu’au printemps de 2009.
Or, on peut penser raisonnablement que le printemps 2009 est à peu près le moment où auront lieu les prochaines élections.
Il n’y a pas de précédent au Québec, mais il y en a plusieurs sur la scène fédérale : un gouvernement minoritaire dure, en moyenne 18 mois. Il est le plus souvent défait sur un budget – et le printemps est la saison des budgets.
Tout cela pour dire qu’en attendant à septembre 2008 pour régler la question du leadership de M. Boisclair, le PQ risque de se condamner à entrer dans la prochaine campagne électorale avec un chef qui ne sera pas prêt à faire face à la musique.
L’autre problème, c’est que l’automne prochain – celui de 2007, donc – M. Boisclair voudrait présenter une proposition de nouveau programme.
C’est l’erreur classique : vouloir changer le programme quand la question du leadership n’est pas réglée. Le vote sur le nouveau programme va nécessairement – et qu’on le veuille ou non – devenir un vote sur le leadership. L’histoire est pleine d’excellentes propositions qui ont été défaites parce qu’elles étaient proposées au mauvais moment par la mauvaise personne.
Mais surtout, cette concession sur le calendrier ne va que faire augmenter la grogne. Quand on sait que le tiers du caucus péquiste – dont la plupart des grosses pointures – croit que la question du leadership doit être réglée rapidement, on voit que M. Boisclair n’a pas vraiment les appuis requis pour rester en poste très longtemps sans se soumettre à un vote de confiance.
L’annonce d’un congrès dans un an et demi ne changera donc rien à l’affaire. En fait, le sort de M. Boisclair pourrait se régler beaucoup plus rapidement que cela si les appuis au PQ ne montrent pas un progrès significatif au cours des prochains mois.
Dans une situation de gouvernement minoritaire où les échéancier sont plus rapprochés et la patience beaucoup plus rare, cela pourrait lui être fatal.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé