Carme Forcadell, la présidente du parlement catalan, a été écrouée jeudi soir par un juge d’instruction. Elle doit désormais payer une caution de 150.000 euros après avoir été reconnue coupable de “rébellion” contre Madrid pour son rôle joué dans la tentative, pour l’instant ratée, d’indépendance de la Catalogne.
“Carme Forcadell ira cette nuit en prison pour avoir permis le débat démocratique. Pour avoir permis de parler et de voter! C’est la démocratie espagnole”: même depuis la Belgique, Carles Puigdemont continue de s’en prendre au pouvoir espagnol, ici sur Twitter. Et l’ancien président catalan n’a pas vraiment apprécié de le sort réservé à Carme Forcadell.
Une caution ou la prison
La présidente du parlement catalan, toujours en poste en attendant la tenue des nouvelles élections, a passé la nuit dernière en détention. Accusée de “rébellion” et de “sédition”, tout comme cinq autres élus, elle a été entendue dans un premier temps par un juge de la Cour suprême espagnole, qui a décidé sa mise en détention.
Elle pourra retrouver une liberté conditionnelle après le versement d’une caution de 150.000 euros, qui pourrait être versée rapidement si on en croit la presse espagnole. Les cinq autres élus ont été laissés libres: quatre d’entre eux doivent payer une caution de 25.000 euros d’ici une semaine pour éviter la prison, alors que le dernier est libre sans contrôle judiciaire ni paiement d’une caution.
Forcadell, 61 ans, a quant à elle évité la prison directe en acceptant l’article 155 de la Constitution espagnole, grâce auquel Madrid a pris le contrôle de la Catalogne. Elle a aussi déclaré devant le juge que la déclaration d’indépendance de la Catalogne prononcée après le vote du 27 octobre dernier du Parlement avait surtout été “symbolique”, explique la Vanguardia. Indépendantiste de la première heure, elle avait pourtant elle-même compté les votes des élus avant de prononcer cette indépendance…