En campagne électorale, Justin Trudeau a annoncé son intention de réglementer le contenu des médias sociaux.
Récemment, il a mandaté son ministre du Patrimoine, Steven Guilbeault, pour « créer de nouveaux règlements pour les médias sociaux, en commençant par exiger que toutes les plateformes éliminent le contenu illégal, y compris le discours haineux, dans les 24 heures, sous peine de sanctions importantes ».
Venin
Certes, des déchets de l’humanité crachent leur venin et distillent leurs idées nauséeuses sur le web. Néanmoins, qu’Ottawa s’arroge le droit de censurer tout contenu qu’il juge « illégal » est inacceptable.
D’abord, parce qu’on pourrait parfaitement utiliser notre liberté d’expression pour recadrer les coupables et leur couper l’envie de récidiver.
Ensuite, parce que le Code criminel canadien traite déjà du « discours haineux » et prévoit des sanctions pénales.
Mais surtout, parce qu’un État qui censure est infiniment plus dangereux que ne le sont les propos fétides qui polluent le web.
La démocratie repose notamment sur la liberté de la presse et la liberté d’expression. Aujourd’hui, sous prétexte d’épurer le web, Trudeau veut s’octroyer le monopole du discours.
Manipuler
Or, brider l’expression, voire la brimer, c’est anéantir la réflexion. Fondamentalement, censurer, c’est introduire sournoisement le conformisme avec une police de la pensée. On commence par censurer la lie du web. Puis, la tentation sera grande de redéfinir les opposants politiques pour les bâillonner. Et ensuite ? Empêcher la publication de nouvelles embarrassantes pour le gouvernement ?
À terme, rien ne nous protège contre l’établissement d’un ministère de la propagande destiné à désinformer, et donc à crétiniser le peuple pour mieux le manipuler. L’histoire a largement prouvé que c’est envisageable. « Celui qui contrôle les médias contrôle les esprits », disait d’ailleurs avec justesse Jim Morrison.
Aujourd’hui, je peux écrire que nous avons un premier ministre qui se distingue par sa pauvreté d’esprit et son incompétence. Aurai-je encore cette liberté dans un an ?