Choisir son cours

Tribune libre

Avec la permission de mon ami Jean-Yves Proulx je reproduis ici son texte paru dans notre quotidien ainsi que certains ajouts que j'y ai mis.
Histoire 101:
Autrefois, pour assurer sa subsistance, l'humain devait apprendre à chasser. Dès son tout jeune âge, ses parents lui enseignaient les meilleures techniques de leur art de façon à ce qu'un jour, il puisse devenir autonome...
À l'époque, de quels qualificatifs aurait-on affublé celui qui aurait dit « Mon fils, si tu veux que je t'apprenne à chasser et à cultiver, tu vas d'abord t'engager à me remettre, dès que tu commenceras à chasser, une partie du fruit de ton travail. Et tu devras te débrouiller pour assurer ta propre subsistance tant et aussi longtemps que je t'enseignerai mon art ! » ?
Si telle avait été l'attitude de nos ancêtres, nous ne serions probablement pas ici aujourd'hui. Ou, à tout le moins, le « décrochage scolaire » tirerait certainement ses origines de la préhistoire.
Économie 101:
Poser la question s’est souvent se répondre.
Comment prétendre avoir l'air de lutter contre le décrochage scolaire si on rend l'accès aux études supérieures encore plus difficiles?
Comment peut-on mettre en garde la population contre un niveau d'endettement inquiétant si parallèlement nous obligeons les étudiants à s'endetter davantage?
Augmenter la scolarité d'une nation, c'est aussi augmenter son niveau de vie. Et comme l'écrivait vendredi dernier l'économiste Michel Girard dans La Presse, un citoyen diplômé paiera plus d'impôts au gouvernement tout au long de sa carrière : « le gouvernement ferait ainsi un excellent placement en renonçant aux augmentations des droits de scolarité universitaires ». Il nous apprend par ailleurs qu'en 2011, le gouvernement Charest a accordé aux entreprises une aide fiscale de 3,6 milliards de dollars... dans l'espoir que cette aide finisse par rapporter à la collectivité. Or la hausse des droits dont on parle ici n'est que de 267 millions par année, à peine 7 % de l'aide accordée aux entreprises... Et cette fois, Québec n'aurait pas investi pour de l'espoir, mais pour des rendements à long terme certains.
Gestion 101:
Notre système appliquant des frais de scolarité oblige l’étudiant à travailler pour rencontrer ses obligations. Plus l'étudiant sera endetté, moins il aura envie de manifester, préoccupé à gagner des sous pour vivre ou survivre. Une contestation étudiante digne de ce nom ne peut se produire aux États-Unis ? Pourquoi les mieux nantis de la classe dominante contesteraient-ils un système qui les sert si bien ? Endettez les étudiants, vous obtiendrez ainsi une nouvelle main-d'œuvre docile et « flexible » à souhait !
Éthique 101:
Une société qui se veut prospère a besoin d'architectes, de comptables, d'ingénieurs, de chimistes... Et d'enseignants pour les former... Et d'infirmières et de médecins pour les garder en santé... Et d'artistes pour permettre à tout ce beau monde de rêver.
Que dans une telle société les étudiants cessent d'étudier ou qu’ils décrochent faute de vivre et... tout le château s'écroule. L’endettement surtout étudiant c’est comme mettre les deux pieds sur un sol mouvant où il s’enfoncera de plus en plus.
Roger Kemp, Trois-Rivières

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Pamphlétaire actif à Trois-Rivières Membre actif à la SSJB de la Mauricie





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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    15 avril 2012

    Dépendance 101
    Évitez surtout à gauche comme à droite même parmi les forces dites "souverainistes" de parler des 50 milliards$ que les Québécois envoient chaque année à un gouvernement extérieur, en impôts, taxes et autres contributions. 50 milliards$, après tout c'est des peanuts. On peut focuser sur toutes sortes de sujet (le vol de nos richesses naturelles, la grève des étudiants, la corruption, la santé) mais surtout pas des 50 milliards$ qu'on paie à un gouvernement extérieur et à qui il faut demander la permission pour....construire un pont. On appelle cela faire de la diversion. Faire de la diversion pour oublier l'essentiel, à savoir que l'on est un peuple colonisé jusqu'à la moëlle et qu'on en sort pas.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    14 avril 2012

