Alexandre Cloutier s'est questionné sur la position identitaire passée du Parti québécois (PQ) et il estime que le parti doit se concentrer davantage sur la lutte à l’intégrisme.
«À mon point de vue, le code vestimentaire, ça n’a jamais été pour moi la priorité», a lancé le député péquiste mardi à l’entrée du caucus présessionnel de la formation souverainiste à Montréal.
Le député du PQ avait critiqué la Charte des valeurs du gouvernement Marois. Il s’en était aussi pris pendant la course à la chefferie du PQ aux positions tranchées de Jean-François Lisée. L’attentat à la mosquée de Québec lui donne-t-il raison?
«On est mûrs pour se concentrer sur ce qui m’apparaît davantage prioritaire: la lutte contre toute forme d’extrémisme. Maintenant, il faut aussi être conscient qu’il y a une islamophobie ambiante qui est vraie au Québec, mais qui est vraie dans d’autres pays occidentaux», a-t-il rétorqué.
«On doit aller au-delà des mesures qui se trouvaient essentiellement dans la charte pour trouver d’autres mesures qui visent vraiment la lutte à l’intégrisme. Mais je ne remets pas en question la proposition déposée par Jean-François Lisée», a précisé par la suite le député Cloutier.
Alexandre Cloutier a d’ailleurs lancé un message aux politiciens québécois – sans les nommer – qui ont eu des propos «limite». «Ce qui compte, c’est que les élus aient un discours qui soit capable de mesurer les craintes et les préoccupations légitimes, tout en assurant de dénoncer les propos limites. Je nous invite tous à revoir nos déclarations, à revoir ce que nous avons dit, écris, relayé sur les médias sociaux. On est mûrs pour regarder dans notre miroir», a dit M. Cloutier.
Lisée ne se sent pas concerné
Le chef péquiste Jean-François Lisée, qui a affirmé mardi regretter ses propos sur la burqa et les fusils d’assaut tenus pendant la course à la chefferie du PQ, ne s’est pas senti concerné. «Alexandre et moi on se parle constamment. S’il a des messages à me passer, il peut le faire directement. Je ne me suis absolument pas senti visé par son intervention de ce matin», a dit M. Lisée.
Il a par ailleurs martelé que les politiciens doivent absolument lutter contre les discours qui font un lien entre la pratique religieuse et les dangers sécuritaires. «Il y a des malades qui posent des bombes. Ce ne sont pas nos concitoyens de confessions musulmanes qui sont responsables de ça. Ils en sont victimes. Cette distinction-là, il faut constamment la faire», a-t-il lancé.
M. Lisée a ajouté que l’attentat de dimanche a «humanisé» la réalité des «concitoyens de foi musulmane». «On les a vus dans leur peine, dans leur vie. Ces gens-là, ce sont nous», a-t-il dit.
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