Inspiré par la coalition nouée entre les conservateurs et le FPÖ en Autriche, Louis Aliot a confié ne pas exclure que le FN participe à un gouvernement LR, estimant qu'une discussion entre les deux partis politiques était à terme «inévitable».
«S'il y a une coalition demain qui s'entend sur un contrat de gouvernement, de gestion de l'immigration, de gestion des comptes publics et de reprise en main de l'autorité de l'Etat, peut-être que nous nous entendrons avec diverses personnalités, d'ailleurs dans la droite actuelle», a déclaré le 19 décembre sur BFMTV et RMC le vice-président du Front national Louis Aliot.
«Pour l'instant, ils ne veulent pas discuter, il faut donc s'adresser aux électeurs», a toutefois noté le député des Pyrénées-Orientales. «A terme, ce sera inévitable, [...] il y aura inévitablement un dialogue qui va se nouer entre des élus qui, pour l'instant, ne font pas partie de la même famille politique», a souligné Louis Aliot, qui est le compagnon de la présidente du FN Marine Le Pen. Il a ensuite ajouté : «Comme en Autriche.»
Le 15 décembre, le jeune chancelier autrichien du parti conservateur ÖVP Sebastian Kurz, et le Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ) ont annoncé avoir scellé un accord de coalition. Le FPÖ devrait ainsi décrocher plusieurs ministères régaliens dont l'Intérieur et les Affaires étrangères, deux portefeuilles qui lui avaient échappé au cours de sa précédente expérience gouvernementale entre 2000 et 2007.
A la recherche de l'union des droites
Cette idée d'union des droites semble donc faire son chemin au sein du FN qui s'est saisi de l'annonce de la coalition en Autriche pour faire passer un message sans ambiguïté aux Républicains.
Il y a quelques semaines, Marine Le Pen avait déjà tendu la main à Laurent Wauquiez devenu le patron du parti de droite Les Républicains (LR), mais avec une certaine ironie : «Quand j'entends le discours de monsieur Wauquiez aujourd'hui, je me dis : "S'il est sincère, compte tenu des propos qu'il tient, il devrait aller jusqu'à proposer une alliance [au Front national]".»
Si Laurent Wauquiez écarte pour l'heure toute alliance avec le FN, un porte-parole de LR a malgré tout affirmé le 18 décembre que les Républicains seraient «très attentifs à ce qui se passe en Autriche».
Le plus clair sur la question reste sans aucun doute le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, qui avait préconisé en septembre dernier une union des forces «patriotes» sous un programme commun allant de Laurent Wauquiez à Marine Le Pen.