La CDPQ a essuyé le pire rendement de son histoire et les artisans de cette débâcle, le très visqueux et teflon Jean Charest, de même que sa très mauvaise actrice désolée, la ministre semi-retraitée Monique Jérôme-Forget, soutiennent que l’avertissement de Standard & Poor’s, qui met sous surveillance la cote de crédit de la CDPQ, ne vise pas tant leur gouvernement que l’opposition officielle qui veut les convoquer à une commission parlementaire pour qu’ils répondent de leurs choix dans la gestion des actifs de la caisse et les conséquences de la politique de gestion de risque mise en vigueur par leur gouvernement depuis 2004, ce qui serait «politiser la caisse », selon eux.
Retranchés à Lévis, les autres ministres, entre autres, Lyne Beauchamp et Nathalie Normandeau reprenaient le mantra de déresponsabilisation de Crapet Charest, Mme Beauchamp suggérant d’éviter de « politiser la caisse » et Mme Normandeau affirmant « Que le PQ se le tienne pour dit, il n’est pas question de politiser la caisse ». Même écho du ministre responsable du sous-développement économique, Raymond Bachand, qui va probablement remplacer Mme Jérôme-Forget dans les mois à venir. Il a avancé que ce qui dérange Standard and Poor’s, c’est « la partisannerie politique».
Dans une opération médiatique en parallèle qui vise à sauver le soldat Charest, le chroniqueur économique du Téléjournal de Radio-sauvons-le-Canada, Gérald Filion, reprenait le même message cette semaine, en expliquant à Céline Galipeau que des agences de notation comme Standard & Poor’s, s’inquiètent des effets perturbateurs de la partisannerie politique.
Jean Charest n’a pas hésité à politiser une affaire de bien moindre importance, l’affaire de la Gaspésia, ce qui lui a permis de se faire élire en 2003. Avant les élections de décembre 2008, M. Charest se plaisait à répéter aux journalistes qu’il ne savait rien des pertes de la CDPQ, ce qui fut un mensonge éhonté, calculé pour être réélu avant que la vérité de la mesure de l’incompétence et de l’ignorance économique de son gouvernement ne sorte : trou de 40 milliards à la CDPQ, un déficit caché, la péréquation en baisse de plus d’un milliard par année et un système de santé aux délais d’attente inchangés depuis 2003, en proie aux désordres imposés par sa privatisation progressive.
Ce n’est pas une commission parlementaire d’une durée de deux jours qui va permettre aux Québécoises et aux Québécois de comprendre cette affaire compliquée et très troublante des sommes gigantesques disparues dans les PCAA, via Toronto. Ça nous prendra une enquête disposant du temps et des ressources nécessaires pou savoir, par exemple, quels sont les liens que les administrateurs de la CDPQ, comme Henri-Paul Rousseau, entretenaient avec Coventry Capital inc. et la Dominion Bond Rating Service de Toronto, de même qu’avec la Banque Nationale et une de ses filiales, Alter Moneta, dont la CDPQ est aussi actionnaire.
Par ailleurs, dans un texte de Gérard Bérubé paru dans Le Devoir du 27 février courant, on apprend que la Banque Nationale a terminé son premier trimestre avec un bénéfice net de 69 millions, étant détentrice de 2,3 milliards en PCAA dévalués de 44%.
Avec ses amis chez les banquiers qui sont assez bien couverts face à cette crise des PCAA, le très commandité Jean Charest, de même que sa caissière à la sacoche trouée, Monique Jérôme-Forget, ne veulent assumer aucune part de responsabilité de cette fonte de 40 milliards de la valeur de la CDPQ, la facture sera éventuellement refilée aux contribuables.
Mercredi, Mme Jérôme-Forget nous a dit qu’elle a laissé Henri-Paul Rousseau choisir Richard Guay comme successeur. À écouter et à lire les déclarations récentes de Mme Jérôme-Forget sur les agissements de M. Rousseau et des autres dirigeants de la caisse en regard des sommes gigantesques gaspillées dans les PCAA, qu’elle a décrié comme étant des produits financiers toxiques que les administrateurs de la caisse ne comprenaient pas, Mme Jérôme-Forget donne l’impression qu’elle accordait une confiance absolue à la direction de la CDPQ et qu’elle n’a pas été en mesure de saisir la gravité de la crise générée par la politique d’optimisation des revenus de la caisse imposée par son gouvernement à partir de 2004.
Le 14 février 2009, dans mon texte « Les dénis et les aveux de la ministre Jérôme-Forget », je suggérais qu’elle et son premier ministre devraient démissionner. J’ai constaté que cette idée a été reprise par Louis Lapointe dans son texte en date du 27 février.
Je vous pose la question à vous, lectrices et lecteurs : que penseriez-vous d’une pétition, exigeant la démission du gouvernement frauduleux de Crapet Charest et son PLQ (...), réélu sous de fausses représentations?
Daniel Sénéchal
Montréal
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