QUÉBEC – Le gouvernement Couillard n’a que lui-même à blâmer pour le «record de médiocrité» qu’a atteint le marché de l’emploi au Québec en juin, ont dénoncé les partis d’opposition, vendredi.
Selon les plus récentes données de Statistique Canada, la province a perdu 33 000 emplois au cours du dernier mois, son pire résultat mensuel depuis mai 2005.
Le porte-parole du Parti québécois (PQ) en matière de finances, Nicolas Marceau, n’a pas hésité un instant à montrer du doigt la philosophie économique des libéraux pour expliquer ces piètres résultats.
«Eux autres, ils pensent qu’en ne faisant rien, les forces du marché vont permettre de générer de l’activité économique, mais on voit à quel point cette façon de voir le monde n’est pas efficace. [...] On a perdu 33 000 emplois, c’est un record de médiocrité», a dénoncé M. Marceau.
Au lieu de miser uniquement sur le Plan Nord et la Stratégie maritime, des projets dont les impacts ne se feront pas sentir avant plusieurs années selon lui, l’ex-ministre des Finances croit que les libéraux auraient intérêt à mettre en place des mesures de soutien à l’innovation et à la modernisation du secteur manufacturier.
«Il faut être beaucoup plus volontaire, faire des efforts qui sont clairs et concertés. Ça prend une politique économique et on n’en a pas au Québec, alors on récolte les fruits de ça», a soutenu M. Marceau.
Une «catastrophe» selon la CAQ
De son côté, le porte-parole de la CAQ en matière d’économie, André Lamontagne, peinait à s’expliquer comment le Québec avait réussi à perdre autant d’emplois dans un contexte qui aurait pourtant dû lui être favorable.
«Le résultat qu’on voit est tellement catastrophique, pas juste à cause du chiffre qu’on a là, il est catastrophique dans le contexte où, depuis huit mois, on jouit d’un environnement extraordinaire avec la baisse du dollar canadien pour qu’une économie comme celle de l’Ontario ou du Québec puisse tirer profit de cette opportunité-là», a-t-il expliqué.
À l’instar de Nicolas Marceau, M. Lamontagne a attribué les pertes de 33 000 emplois en juin à l’absence d’un véritable plan pour remettre l’économie québécoise sur les rails de la croissance.
«Ça fait plusieurs fois qu’on dit au gouvernement : “Pouvez-vous nous présenter un plan concret de relance économique puis de développement de stratégies manufacturières?”, mais ils n’ont aucun intérêt à entendre parler de ça», a déploré le député de Johnson.
André Lamontagne a également mentionné que les difficultés de l’emploi étaient en partie attribuables à l’augmentation du fardeau fiscal des ménages québécois, que la CAQ évalue à 1400 $ en moyenne.
«C’est sûr que ç’a eu un impact sur la consommation, puis la consommation, c’est 60 % du PIB du Québec», a-t-il dit.
Le ministre réagit
Le ministre de l’Emploi, Sam Hamad, a relativisé les pertes subies en juin en affirmant qu’il s’agissait essentiellement d’emplois à temps partiel. Il a affirmé que l’emploi à temps plein était resté stable entre mai et juin (+ 400).
M. Hamad a néanmoins admis que les chiffres publiés vendredi par Statistique Canada étaient surprenants puisque la baisse du dollar canadien et le faible niveau des taux d’intérêt sont des éléments qui avantagent l’économie québécoise.
«Bien que l'évolution de l'emploi au Québec ait augmenté depuis juin 2014, le gouvernement continuera d'apporter une vigilance soutenue aux variations du marché du travail dans chacune des régions», a déclaré le ministre par voie de communiqué.
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