Une sous-ministre adjointe relevée partiellement de ses fonctions, une enquête externe et deux ministres tenus dans l’ignorance: le premier ministre Couillard s’est excusé jeudi pour le «cafouillage majeur» entourant l’évacuation de l’autoroute 13.
«Je vois clairement à l’évidence un cafouillage majeur. [...] Je veux au nom du gouvernement présenter mes excuses aux gens qui ont été insécurisés et aux familles des victimes», a lancé Philippe Couillard lors d’un point de presse en compagnie des ministres Martin Coiteux et Laurent Lessard.
Au matin, le Parti québécois et la Coalition avenir Québec ont demandé sans succès la démission du ministre Laurent Lessard. «Il n'est nullement question de partisanerie, il est question de responsabilité politique de garantir la sécurité et la santé de Québécois qui ont été dans une situation inacceptable à cause de l'incompétence de services administratifs qui sont dirigés par un ministre», a dit Jean-François Lisée.
François Legault a de son côté souligné que le MTQ savait pourtant qu’une tempête d’envergure allait s’abattre sur la métropole. «On savait qu'il y avait une nuit difficile qui nous attendait. On avait vu déjà des images, entre autres en Estrie, où il y avait beaucoup de carambolages, des gens qui étaient pris dans leur auto», a-t-il lancé.
La période de questions a porté quasiment exclusivement à cette crise qui a laissé près de 300 automobiles bloquées toute une nuit sur l’autoroute 13 à Montréal pendant le blizzard qui a soufflé sur le Québec. Le gouvernement Couillard a annoncé deux mesures suite à cette gestion de crise défaillante. Il déclenchera une enquête externe dirigée par l’ancien sous-ministre Florent Gagné.
Il a ensuite soutenu que la sous-ministre adjointe au Transport Anne-Marie Leclerc, qui supervise le centre de coordination de la sécurité civile, était immédiatement relevée de ses fonctions. Ce n’est toutefois pas exact puisqu’elle restera responsable de la gestion des infrastructures.
«De toute évidence, passé 22 h hier soir, toutes les indications étaient au rouge pour déclencher un processus pour faire intervenir la Sécurité civile», a dit le ministre des Transports Laurent Lessard.
M. Lessard s’en est pris au sous-traitant responsable du déneigement de l’A-13, Roxboro, et veut mettre fin au contrat. Le ministre de la Sécurité publique Martin Coiteux a aussi lancé une enquête interne pour savoir pourquoi la Sûreté du Québec a autant tardé pour demander l’assistance des pompiers de Montréal pour évacuer les gens prisonniers de leur voiture.
Deux ministres dans l’ignorance
Malgré la situation critique, les ministres Lessard et Coiteux n’ont été informés que mercredi matin. «M. Lessard a appris le matin en arrivant au bureau que cette situation avait lieu. Ils se sont réveillés le matin et personne ne les avait appelés», a confié le premier ministre. Même chose pour M. Coiteux. «Non ce n’est pas normal. La Sûreté du Québec et le ministère des Transports auraient dû les informer», a-t-il ajouté.
Selon des informations obtenues par le Journal, le ministre Lessard n’a pas non plus été informé de la situation alarmante qui se déroulait à Montréal lors de sa revue de presse matinale mercredi matin. Mais que faisait-il mardi soir? «J’écoutais les nouvelles et on a un processus. On gère tous les jours les rapports de tempête de neige. Les gens étaient au travail», a-t-il lancé. Il reconnaît toutefois qu’il sortait d’un exercice il y a quatre semaines ou il n’a pas été satisfait de la logistique du déneigement à Montréal.
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