La députée de Marie-Victorin, Catherine Fournier, déposera un projet de loi sur l’interculturalisme à l’Assemblée nationale mercredi. Celui-ci fera « consensus » au Parlement, est-elle persuadée.
« C’est important qu’il y ait une loi officielle au même titre qu’au Canada il y a la Loi sur le multiculturalisme canadien », a-t-elle fait valoir dans un entretien avec Le Devoir mardi.
L’élue indépendante s’est affairée à inscrire dans un projet de loi québécois des « principes […] plus conformes à notre vision de l’intégration » que ceux soutenant la loi fédérale.
« Ce qu’il manque dans le multiculturalisme dans le fond, c’est cet équilibre entre les droits individuels et les droits collectifs — par exemple toute la notion du rapport à la langue française », a affirmé Mme Fournier.
Selon elle, « les rôles et les devoirs autant de la société d’accueil que des nouveaux arrivants dans l’intégration » doivent être « mis de l’avant » dans une « loi-cadre ». Le projet de loi sur l’immigration (9) et le projet de loi sur la laïcité de l’État (21) auraient été « mieux compris » s’ils avaient suivi une telle loi, est-elle d’avis.
« [L’interculturalisme,] ça permet de reconnaître qu’il y a une culture majoritaire au Québec — la culture québécoise — qui s’enrichit des apports des nouveaux arrivants », a-t-elle souligné après s’être inspirée des travaux du sociologue Gérard Bouchard et du politologue Félix Mathieu.
Lancer le débat
Pour M. Bouchard, l’interculturalisme « est un modèle axé sur la recherche d’équilibres qui entend tracer une voie entre l’assimilation et la segmentation et qui, dans ce but, met l’accent sur l’intégration, les interactions et la promotion d’une culture commune dans le respect des droits et de la diversité ».
Catherine Fournier souhaite que la « machine gouvernementale » s’empare de son projet de loi.
« On est arrivés à aller chercher un bon équilibre entre les différentes propositions qui sont faites par les intellectuels québécois », a-t-elle dit, avant d’ajouter : « L’objectif, c’est de lancer le débat. »
En fin de mandat, Philippe Couillard avait promis de dévoiler une politique sur l’interculturalisme, mais en vain.
« Il est essentiel que toutes et tous se sentent pleinement intégrés à la trame sociale, culturelle et historique du Québec », soulignait-il avant de voir le pouvoir se dérober sous ses pieds.