Monsieur le premier ministre,
Nous venons d'apprendre que Yves Bolduc, votre ministre de l'Éducation, a reçu pendant qu'il siégeait dans l'opposition son salaire de député, sa rémunération de médecin et une prime de 215 000$ pour avoir inscrit 1500 patients sur sa liste.
Il s'est évidemment servi de sa connaissance du système de rémunération des médecins consenti alors qu'il était ministre de la Santé. C'est ainsi qu'il est allé chercher le maximum en donnant le minimum, aussi bien comme député qu'en tant que médecin.
Alors que le Québec traverse une période difficile, il a donné le pire des exemples en se servant à deux mains dans notre pauvre assiette à beurre. Il n'est plus digne de conserver la haute fonction de ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur.
Lors de votre élection, vous avez pris l'engagement de diriger dans la transparence un gouvernement soucieux avant tout de son intégrité. Vous n'êtes pas sans savoir qu'au-delà des grandes déclarations, votre gouvernement doit prêcher par l'exemple. Vous avez aussi affirmé que, compte tenu de la situation, vous n'hésiteriez pas à prendre les décisions qui s'imposent. Vous en avez une devant vous.
Si vous évitez de la prendre, comment pourrez-vous, face à l'exemple donné par votre ministre de l'Éducation, demander aux policiers, aux pompiers, aux médecins, aux enseignants et à tout le monde de se serrer la ceinture? Il en va de votre crédibilité, de celle de votre gouvernement et de votre capacité d'agir lors des affrontements qui malheureusement vous attendent.
Soyez assuré, monsieur le premier ministre, que j'aurais grandement préféré ne pas avoir eu à écrire cette lettre.
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