Après la condamnation à six mois de prison ferme de trois activistes de Génération identitaire opposés à l'immigration illégale, certains élus ont dénoncé une décision de justice politique. Un des prévenus, Damien Rieu, témoigne pour RT France.
Le tribunal correctionnel de Gap a prononcé le 29 août des peines de six mois de prison ferme contre deux membres et un ancien membre de Génération identitaire accusés d'avoir bloqué un col alpin, point de passage de migrants sur la frontière franco-italienne, en 2018. Une peine assortie de 2 000 euros d'amende pour chaque accusé et de cinq ans de privations de leurs droits civiques et familiaux.
Le ministère de l'Intérieur a été humilié par une bande de gamins qui ont démontré le manque d'action d'une des premières puissances mondiales contre l'immigration illégale sur son territoire
Plusieurs personnalités de droite ont promptement réagi à cette condamnation sur les réseaux sociaux. C'est notamment le cas de l'eurodéputée Les Républicains Nadine Morano qui a commenté sur Twitter : «D'abord classé sans suite puis il fallait le trouver "confusion avec l’exercice d’une fonction publique" six mois ferme pour ces jeunes qui ont osé défendre notre frontière. Entrer sur notre territoire illégalement est un délit on attend la même fermeté.»
L'eurodéputé du Gard du Rassemblement national, Gilbert Collard, a pour sa part tonné : «A voir la condamnation qui vient de frapper les militants de Génération Identitaire et qu'on voit des délinquants qui bénéficient pour des faits plus graves d'un simple rappel à la loi, on cherche la justice et on ne trouve que la politique !»
La tête de liste du Rassemblement national pour les élections européennes et plus jeune eurodéputé de l'histoire, Jordan Bardella, a lui interrogé : «Demander l'application de la loi, être un jeune qui défend son pays et son peuple, c'est passible de la prison ferme, en France, en 2019 ? Quand dans le même temps les pires criminels bénéficient d'un laxisme ahurissant ? Très inquiétant !»
D'autres se sont réjouis de la décision de justice, comme l'élu de Seine-Saint-Denis, Madjid Messaoudene, qui a sabré le «champagne» et appelé pour l'occasion à un rassemblement place de la République. «Amenez champagne eau selecto jus café thé on va boire à leur seum», a-t-il fait savoir.
Les prévenus, Clément Gandelin (dit Galant), 24 ans, président de Génération identitaire, son porte-parole Romain Espino, 26 ans, et un organisateur de l'action en question, Damien Lefèvre (dit Rieu), 29 ans, étaient poursuivis pour des «activités exercées dans des conditions de nature à créer dans l'esprit du public une confusion avec l'exercice d'une fonction publique».
Damien Rieu dénonce un deux poids, deux mesures avec les associations pro-migrants
Le procureur avait initialement classé sans suite une première enquête qui visait à vérifier si des menaces, violences et propos racistes avaient été proférés. Mais il a ensuite usé de la section du Code pénal consacrée à l’usurpation de fonctions. C'est ce nouveau chef d'inculpation qui a mené à la décision de justice du 29 août.
Contacté par RT France après cette décision de justice, Damien Rieu, un des trois inculpés de Génération identitaire, a déploré : «Les migrants eux-mêmes, auditionnés par le procureur, ont reconnu qu'à aucun moment ils ne nous avaient pris pour des membres des forces de l'ordre. Mais en réalité, le ministère de l'Intérieur a été humilié par une bande de gamins qui ont démontré le manque d'action d'une des premières puissances mondiales contre l'immigration illégale sur son territoire. Donc on est allé chercher cette inculpation grotesque selon laquelle nous aurions usurpé la fonction de policiers, et ce, de longs mois après l'abandon des poursuites par le procureur !»
Il n'y a pas eu de référendum pour demander aux Français s'ils voulaient accueillir des centaines de milliers d'immigrés par an de façon légale ou illégale !
Questionné par RT France à propos de l'affaire Benalla et l'utilisation qui avait été faite par l'ancien collaborateur de l'Elysée d'un brassard de police le 1er mai 2018, Damien Rieu préfère répliquer : «Mais le vrai scandale, c'est le cas de Cédric Herrou ! Le complice des passeurs de migrants et donc des mafias, – puisque le trafic d'êtres humains représente une manne pour ces organisations – commet un acte qui n'est visiblement plus répréhensible, alors qu'il a aidé ces personnes à transgresser la loi. En revanche, demander à son pays d'appliquer la loi par une opération similaire à des ONG comme Greenpeace ou Le Droit au logement, là, apparemment, c'est répréhensible. Difficile de ne pas y voir une punition politique.»
«Donc non seulement l'Etat ne fait pas son travail, mais en plus, ceux qui veulent le signaler sont empêchés. Le pire, c'est que cela ne correspond pas au souhait des Français qui se prononcent dans tous les sondages sur l'immigration contre ce phénomène. Il s'agit d'un déni de démocratie qui dure depuis une trentaine d'années car il n'y a pas eu de référendum pour demander aux Français s'ils voulaient accueillir des centaines de milliers d'immigrés par an de façon légale ou illégale !», a poursuivi Damien Rieu, qui a annoncé avoir demandé à son avocat de faire appel de la décision de justice.