    Histoire 101
    Autrefois, le père chasseur qui enseignait son art à ses fils ne gagnait pas en moyenne 90 000 $ par année comme notre supposée élite du corps professoral universitaire d’aujourd’hui. Ces pères chasseurs n’exigeaient pas à leurs semblables de payer (en les imposants et les taxant) pour l’instruction de leurs progénitures. De même que ces mêmes pères n’avaient nullement besoins d’ériger et de maintenir en bon état d’immenses infrastructures (immenses complexes immobilier) tels le sont devenus nos campus universitaire moderne.
    Autrefois, tous les hommes étaient tenus de faire leurs parts en activité de chasse. Les plus doués d’entre eux s’imposaient alors comme chefs de tribus et tous les autres se mettaient à leurs ordres dans l’élaboration de tactiques de chasse. Aujourd’hui, une infime minorité se sent investit de la «mission» de pratiquer la médecine générale en gagnant plus de 200 000 $ par année… D’autres ne chargent que 300 $ l’heure pour représenter de simple travailleurs salariés (qui même s’ils auraient «voulu» suivre une formation universitaire… n’en avaient pas la capacité … et je ne parle pas monétaire ici…) qui ne font que 15 ou 20 $ l’heure… Il en va de même des minimes frais que chargent nos bons solidaires de notable qui ne chargent que 1000 $ pour deux ou trois heures d’ouvrages… ¨Eux, ces «bons solidaires»… si vous ne l’aviez pas deviné… ce sont les universitaires d’hier…
    Économie 101
    Comme vous le dite, investir dans des études dites supérieure pour quelqu’un qui en a les capacités intellectuelles, et bien c’est justement investir dans son avenir. N’y a-t-il justement pas matière à être fier pour quelqu’un qui en a les capacités d’affirmer à la fin des ses études qu’il y a justement contribué ? Cette fierté n’aurait-elle justement pas une certaine valeure pour celui ou celle qui exhiberait fièrement son diplôme ? Et même à l’état actuel, nous ne pouvons tout de même pas affirmer que les contribuables ne font pas leurs part en endossant, via l’État, les intérêts sur les prêts que contractent les universitaires tout le longs de leurs études… Sans parler des bourses octroyées en fonctions de leurs revenus ou celui de leurs parents.
    Gestion 101
    Comme si les universitaires américain n’étaient qu’exclusivement que des fils ou des filles de diplômés universitaire…. et ce, depuis l’époque de Mathusalem… N’y a-t-il pas justement des fils ou des filles de classe ouvrière ayant suffisamment de détermination pour terminer un programme universitaire tout en alliant leurs prêts étudiant à des emplois à temps partiel et qui réussiront mieux que leurs collègues issus de milieux plus aisé ? Plusieurs facteurs entre en ligne de compte lorsque vient le temps de choisir une carrière et de compléter ses études… et «l’argent» proprement dit ne vient pas nécessairement en tête de liste. La détermination y compte pour beaucoup.
    D’ailleurs… votre idole de cheffe, et j’ai nommée Mme Marois, n’est-elle pas justement issue d’un milieu modeste ? Par son ambition et sa détermination, elle compléta ses études non sans contracter quelques dettes pour finalement aboutir ministre des finances sous Landry… Il est cependant triste qu’elle ne vise le pouvoir que pour le pouvoir en faisant présentement preuve d’opportunisme de la sorte…
    Éthique 101
    La société québécoise telle que l’on la connaît n’est pas une le résultat d’une génération spontanée… D’autres générations d’ingénieurs, de médecins, d’architectes, de notaires etc. ont vu jour avant celles-ci. Et tous avant celle-ci ont payé pour leurs études supérieure… et plus souvent qu’autrement sans même la possibilité d’avoir accès à des programmes de prêts et bourses… Serait-dire que notre génération aurait perdu la notion de la valeur de l’argent, de l’effort et du travail ? Serait-ce justement parce que cette génération aurait eu tout cru dans le bec (babioles de toutes sortes… loi du moindre effort…_) qu’elle serait disposée à foutre la société dans la merde pour une question de 165 $ d’augmentation par session de cour universitaire devant déboucher sur des emplois devant rémunérer au-delà de 60 000 $ par année ???
    Le PQ est-il à ce point irresponsable pour ne pas suggérer aux grands bébés d’universitaire de faire preuve de maturité et de rentrer sagement au bercail en leurs expliquant froidement la situation ? Ou bien le PQ n’est-il que le guignol de service devant reporter au pouvoir (de par son immaturité) le gouvernement libéral suite aux débordements inévitables qui se produiront cet été ???? (Lesquels débordements seront évidemment attribué par associations au PQ et à QS de par leurs silences)
    Pour conclure… contrairement à votre affirmation selon laquelle les universitaires s’endettent… Il serait plus juste d’affirmer que les étudiants investissent. Aux mêmes titres que l’entrepreneur «s’endette» pour s’équiper, pour acquérir sa bâtisse, ses outils…
    Il y a des «bonnes» dettes… et des mauvaises…
    Des cours d’économies devraient être dispensés à tous les niveaux secondaires… Nous n’en serions pas là aujourd’hui à se demander si cette mascarade ne risque pas de reporter au pouvoir le PLQ…
    Décidément, je n’ai pas le choix d’affirmer que (en admettant que le PQ n’est pas une joke…) le PQ est un parti de boyscout.
    Sylvain Marcoux

  • Archives de Vigile Répondre

    14 avril 2012

    Petite politique 101:
    Provoquez une crise sociale de façon à attirer l'attention de la population sur un autre sujet que le système de corruption que vous avez établi dans votre gouvernement et ainsi tenter d'éviter la condamnation publique.
    RenéP.